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France-Allemagne

L'axe Paris-Berlin relancé

Le 40e anniversaire du traité de l’Elysée a donné le signal de la relance de la coopération franco-allemande: nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, renforcement de leur rôle commun au sein de l’Union européenne et de leur position sur la scène internationale. Des mesures concrètes, d’autres plus symboliques, et beaucoup de bonnes résolutions ont été prises, afin de donner un nouveau souffle à l’axe Paris-Berlin.
Une séance solennelle de l’Assemblée nationale française et du Bundestag allemand, soit plus de 900 parlementaires, a donné lieu, sous les ors du château de Versailles, a un échange de promesses d’actions communes entre le chancelier Gerhard Schröder et le président Chirac. Avenir conjoint au sein de l’Union européenne élargie, culture partagée, visions identiques de la paix dans le monde, les deux exécutifs français et allemands ont annoncé le passage à une vitesse supérieure de la coopération entre les deux pays, initiée il y a 40 ans sous le signe de la réconciliation, désormais dépassée.

Auparavant, à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand, une déclaration commune avait marqué la détermination des deux pays à engager un renouveau de leur coopération. Une série de dispositions concrètes et de portée pratique, d’autres plus symboliques, telle la journée franco-allemande tous les 22 janvier, ont été annoncées avec, dans l’avenir, l’engagement de dialoguer, de manière systématique, avec le partenaire d’outre-Rhin afin de faire converger décisions et législations.

Pour rendre la France et l’Allemagne plus solidaires et plus proches la bi-nationalité sera offerte aux ressortissants d’un pays vivant ou travaillant dans l’autre. Le droit civil et particulièrement le droit de la famille devra être harmonisé afin de mettre un terme aux cas douloureux d’enfants de couples séparés. Les échanges et actions collectives en tous genres, sportifs, culturels, coopération avec les pays en développement, seront proposés à la jeunesse des deux pays avec, en priorité, l’étude de la langue de l’autre, point noir des relations franco-allemandes.

Les institutions devront aussi se mettre au diapason: création d’un district franco-allemand Strasbourg-Kehl, ambassades communes franco-allemandes, échanges de fonctionnaires opérationnels dans les deux pays. Un secrétaire général pour la coopération franco-allemande sera créé dans chacun des deux pays, rattaché au chef de l’exécutif.

Une seule voix, en Europe et dans le monde

Mais, au-delà de la bonne entente bilatérale, c’est bien le renforcement du couple franco-allemand au sein de l’Union européenne à 25 qui est en jeu. Pour le chancelier Schröder, ce rôle doit être redéfini, plus incitateur que moteur, mais toujours d’avant-garde, selon le président Chirac, les deux pays se reconnaissant une «responsabilité historique commune au service de l’Europe». La proposition franco-allemande d’une double présidence de l’Union, la semaine dernière, en est l’exemple manifeste.

Le renforcement de l’Union européenne passe aussi par la création d’une Union européenne de défense, pilier européen de l’Alliance atlantique. Ce qui se traduit, côté franco-allemand, par l’harmonisation et la mise en commun des capacités militaires. Les politiques économiques devront également faire l’objet de recherche de solutions communes, qu’il s’agisse de croissance, d’emploi, de retraites, car, a souligné le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin «les sociétés allemande et française ont des problèmes identiques, nous voulons réfléchir et agir ensemble.»

Parlant le plus souvent possible d’une seule voix dans l’Union européenne, la France et l’Allemagne entendent adopter la même attitude à l’égard du reste du monde et tout particulièrement au conseil de sécurité de l’ONU. Première illustration, leur position sur l’Irak, selon laquelle seule une décision de l’ONU est acceptable, sachant que «la guerre n’est pas inévitable», ainsi que l’a martelé Jacques Chirac. Le but ultime n’est pas moins que de permettre à l’Union européenne d’assumer son rôle sur la scène internationale et d’y promouvoir «la liberté, la paix et la démocratie».

Journée spéciale sur RFI
Le programme de 40 ans d'amitiés franco-allemande



par Francine  Quentin

Article publié le 22/01/2003