Défense
Donald Rumsfeld fait monter la pression à Munich
Les débats de la 39ème Conférence internationale sur la sécurité se sont ouverts, ce samedi, à Munich, avec le discours du secrétaire américain à la Défense qui a plaidé le point de vue des Etats-Unis dans la crise irakienne face notamment à ses homologues français, russe, belge et allemand, réticents à une intervention militaire. Donald Rumsfeld s’en est de nouveau pris à l’attitude de Paris et de Berlin.
L’Allemagne et la France, qui sont opposées à l’emploi immédiat de la force contre l’Irak risquent de «s’isoler elles-mêmes plutôt que d’isoler les Etats-Unis» a déclaré Donald Rumsfeld, dans son discours, lors de l’ouverture de la 39ème Conférence internationale sur la sécurité, rendez-vous annuel du gotha du secteur consacré cette année aux relations transatlantiques mises à mal par la crise irakienne. Il a également mis en garde les deux pays qui continuent de résister aux pressions pour fléchir leur position. «Si des gouvernements se montrent plus inquiétés par les Etats-Unis que par le terrorisme, je pense que l’Histoire leur donnera tord», a-t-il souligné tout en rappelant qu’il n’est «pas de l’intérêt des Etats-Unis d’imposer leur autorité à d’autres pays».
Le chef du Pentagone a fermement mais sûrement invité les Européens à se préparer à la guerre en rejoignant la «plus importante coalition de l’Histoire», sommant l’Otan d’être prête à défendre la Turquie si elle était attaquée par Bagdad. Donald Rumsfeld a accusé «ceux qui empêchent» l’Alliance de respecter son «engagement de défendre la Turquie si elle était attaquée par l’Irak», visant très directement Berlin et Paris réticents, de risquer de «miner la crédibilité de l’Otan». En effet, la Turquie avait appelé, mardi dernier, la France, l’Allemagne et la Belgique à ne pas s’opposer à l’envoi par l’Otan de moyens de soutien en cas de guerre contre l’Irak. En outre, il s’est réjoui que cette coalition comprenne 90 pays, a-t-il dit, «presque la moitié du monde».
Accélération du déploiement militaire américain
Le secrétaire américain à la Défense a aussi pointé du doigt les divisions européennes sur ce conflit, s’attirant ainsi une fin de non-recevoir de l’Allemagne qui a rappelé l’unité de vue des peuples européens, alors que Paris et Berlin travaillent ensemble à une initiative de désarmement en Irak. «Les divergences parmi les Européens sont plus grandes qu’entre les Etats-Unis et l’Allemagne», a affirmé Donald Rumsfeld. Ce à quoi Joschka Fischer, ministre allemand des Affaires étrangères, a rétorqué qu’il «n’y a pas de grandes différences au sein de la population européenne». Les deux hommes ont également profité de la Conférence pour tenter de minimiser le froid de leurs relations depuis le début de la crise. Alors que cette dernière à mis à mal les relations entre Washington et les pays européens, le ministre américain a, à son tour, minimisé des propos dans lesquels il avait comparé la France et l’Allemagne à la «vieille Europe». «Pourquoi toute cette agitation ?» s’est demandé Donald Rumsfeld, «ces choses arrivent dans une alliance». Au même moment, dans les rues de Munich, entre 6 000 et 10 000 personnes manifestaient leur opposition à cette guerre.
Michèle Alliot-Marie, la ministre française de la Défense, présente à Munich, a vivement critiqué l'attitude des Etats-Unis face à leurs alliés européens. Elle a rappelé qu'«être allié», «cela veut dire qu'on évite les accusations infondées, les assertions mensongères», tout en ajoutant : «c'est savoir se consulter pour trouver un consensus. Ce n'est pas de dire : mon idée est forcément la bonne et tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi doivent être écartés ou exclus». Elle a également ironisé sur la virulence des paroles prononcées par son homolgue américain en déclarant : «Si j'en crois la combativité des propos de ce matin, je crois qu'il va bientôt falloir inscrire le jetlag dans les produtis dopants».
Ce voyage en Europe de Donald Rumsfeld coïncide avec une forte accélération du déploiement militaire américain dans le Golfe. Dans quelques jours, plus de 150 000 soldats américains se trouveront dans la région. Une concentration d’hommes qui suffirait à lancer la première phase au moins d’une intervention militaire contre le régime de Saddam Hussein.
Le chef du Pentagone a fermement mais sûrement invité les Européens à se préparer à la guerre en rejoignant la «plus importante coalition de l’Histoire», sommant l’Otan d’être prête à défendre la Turquie si elle était attaquée par Bagdad. Donald Rumsfeld a accusé «ceux qui empêchent» l’Alliance de respecter son «engagement de défendre la Turquie si elle était attaquée par l’Irak», visant très directement Berlin et Paris réticents, de risquer de «miner la crédibilité de l’Otan». En effet, la Turquie avait appelé, mardi dernier, la France, l’Allemagne et la Belgique à ne pas s’opposer à l’envoi par l’Otan de moyens de soutien en cas de guerre contre l’Irak. En outre, il s’est réjoui que cette coalition comprenne 90 pays, a-t-il dit, «presque la moitié du monde».
Accélération du déploiement militaire américain
Le secrétaire américain à la Défense a aussi pointé du doigt les divisions européennes sur ce conflit, s’attirant ainsi une fin de non-recevoir de l’Allemagne qui a rappelé l’unité de vue des peuples européens, alors que Paris et Berlin travaillent ensemble à une initiative de désarmement en Irak. «Les divergences parmi les Européens sont plus grandes qu’entre les Etats-Unis et l’Allemagne», a affirmé Donald Rumsfeld. Ce à quoi Joschka Fischer, ministre allemand des Affaires étrangères, a rétorqué qu’il «n’y a pas de grandes différences au sein de la population européenne». Les deux hommes ont également profité de la Conférence pour tenter de minimiser le froid de leurs relations depuis le début de la crise. Alors que cette dernière à mis à mal les relations entre Washington et les pays européens, le ministre américain a, à son tour, minimisé des propos dans lesquels il avait comparé la France et l’Allemagne à la «vieille Europe». «Pourquoi toute cette agitation ?» s’est demandé Donald Rumsfeld, «ces choses arrivent dans une alliance». Au même moment, dans les rues de Munich, entre 6 000 et 10 000 personnes manifestaient leur opposition à cette guerre.
Michèle Alliot-Marie, la ministre française de la Défense, présente à Munich, a vivement critiqué l'attitude des Etats-Unis face à leurs alliés européens. Elle a rappelé qu'«être allié», «cela veut dire qu'on évite les accusations infondées, les assertions mensongères», tout en ajoutant : «c'est savoir se consulter pour trouver un consensus. Ce n'est pas de dire : mon idée est forcément la bonne et tous ceux qui ne sont pas d'accord avec moi doivent être écartés ou exclus». Elle a également ironisé sur la virulence des paroles prononcées par son homolgue américain en déclarant : «Si j'en crois la combativité des propos de ce matin, je crois qu'il va bientôt falloir inscrire le jetlag dans les produtis dopants».
Ce voyage en Europe de Donald Rumsfeld coïncide avec une forte accélération du déploiement militaire américain dans le Golfe. Dans quelques jours, plus de 150 000 soldats américains se trouveront dans la région. Une concentration d’hommes qui suffirait à lancer la première phase au moins d’une intervention militaire contre le régime de Saddam Hussein.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 08/02/2003