Fespaco 2003
Le Fespaco fait (enfin) une place aux comédiens
Comme tous les deux ans, le plus célèbre festival panafricain du cinéma se tient à Ouagadougou du 22 février au 1er mars: au programme plus de 80 films (dont seize longs et treize courts métrages en compétition officielle), sans compter les projections du marché du film (le Mica), une rétrospective du cinéma sud-africain et un colloque consacré aux comédiens africains.
De notre envoyée spéciale à Ouagadougou
A peine commencé, le Fespaco affiche complet. Complets, les hôtels de la ville, pris d’assaut par les quelque 5000 festivaliers du monde entier qui, pendant une semaine, verront à Ouaga l’essentiel de la production africaine, diaspora incluse, de ces deux dernières années. Complet, le stade du 4-Août où, dans la grande tradition «fespakiste», s’est déroulée samedi 22 février la cérémonie d’ouverture (discours officiels, carnaval, mini-concerts: groupe Makoma, Black Marabouts, Negrammers…) devant plus de 30 000 personnes. Remplies également, les deux plus grandes salles de cinéma de la ville, le Neerwaya et le Burkina, qui projetaient dans la soirée le film d’ouverture de ce XVIIIe Fespaco.
A la séance de 21 heures, le cinéma Burkina, en plein centre ville, a été littéralement pris d’assaut par la foule. C’est donc confortablement installés dans les fauteuils de la salle la plus spacieuse de Ouagadougou, mais aussi assis par terre, entre les rangées, que les Ouagalais ont pu voir La colère des Dieux, dernier opus du plus célèbre cinéaste du pays, Idrissa Ouedraogo.
Ouedraogo est un très grand directeur d’acteurs, La colère des Dieux en administre une nouvelle fois la preuve. En dépit de ses grandes qualités, le film n’est pas en compétition officielle (son auteur est cette année président du jury). Même si on ne peut y voir que le fruit du hasard, il est heureux que ce soit l’un des plus grands directeurs d’acteurs du cinéma africain qui donne le coup d’envoi de cette XVIIIe édition, consacrée… aux comédiens.
L’ombre des événements de Côte d’Ivoire
C’est d’ailleurs Rasmané Ouedraogo, l’un de ses acteurs fétiches (il tient l’un des rôles principaux de La colère des Dieux) qui a tenu lors de la cérémonie d’ouverture un discours, beau et très émouvant sur les comédiens du continent. Discours sur lequel on a pu sentir passer, comme ce fut le cas à maintes reprises depuis le début du festival, l’ombre des événements de Côte d’Ivoire (absence de films ivoiriens en compétition, allusion au comédien ivoirien Camara H, tué fin janvier à Abidjan par les escadrons de la mort).
Beaucoup d’autres acteurs africains, qu’ils vivent sur le continent ou en Europe (on parle de la venue de Pascal Legitimus) sont conviés à participer au colloque consacré aux comédiens. On peut, selon l’humeur, regretter que le Fespaco attende sa XVIIIe édition pour se préoccuper d’eux. Ou se réjouir que le cinéma africain, enfin, ouvre avec les honneurs ses portes à ceux qui, dans l’ombre, constituent sa plus grande force.
A peine commencé, le Fespaco affiche complet. Complets, les hôtels de la ville, pris d’assaut par les quelque 5000 festivaliers du monde entier qui, pendant une semaine, verront à Ouaga l’essentiel de la production africaine, diaspora incluse, de ces deux dernières années. Complet, le stade du 4-Août où, dans la grande tradition «fespakiste», s’est déroulée samedi 22 février la cérémonie d’ouverture (discours officiels, carnaval, mini-concerts: groupe Makoma, Black Marabouts, Negrammers…) devant plus de 30 000 personnes. Remplies également, les deux plus grandes salles de cinéma de la ville, le Neerwaya et le Burkina, qui projetaient dans la soirée le film d’ouverture de ce XVIIIe Fespaco.
A la séance de 21 heures, le cinéma Burkina, en plein centre ville, a été littéralement pris d’assaut par la foule. C’est donc confortablement installés dans les fauteuils de la salle la plus spacieuse de Ouagadougou, mais aussi assis par terre, entre les rangées, que les Ouagalais ont pu voir La colère des Dieux, dernier opus du plus célèbre cinéaste du pays, Idrissa Ouedraogo.
Ouedraogo est un très grand directeur d’acteurs, La colère des Dieux en administre une nouvelle fois la preuve. En dépit de ses grandes qualités, le film n’est pas en compétition officielle (son auteur est cette année président du jury). Même si on ne peut y voir que le fruit du hasard, il est heureux que ce soit l’un des plus grands directeurs d’acteurs du cinéma africain qui donne le coup d’envoi de cette XVIIIe édition, consacrée… aux comédiens.
L’ombre des événements de Côte d’Ivoire
C’est d’ailleurs Rasmané Ouedraogo, l’un de ses acteurs fétiches (il tient l’un des rôles principaux de La colère des Dieux) qui a tenu lors de la cérémonie d’ouverture un discours, beau et très émouvant sur les comédiens du continent. Discours sur lequel on a pu sentir passer, comme ce fut le cas à maintes reprises depuis le début du festival, l’ombre des événements de Côte d’Ivoire (absence de films ivoiriens en compétition, allusion au comédien ivoirien Camara H, tué fin janvier à Abidjan par les escadrons de la mort).
Beaucoup d’autres acteurs africains, qu’ils vivent sur le continent ou en Europe (on parle de la venue de Pascal Legitimus) sont conviés à participer au colloque consacré aux comédiens. On peut, selon l’humeur, regretter que le Fespaco attende sa XVIIIe édition pour se préoccuper d’eux. Ou se réjouir que le cinéma africain, enfin, ouvre avec les honneurs ses portes à ceux qui, dans l’ombre, constituent sa plus grande force.
par Elisabeth Lequeret
Article publié le 24/02/2003