Economie africaine
<b>La CEDEAO fait pression sur Gbagbo</b>
Le sommet de la CEDEAO a décidé d’envoyer un «groupe de contact» à Abidjan pour convaincre le président ivoirien Gbagbo d’appliquer les accords de Marcoussis. Ce sommet qui vient de s’achever à Dakar a en effet été longuement consacré à la crise ivoirienne reléguant au second plan l'ordre du jour initialement prévu sur les questions économiques.
De notre correspondant à Dakar
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a passé le témoin de la présidence de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest au président ghanéen, John Kufuor. Et, au terme du sommet, a été décidée la mise sur pied d'un groupe de contact composé de six pays (Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Nigeria, Togo), élargi au Sénégal qui ne faisait pas partie du groupe initial, créé après le début de la crise ivoirienne en septembre 2002, et dirigé par le président togolais Eyadéma. Ce comité, qui a rencontré vendredi à huis clos les chefs rebelles présents à Dakar, s’est rendu à Abidjan en ébullition et a rencontré le président Laurent Gbagbo pour lui faire part des positions du sommet de Dakar en faveur de l’application des accords de Marcoussis.
Autre conséquence de la situation tendue à Abidjan, le nouveau premier ministre ivoirien, Seydou Diarra, désigné par les accords de Marcoussis, était toujours bloqué à Dakar attendant un signe du président ivoirien et le retour au calme pour partir. Présenté il y a une semaine comme un Premier ministre «consensuel», Seydou Diarra, comme l’ensemble des accords de Paris, est contesté par les manifestants d'Abidjan. Les chefs rebelles ivoiriens, devaient regagner leur quartier général de Bouaké, à bord d'un avion militaire français. Selon des informations recueillies à Dakar, Guillaume Soro, aurait exclu toute idée d'abandonner les postes ministériels, Défense et Intérieur, obtenus lors des accords de Paris. Après leur audience avec les chefs d'Etat présents à Dakar, les chefs rebelles ont déclaré qu’ils n’étaient pas venus pour «négocier quoi que ce soit, mais expliquer les accords de Marcoussis», ajoutant qu'ils «ne demandent que leur application».
La colère du président Wade
En marge du sommet de Dakar, le président Wade, un brin agacé par la situation, n'a pas mâché ses mots, accusant la classe politique ivoirienne d'être responsable de ce qui arrive aujourd'hui. «Je considère, a-t-il dit, que la responsabilité de ce qui est arrivé incombe d'abord à la classe politique ivoirienne, c'est évident. Maintenant, s'il y a des difficultés, nous, nous ne pouvons que les aider à passer ce cap difficile». Pour le président sénégalais, «deux camps, qui pèsent à peu près le même poids, ne doivent pas s'affronter dans la rue, car le seul perdant dans une telle confrontation, c'est le pays». Le président Wade a rappelé que «c'est le président Gbagbo qui a demandé à la CEDEAO de l'aider. Et, nous lui avons fourni la réponse : vous devez appliquer les accords que vous avez signés».
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a passé le témoin de la présidence de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest au président ghanéen, John Kufuor. Et, au terme du sommet, a été décidée la mise sur pied d'un groupe de contact composé de six pays (Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Nigeria, Togo), élargi au Sénégal qui ne faisait pas partie du groupe initial, créé après le début de la crise ivoirienne en septembre 2002, et dirigé par le président togolais Eyadéma. Ce comité, qui a rencontré vendredi à huis clos les chefs rebelles présents à Dakar, s’est rendu à Abidjan en ébullition et a rencontré le président Laurent Gbagbo pour lui faire part des positions du sommet de Dakar en faveur de l’application des accords de Marcoussis.
Autre conséquence de la situation tendue à Abidjan, le nouveau premier ministre ivoirien, Seydou Diarra, désigné par les accords de Marcoussis, était toujours bloqué à Dakar attendant un signe du président ivoirien et le retour au calme pour partir. Présenté il y a une semaine comme un Premier ministre «consensuel», Seydou Diarra, comme l’ensemble des accords de Paris, est contesté par les manifestants d'Abidjan. Les chefs rebelles ivoiriens, devaient regagner leur quartier général de Bouaké, à bord d'un avion militaire français. Selon des informations recueillies à Dakar, Guillaume Soro, aurait exclu toute idée d'abandonner les postes ministériels, Défense et Intérieur, obtenus lors des accords de Paris. Après leur audience avec les chefs d'Etat présents à Dakar, les chefs rebelles ont déclaré qu’ils n’étaient pas venus pour «négocier quoi que ce soit, mais expliquer les accords de Marcoussis», ajoutant qu'ils «ne demandent que leur application».
La colère du président Wade
En marge du sommet de Dakar, le président Wade, un brin agacé par la situation, n'a pas mâché ses mots, accusant la classe politique ivoirienne d'être responsable de ce qui arrive aujourd'hui. «Je considère, a-t-il dit, que la responsabilité de ce qui est arrivé incombe d'abord à la classe politique ivoirienne, c'est évident. Maintenant, s'il y a des difficultés, nous, nous ne pouvons que les aider à passer ce cap difficile». Pour le président sénégalais, «deux camps, qui pèsent à peu près le même poids, ne doivent pas s'affronter dans la rue, car le seul perdant dans une telle confrontation, c'est le pays». Le président Wade a rappelé que «c'est le président Gbagbo qui a demandé à la CEDEAO de l'aider. Et, nous lui avons fourni la réponse : vous devez appliquer les accords que vous avez signés».
par Demba Ndiaye
Article publié le 01/02/2003