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Algérie

La deuxième visite de Jacques Chirac

Pour la deuxième fois depuis son arrivée à l’Elysée en 1995, Jacques Chirac effectue un nouveau voyage en Algérie, du 2 au 4 mars, une visite d’Etat cette fois. Outre Alger, le président français se rendra à Oran, dans l’ouest du pays. But de ce déplacement: développer plus encore les relations déjà existantes entre les deux pays dans les domaines diplomatique, économique, politique et culturel à l’image de l’année de l’Algérie organisée cette année en France et qui va être marquée par des centaines de manifestations.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Jacques Chirac en 1995, les relations avec le Maghreb et surtout avec l’Algérie n’ont jamais été aussi bonnes. Emaillées de ruptures et de réconciliations malgré les visites des présidents français Valéry Giscard d’Estaing à Alger en 1975 et de François Mitterrand en 1981 et 1989, les relations entre les deux pays ont toujours été complexes. L’actuel chef de l’Etat dont c’est la deuxième visite en avait déjà effectué une de quelques heures à Alger en décembre 2001 au cours de laquelle il avait fait un passage remarqué au quartier de Bab El-Oued ravagé par les inondations ayant provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes. Une visite qui avait pour but, à l’époque, de prendre le pouls des états du Maghreb sur la crise afghane et la poursuite de la lutte antiterroriste, après les événements du 11 septembre.

Du côté algérien, la courte visite de Abdelaziz Bouteflika le 5 février dernier -qui avait notamment pour but de préparer celle de son homologue français- était la seconde depuis son élection en avril 1999. En effet, il s’était rendu en visite d’Etat en France en juin 2000. Cette dernière avait été interprétée à Alger comme un nouveau signe de l’amélioration des relations franco-algériennes depuis près de trois ans, des relations par le passé houleuses et passionnelles que les deux pays souhaitent maintenant refonder.

Construire une relation nouvelle

Le président français s’entretiendra à deux reprises, le 2 et le 3 mars avec son homologue algérien, il s’adressera le 3 mars aux deux chambres du Parlement réunies et se rendra à Oran pour rencontrer des étudiants. Au centre des discussions de cette nouvelle rencontre entre Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika: l’opposition commune affichée à une guerre contre l’Irak et aussi à une action militaire unilatérale des Etats-Unis au Moyen-Orient. Cette visite sera également l’occasion de revenir sur les échanges commerciaux en hausse entre les deux pays, grâce notamment à une bonne tenue des cours du pétrole et du gaz dont l’Algérie est un important producteur. De plus, l’Algérie constitue désormais un marché conséquent pour les entreprises françaises, les PME notamment. De 1999 à 2001, les exportations françaises ont progressé de 40%, atteignant 3,4 milliards d’euros, plaçant ainsi la France au premier rang des fournisseurs de l’Algérie avec 24% des parts du marché.

La nouvelle visite de Jacques Chirac devrait permettre de resserrer davantage les liens entre les deux pays souhaitant désormais parvenir à une relation dépassionnée et tournée vers l’avenir, après avoir connu des hauts et des bas en raison d’un passé douloureux: une guerre d’indépendance qui s’est déroulée pendant plus de sept ans, de 1954 à 1962. Débarrassée de la cohabitation entre un président de droite et un gouvernement de gauche, la relation franco-algérienne devrait prendre un nouvel essor. D’autre part, le président algérien qui serait déjà en campagne pour sa réélection, aura, dans les mois qui viennent, bien besoin du soutien de Jacques Chirac, qui pourrait lui être très utile pour retrouver son siège.

Ecouter également :
Leïla Sebbar, auteure franco-algérienne au micro de Pierre Ganz (03/03/2003, 8')

Hervé Bourges, président de l'année de l'Algérie en France au micro de Christophe Boisbouvier
(03/03/2003, 5'30")



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 01/03/2003