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Texte de l'allocution prononcée par le général François Bozizé

Voici le texte intégral de l'allocution à la nation du général centrafricain François Bozizé, autoproclamé président, prononcée dimanche soir à Bangui à la radio nationale.
«Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes,

«En cette journée mémorable et historique, qui met fin à 10 ans d'errements démocratiques, de souffrances et d'extrême pauvreté, je voudrais très sincèrement et du fond du coeur te remercier, pour le soutien inconditionnel et permanent que tu n'as cessé d'apporter à la lutte pour le retour de la paix, et de la véritable démocratie en Centrafrique.

«Est-il nécessaire de rappeler que le régime défunt n'avait de démocratique que l'onction légalitaire, au nom de laquelle tous les travers étaient permis? Le peuple était méprisé, notre vaillante armée, qui a été divisée par une politique d'exclusion et de tribalisation exacerbée, n'était plus que l'ombre d'elle-même, notre administration naguère performante, est désormais devenue un dépotoir pour les parents, épouses, ou enfants.

«Et malgré ses énormes potentialités, la Centrafrique n'arrive pas à faire face au strict minimum en matière de dépenses de souveraineté. Nos hôpitaux sont devenus de véritables mouroirs, nos écoles font la honte d'une Nation dont l'élite faisait naguère la fierté de tout un peuple.

«Le problème centrafricain est avant tout intérieur et appelle à des solutions nationales d'abord. Notre mission est celle de la paix et de la réconciliation nationale.

«Il faudra cependant procéder par étape. C'est pourquoi, afin de mettre debout notre pays, je crois devoir compter sur tous les vaillants fils et filles de ce pays.

«Il s'agit de mener dans une période qui sera définie ultérieurement, un programme d'urgence de redressement de la nation dont les principaux axes sont la poursuite des discussions avec les institutions de Bretton Woods afin de parvenir aux programmes post-conflit, la réunification et la restructuration de notre armée nationale, un vaste programme de désarmement de toutes les provinces du pays car la Centrafrique est désormais une véritable poudrière, la restructuration et la redynamisation de notre administration, l'assainissement des régies financières, l'accentuation de la lutte contre le VIH-Sida, la préparation et la tenue dans la transparence des différentes échéances électorales.

«Cette énumération exhaustive demande pour sa mise en oeuvre le rassemblement national et une cohésion de tous les instants, afin de nous mettre en conformité avec le contexte spécifique d'interruption temporaire du processus démocratique.

«Nous suspendons d'ores et déjà la Constitution et annonçons la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement. Toutefois, je recevrai le plus rapidement possible les partis politiques, ainsi que les forces vives de la Nation afin de nous accorder autour d'un programme consensuel pour la transition.

«A cet effet, nous mettrons en place un conseil national de transition, regroupant les forces vives de la nation.
«Les anciens chefs d'Etat y siègeront en qualité de membres d'honneur. Ce conseil servira entre autres à soutenir le gouvernement national de transition dans ses efforts en vue d'un redressement rapide de la Centrafrique, et à la préparation des échéances électorales à venir.

«En ce moment de joie, de retrouvailles et d'unité nationale retrouvée, nous assistons malheureusement à des actes indignes commis par des personnes mal intentionnées.

«Nous mettons en garde tous les fauteurs de trouble et qu'à partir de ce moment, tout acte de braquage, de vol de voiture, et autres pillages seront sévèrement sanctionnés et réprimés.
«De concert avec les forces soeurs de la Cémac, des patrouilles mixtes seront organisées de même que l'assistance et la contribution de la Cémac à la restructuration de l'armée centrafricaine seront la bienvenue.

«Nous proclamons notre attachement aux mesures d'austérité et d'orthodoxie administrative et financière.

«Sous notre impulsion, la RCA se soumettra à tous les traités et conventions auxquels elle a volontairement adhérés, sans oublier nos amis de toujours qui ont été de tout temps à nos côtés quelles que soient les circonstances.

Bonne chance et que Dieu nous bénisse».

Article publié le 17/03/2003