Côte d''Ivoire
La paix passe par l’Ouest
Ensemble dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, toutes les forces armées reconnues conduisent «une opération militaire combinée». La région la plus instable, soumise aux incursions des rebelles venues des pays limitrophes, a été choisie pour tester les premières mesures de collaboration et d’installation d’un climat de paix durable.
Les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI), les «Forces nouvelles» (MPCI, MPIGO, MJP), les forces françaises de l’opération «Licorne» et celles de la CEDEAO (MICECI), ont engagé en commun des opérations de surveillance et de pacification de la région. Selon le ministère français de la Défense, cette mission a un but essentiel, celui de «ramener la sécurité et la stabilité dans le grand-ouest ivoirien». Plus d’une centaine de véhicules blindés fournis par les troupes françaises, appuyés par quelques engins de la CEDEAO et des Fanci ont quitté la localité de Guiglo en direction de Toulépleu. L’objectif est d’atteindre la frontière libérienne en imposant le cessez-le-feu dans toutes les régions traversées. Plusieurs points de jonction sont prévus avec d’autres unités parties de Duékoué et qui remontent vers le nord.
La pacification de l’Ouest de la Côte d’Ivoire ne peut être conduite par une seule force. Les forces gouvernementales et les rebelles du MPIGO avaient recruté des supplétifs libériens selon leurs appartenances ethniques et surtout en raison de la haine qu’ils éprouvent les uns pour les autres. Les querelles pour le contrôle du pouvoir au Liberia avaient trouvé dans l’ouest ivoirien un terrain de confrontation. Mais très rapidement les frères ennemis ivoiriens ont été débordés par les mercenaires libériens qualifiés de «bandes incontrôlées». Le «nettoyage» qui a coûté la vie aux chefs de guerre Félix Doh du Mpigo et à Sam Bockarie du RUF (front uni révolutionnaire), rebelle sierra-leonais protégé par Charles Taylor et qui a trouvé refuge dans l’est du Liberia, participe de cette volonté de rétablir, chacun chez soi, son autorité. «La paix à tout prix» a bénéficié de ce contexte, même si au passage, le président Charles Taylor du Liberia s’en sort à bon compte. Il lâche «ses agitateurs» dans l’ouest de la Côte d’Ivoire pour mieux se consacrer aux rebellions qui reprennent du poil de la bête dans son propre pays.
S’armer pour faire peur «aux envahisseurs»
La mission commune de toutes les forces armées présentes en Côte d’Ivoire est un pas vers l’intégration des différentes unités antagonistes que les membres de la «Commission de désarmement, de démobilisation et de réintégration» prendront en compte pour la constitution de la nouvelle armée ivoirienne. Plusieurs réunions, en présence d’experts étrangers, se sont déjà tenues à Abidjan. On y a parlé de cantonnement et de désarmement, et le Premier ministre Seydou Diarra, a réclamé aux uns et aux autres du «doigté». «Le désarmement doit se faire sans brutalité, nous voulons sortir de façon douce de la guerre», a-t-il précisé. Toutes les parties sont bien convaincues qu’il ne pourrait y avoir de paix sans le désarmement des différentes milices qui se sont constituées dans le pays. Le MPCI, le MPIGO et le MJP se distinguent des groupes armés et revendiquent un statut de dissidents de l’armée restée sous l’autorité du président Laurent Gbagbo. Ces mouvements rebelles disent «n’être que la vitrine politique» d’une grave crise sociale et militaire en Côte d’Ivoire. La présence à leurs côtés de nombreux officiers supérieurs de l’armée régulière et le ralliement de la totalité des garnisons militaires du centre et du nord, leur confèrent un droit de discuter d’égal à égal avec «les loyalistes» restés sous le commandement de l’état-major des Fanci à Abidjan.
C’est pourquoi les «les forces nouvelles» ont interpellé le Premier ministre Seydou Diarra sur les équipements militaires régulièrement acquis par Abidjan et attribués à la volonté du président de la République. «Ces armes constituent comme l’a dit le président un armement de dissuasion. Ces armes sont également vos armes», a précisé le Premier ministre. Autrement dit, elles appartiennent à tous les Ivoiriens, ou plutôt à l’armée ivoirienne, les Fanci. En effet, Laurent Gbagbo ne s’est pas caché de l’achat d’armes, mais justifie sa politique en établissant un raccourci vers les pays développés qui seraient tous, selon lui, fortement armés. Pour le président, susciter la peur est un argument de protection qu’il adopte bien volontiers. Mais l’inquiétude des «Forces nouvelles» est de savoir contre qui le président veut retourner ses armes.
La pacification de l’Ouest de la Côte d’Ivoire ne peut être conduite par une seule force. Les forces gouvernementales et les rebelles du MPIGO avaient recruté des supplétifs libériens selon leurs appartenances ethniques et surtout en raison de la haine qu’ils éprouvent les uns pour les autres. Les querelles pour le contrôle du pouvoir au Liberia avaient trouvé dans l’ouest ivoirien un terrain de confrontation. Mais très rapidement les frères ennemis ivoiriens ont été débordés par les mercenaires libériens qualifiés de «bandes incontrôlées». Le «nettoyage» qui a coûté la vie aux chefs de guerre Félix Doh du Mpigo et à Sam Bockarie du RUF (front uni révolutionnaire), rebelle sierra-leonais protégé par Charles Taylor et qui a trouvé refuge dans l’est du Liberia, participe de cette volonté de rétablir, chacun chez soi, son autorité. «La paix à tout prix» a bénéficié de ce contexte, même si au passage, le président Charles Taylor du Liberia s’en sort à bon compte. Il lâche «ses agitateurs» dans l’ouest de la Côte d’Ivoire pour mieux se consacrer aux rebellions qui reprennent du poil de la bête dans son propre pays.
S’armer pour faire peur «aux envahisseurs»
La mission commune de toutes les forces armées présentes en Côte d’Ivoire est un pas vers l’intégration des différentes unités antagonistes que les membres de la «Commission de désarmement, de démobilisation et de réintégration» prendront en compte pour la constitution de la nouvelle armée ivoirienne. Plusieurs réunions, en présence d’experts étrangers, se sont déjà tenues à Abidjan. On y a parlé de cantonnement et de désarmement, et le Premier ministre Seydou Diarra, a réclamé aux uns et aux autres du «doigté». «Le désarmement doit se faire sans brutalité, nous voulons sortir de façon douce de la guerre», a-t-il précisé. Toutes les parties sont bien convaincues qu’il ne pourrait y avoir de paix sans le désarmement des différentes milices qui se sont constituées dans le pays. Le MPCI, le MPIGO et le MJP se distinguent des groupes armés et revendiquent un statut de dissidents de l’armée restée sous l’autorité du président Laurent Gbagbo. Ces mouvements rebelles disent «n’être que la vitrine politique» d’une grave crise sociale et militaire en Côte d’Ivoire. La présence à leurs côtés de nombreux officiers supérieurs de l’armée régulière et le ralliement de la totalité des garnisons militaires du centre et du nord, leur confèrent un droit de discuter d’égal à égal avec «les loyalistes» restés sous le commandement de l’état-major des Fanci à Abidjan.
C’est pourquoi les «les forces nouvelles» ont interpellé le Premier ministre Seydou Diarra sur les équipements militaires régulièrement acquis par Abidjan et attribués à la volonté du président de la République. «Ces armes constituent comme l’a dit le président un armement de dissuasion. Ces armes sont également vos armes», a précisé le Premier ministre. Autrement dit, elles appartiennent à tous les Ivoiriens, ou plutôt à l’armée ivoirienne, les Fanci. En effet, Laurent Gbagbo ne s’est pas caché de l’achat d’armes, mais justifie sa politique en établissant un raccourci vers les pays développés qui seraient tous, selon lui, fortement armés. Pour le président, susciter la peur est un argument de protection qu’il adopte bien volontiers. Mais l’inquiétude des «Forces nouvelles» est de savoir contre qui le président veut retourner ses armes.
par Didier Samson
Article publié le 24/05/2003