Belgique
La coalition libérale-socialiste reconduite
Les socialistes et les libéraux belges s’apprêtent à obtenir un nouveau mandat de quatre ans à l’issue des élections législatives. Un scrutin marqué par l’effondrement des partis écologistes et l’ancrage des extrémistes du Vlaams Blok dans la vie politique belge.
La coalition gouvernementale s’apprête à virer au violet à l’issue des élections législatives qui se sont déroulées dimanche, perdant la touche de couleur verte que lui conférait depuis quatre ans la présence des écologistes. Ces derniers sont les grands perdants de ce scrutin, aussi bien du côté francophone, où le parti «Ecolo» perd sept députés et ne compte plus que quatre parlementaires au sein de la Chambre des Représentants, que du côté flamand où la formation «Agalev» se retrouve complètement balayée, ne parvenant à conserver aucun des neuf sièges qu’elle possédait. Une déroute tout aussi impressionnante que la forte progression enregistrée par les verts lors des élections législatives précédentes. Un revers que les principaux dirigeants de ces deux formations explique par la participation des écologistes à la coalition gouvernementale du Premier ministre libéral flamand Guy Verhofstadt.
«Les verts sont morts à Francorchamps. Morts de s’être montrés peu pragmatiques, morts de s’être montrés dogmatiques, morts de n’avoir pas compris le mode de fonctionnement de Belges qui tiennent certes aux valeurs de fond défendues par les écolos mais pas au prix de leur mode de vie», expliquait lundi dans un éditorial le quotidien Le Soir, en faisant allusion au refus des écologistes de modifier une loi interdisant la publicité pour le tabac. Cette décision avait signé l'arrêt de mort du Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps, une véritable institution en Belgique, les écologistes s’aliénant ainsi une part importante de l'opinion publique. Et Le Soir d’ajouter: «les verts sont morts une deuxième fois avec les vols de nuits sur Bruxelles, devenant alors définitivement incompréhensibles pour l’électeur lambda». De fait, le choix fait par les deux ministres verts de quitter voilà deux semaines le gouvernement pour protester contre la gestion du dossier du survol aérien de la capitale belge semble également avoir pesé très lourd.
Cette déroute électorale devrait faire les affaires du Premier ministre sortant. Il n’avait pas hésité à se prononcer depuis la démission des ministres écologistes en faveur d’une coalition plus resserrée, avec seulement quatre partis au lieu de six. Une option qui semble la plus probable au vu des résultats de ce scrutin. Selon les derniers résultats officiels encore incomplets, la coalition gouvernementale sortante obtiendrait 97 des 150 sièges de la Chambre des Représentants. Deux partis de cette coalition ont obtenu 25 sièges chacun: les libéraux démocrates (VLD) de Guy Verhofstadt et le Parti socialiste d’Elio di Rupo. Le mouvement des Réformateurs, une formation libérale dirigée par le ministre sortant des Affaires étrangères Louis Michel, obtient lui 24 sièges, contre 23 pour les socialistes flamands du SPA. Une coalition violette se dessine donc, associant le bleu des formations libérales au rouge de celles de gauche.
La percée des socialistes flamands
L’homme pressenti pour diriger cette coalition est Guy Verhofstadt. Il a formellement présenté lundi sa démission au Roi Albert II comme le veut la règle en Belgique au lendemain de chaque élection législative. Le Roi l’a acceptée et a chargé le gouvernement de l’expédition des affaires courantes. En vertu d’un autre principe de la vie politique belge, le même Verhofstadt devrait bientôt retrouver ses fonctions à la tête de l’exécutif. Depuis 30 ans, le fauteuil de Premier ministre belge est toujours revenu, pour des raisons démographiques, au chef de file de la formation politique arrivée en tête du scrutin législatif en Flandre, où résident près de 60% de la population du pays. Et le VLD a réussi au terme d’une lutte serrée à conserver son rang de premier parti politique flamand devant le SPA. Ces derniers ont réussi le difficile pari de raviver les forces progressistes dans le Nord du pays, une région traditionnellement dominée par les libéraux, les démocrate-chrétiens et l’extrême droite.
C’est au terme d’une phase d’intenses négociations politiques pouvant durer plusieurs semaines que sera connue la composition du nouveau gouvernement belge. Quelle que soit la future répartition des portefeuilles ministériels, une chose semble assurée, la continuité de la coalition au pouvoir pour un nouveau mandat de quatre ans. Et la principale menace est écartée au lendemain de ce scrutin, celle de voir l’extrême droite jouer un rôle déterminant sur l’échiquier politique. Avec 18 sièges, le Vlaams Blok compte certes désormais trois députés supplémentaires au sein de la Chambre des Représentants mais ne parvient pas à se hisser au niveau des formations traditionnelles. Son score montre cependant qu’il est bien installé dans la vie politique belge. Il a su conforter son emprise sur la deuxième ville du pays, Anvers, où il conserve la place de première formation avec plus de 30% des voix. Un succès électoral sur lequel va s’appuyer le Vlaams Blok pour tenter de conquérir en 2006 la municipalité d’Anvers. Et le prochain gouvernement belge devra donc vivre avec la menace croissante des extrémistes flamands.
«Les verts sont morts à Francorchamps. Morts de s’être montrés peu pragmatiques, morts de s’être montrés dogmatiques, morts de n’avoir pas compris le mode de fonctionnement de Belges qui tiennent certes aux valeurs de fond défendues par les écolos mais pas au prix de leur mode de vie», expliquait lundi dans un éditorial le quotidien Le Soir, en faisant allusion au refus des écologistes de modifier une loi interdisant la publicité pour le tabac. Cette décision avait signé l'arrêt de mort du Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps, une véritable institution en Belgique, les écologistes s’aliénant ainsi une part importante de l'opinion publique. Et Le Soir d’ajouter: «les verts sont morts une deuxième fois avec les vols de nuits sur Bruxelles, devenant alors définitivement incompréhensibles pour l’électeur lambda». De fait, le choix fait par les deux ministres verts de quitter voilà deux semaines le gouvernement pour protester contre la gestion du dossier du survol aérien de la capitale belge semble également avoir pesé très lourd.
Cette déroute électorale devrait faire les affaires du Premier ministre sortant. Il n’avait pas hésité à se prononcer depuis la démission des ministres écologistes en faveur d’une coalition plus resserrée, avec seulement quatre partis au lieu de six. Une option qui semble la plus probable au vu des résultats de ce scrutin. Selon les derniers résultats officiels encore incomplets, la coalition gouvernementale sortante obtiendrait 97 des 150 sièges de la Chambre des Représentants. Deux partis de cette coalition ont obtenu 25 sièges chacun: les libéraux démocrates (VLD) de Guy Verhofstadt et le Parti socialiste d’Elio di Rupo. Le mouvement des Réformateurs, une formation libérale dirigée par le ministre sortant des Affaires étrangères Louis Michel, obtient lui 24 sièges, contre 23 pour les socialistes flamands du SPA. Une coalition violette se dessine donc, associant le bleu des formations libérales au rouge de celles de gauche.
La percée des socialistes flamands
L’homme pressenti pour diriger cette coalition est Guy Verhofstadt. Il a formellement présenté lundi sa démission au Roi Albert II comme le veut la règle en Belgique au lendemain de chaque élection législative. Le Roi l’a acceptée et a chargé le gouvernement de l’expédition des affaires courantes. En vertu d’un autre principe de la vie politique belge, le même Verhofstadt devrait bientôt retrouver ses fonctions à la tête de l’exécutif. Depuis 30 ans, le fauteuil de Premier ministre belge est toujours revenu, pour des raisons démographiques, au chef de file de la formation politique arrivée en tête du scrutin législatif en Flandre, où résident près de 60% de la population du pays. Et le VLD a réussi au terme d’une lutte serrée à conserver son rang de premier parti politique flamand devant le SPA. Ces derniers ont réussi le difficile pari de raviver les forces progressistes dans le Nord du pays, une région traditionnellement dominée par les libéraux, les démocrate-chrétiens et l’extrême droite.
C’est au terme d’une phase d’intenses négociations politiques pouvant durer plusieurs semaines que sera connue la composition du nouveau gouvernement belge. Quelle que soit la future répartition des portefeuilles ministériels, une chose semble assurée, la continuité de la coalition au pouvoir pour un nouveau mandat de quatre ans. Et la principale menace est écartée au lendemain de ce scrutin, celle de voir l’extrême droite jouer un rôle déterminant sur l’échiquier politique. Avec 18 sièges, le Vlaams Blok compte certes désormais trois députés supplémentaires au sein de la Chambre des Représentants mais ne parvient pas à se hisser au niveau des formations traditionnelles. Son score montre cependant qu’il est bien installé dans la vie politique belge. Il a su conforter son emprise sur la deuxième ville du pays, Anvers, où il conserve la place de première formation avec plus de 30% des voix. Un succès électoral sur lequel va s’appuyer le Vlaams Blok pour tenter de conquérir en 2006 la municipalité d’Anvers. Et le prochain gouvernement belge devra donc vivre avec la menace croissante des extrémistes flamands.
par Olivier Bras
Article publié le 19/05/2003