Football
Ouvre un œil Marco
Plus de 25 000 spectateurs étaient présents à Lyon pour assister à la rencontre entre la sélection nationale du Cameroun et une équipe dite «de l’amitié» (score final 3-1), cinq mois après la mort tragique du Lion indomptable n°17.
Ouvre un œil. Juste un œil Marco. Sors un instant de ta nuit.
Regarde, ils sont tous venus.
Vingt-cinq mille dans les gradins. Quatre bonnes dizaines sur la pelouse. Tout tes frères indomptables, bien sûr. Même Patrick arrivé juste à temps du Japon. J’aurai traversé toute la planète dit Idriss Kameni. Les Lions étaient bien présents. Quelques uns étrennaient le maillot blanc. Marie-Louise s’était mise en noir, discrète comme depuis ton départ, la larme à l’œil. Je ne vis plus que pour mes enfants désormais assure-t-elle en levant les yeux au ciel comme pour te parler.
Et puis tes anciens copains de Lyon, de Lens et de Manchester City. Grégory Coupet, Steve Marlet, Sonny Anderson, Sikora, Wallemme, Déhu, Ziani, Vairelles, Nicolas Anelka, Thierry Henry, Wiltord est resté sur le banc de touche. Impossible de les citer tous. Zidane, Ronaldo, Figo, Raul, Beckham ont signé des maillots, envoyé des messages de Madrid. Tu auras réussi ce miracle de réunir des adversaires qui, pour certains, en d’autres lieux, se serrent tout juste la main. C’était une famille qui scellait un pacte d’amitié autour de ton nom. Dans les tribunes quelques officiels: le ministre de la Culture du Cameroun –football égale bien culture– le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin.
Une journée triste et particulière
Il y avait le petit Scott, qui avait revêtu ta dernière tunique bleue, celle de Manchester City, et auquel il revenait légitimement de donner le coup d’envoi. Inutile de te raconter le match. De là-haut tu l’as vu. Les Lions, ce n’est pas une surprise, ont marqué trois fois par Mboma, Mbami et Eto’o; leurs adversaires, une fois, par Anderson. En fait, le résultat, tu le sais, n’avait aucune importance. Il s’agissait seulement de se souvenir ensemble, cinq mois après le drame du 26 juin, au même endroit, au stade de Gerland, à Lyon. Kevin Keegan, ton dernier entraîneur, celui de Manchester, racontait: «ce jour-là je rentrais en voiture à la maison; j’écoutais le reportage à la radio. On a dit que Marco s’était blessé. De retour à la maison j’ai allumé la télé pour connaître le résultat. J’ai su alors que je ne le reverrais jamais».
Marco tu as sûrement apprécié d’avoir réuni autour de ton nom tout ce petit monde accouru sans la moindre hésitation. D’autres se sont excusés de ne pouvoir être présents. Ce qui n’est pas tout à fait la coutume quand les égoïsmes prennent le pas sur la solidarité et l’amitié.
Une journée triste, belle et particulière, ne crois-tu pas!
Allez, rendors-toi en paix l’ami…
Regarde, ils sont tous venus.
Vingt-cinq mille dans les gradins. Quatre bonnes dizaines sur la pelouse. Tout tes frères indomptables, bien sûr. Même Patrick arrivé juste à temps du Japon. J’aurai traversé toute la planète dit Idriss Kameni. Les Lions étaient bien présents. Quelques uns étrennaient le maillot blanc. Marie-Louise s’était mise en noir, discrète comme depuis ton départ, la larme à l’œil. Je ne vis plus que pour mes enfants désormais assure-t-elle en levant les yeux au ciel comme pour te parler.
Et puis tes anciens copains de Lyon, de Lens et de Manchester City. Grégory Coupet, Steve Marlet, Sonny Anderson, Sikora, Wallemme, Déhu, Ziani, Vairelles, Nicolas Anelka, Thierry Henry, Wiltord est resté sur le banc de touche. Impossible de les citer tous. Zidane, Ronaldo, Figo, Raul, Beckham ont signé des maillots, envoyé des messages de Madrid. Tu auras réussi ce miracle de réunir des adversaires qui, pour certains, en d’autres lieux, se serrent tout juste la main. C’était une famille qui scellait un pacte d’amitié autour de ton nom. Dans les tribunes quelques officiels: le ministre de la Culture du Cameroun –football égale bien culture– le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin.
Une journée triste et particulière
Il y avait le petit Scott, qui avait revêtu ta dernière tunique bleue, celle de Manchester City, et auquel il revenait légitimement de donner le coup d’envoi. Inutile de te raconter le match. De là-haut tu l’as vu. Les Lions, ce n’est pas une surprise, ont marqué trois fois par Mboma, Mbami et Eto’o; leurs adversaires, une fois, par Anderson. En fait, le résultat, tu le sais, n’avait aucune importance. Il s’agissait seulement de se souvenir ensemble, cinq mois après le drame du 26 juin, au même endroit, au stade de Gerland, à Lyon. Kevin Keegan, ton dernier entraîneur, celui de Manchester, racontait: «ce jour-là je rentrais en voiture à la maison; j’écoutais le reportage à la radio. On a dit que Marco s’était blessé. De retour à la maison j’ai allumé la télé pour connaître le résultat. J’ai su alors que je ne le reverrais jamais».
Marco tu as sûrement apprécié d’avoir réuni autour de ton nom tout ce petit monde accouru sans la moindre hésitation. D’autres se sont excusés de ne pouvoir être présents. Ce qui n’est pas tout à fait la coutume quand les égoïsmes prennent le pas sur la solidarité et l’amitié.
Une journée triste, belle et particulière, ne crois-tu pas!
Allez, rendors-toi en paix l’ami…
par Gérard Dreyfus
Article publié le 12/11/2003