Social
2004 plus dur pour les chômeurs
Au cours du dernier conseil des ministres de l’année Jacques Chirac a précisé l’enjeu de 2004 : l’emploi. Cette bonne résolution du nouvel an intervient alors qu’entre en vigueur, le 1er janvier, une réforme controversée de l’indemnisation du chômage parmi tout un ensemble de modifications des prestations sociales.
Le ministère du Travail publie, au dernier jour de l’année 2003, des statistiques du chômage pour novembre faisant état d’une baisse de 0,2% par rapport à octobre. Toutefois, sur un an le nombre des demandeurs d’emplois a augmenté de plus de 6%. Cette situation explique que le président de la République, pendant le conseil des ministres du 31 décembre, ait déclaré l’emploi enjeu principal de l’année 2004. La lutte contre le chômage est, selon le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé, le but essentiel recherché dans toutes les mesures économiques et sociales prises par le gouvernement. Il a demandé que l’on juge cette action «sur le nombre de gens qui arrivent à trouver un emploi et non pas sur le nombre de gens indemnisés».
L’indemnisation des chômeurs est en effet l’objet, à compter du 1er janvier, d’une modification destinée à redresser les comptes de l’assurance-chômage (Unedic). La réforme revient à réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emplois de 30 mois à 23 mois, pour les moins de 50 ans, et de 45 mois à 36 mois pour les plus âgés. L’effet couperet de la mesure aboutit à la cessation de l’indemnisation de 180 000 personnes environ dès le 1er janvier et de 600 000 chômeurs d’ici à la fin 2005, selon les prévisions de l’Unedic.
Le gouvernement compte sur la croissance
Cette mesure «passe» difficilement auprès des personnes concernées, souvent en grandes difficultés, et des associations de chômeurs et précaires. A cela s’ajoute l’entrée en vigueur du nouveau mode d’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle qui concerne 100 000 professionnels et devrait entrainer, selon les estimations des intermittents en lutte contre cette réforme depuis des mois, la disparition de 30 000 d’entre eux. Pour justifier cette réduction de la durée d’indemnisation et l’augmentation de la période travaillée pour en bénéficier, l’Unedic rappelle que ce régime spécial représentait huit fois le montant des cotisations des bénéficiaires. Enfin, le versement de l’allocation attribuée sous certaines conditions aux chômeurs en fin de droits (ASS) est limité à deux ans pour ceux qui la toucheront à partir d’aujourd’hui.
En ce début d’année, les départements reçoivent aussi, en vertu de la décentralisation si chère au premier ministre Jean-Pierre Raffarin, la responsabilité du versement du RMI (revenu minimum d’insertion) qui passe à 417,88 euros par mois, et de la création du revenu minimum d’activité (RMA).
Face à des dispositions qui aggravent à court terme le sort des demandeurs d’emplois le gouvernement compte sur le retour de la croissance pour en faire durablement diminuer le nombre. Et, à des réductions en durée ou en montant des indemnisations, il oppose un certain nombre de coups de pouce aux minima sociaux : revalorisation des allocations familiales, du minimum vieillesse, de l’allocation adultes handicapés ou du RMI.
Mais les consommateurs remarqueront sans doute davantage l’augmentation du prix du tabac, la troisième en un an, qui met le prix du paquet de cigarettes, en France, à 3,5 ou 4 euros. Les automobilistes enregistreront également l’augmentation du gazole, en raison de la hausse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers. En revanche, les contribuables qui payent leurs impôts mensuellement pourront évaluer dès janvier la baisse de 3% de l’impôt sur le revenu en 2004, les autres attendront l’envoi du premier tiers.
Ecouter également :Le rendez-vous de la rédaction, 31/12/2003, Annie Fave, Journaliste à RFI.
L’indemnisation des chômeurs est en effet l’objet, à compter du 1er janvier, d’une modification destinée à redresser les comptes de l’assurance-chômage (Unedic). La réforme revient à réduire la durée d’indemnisation des demandeurs d’emplois de 30 mois à 23 mois, pour les moins de 50 ans, et de 45 mois à 36 mois pour les plus âgés. L’effet couperet de la mesure aboutit à la cessation de l’indemnisation de 180 000 personnes environ dès le 1er janvier et de 600 000 chômeurs d’ici à la fin 2005, selon les prévisions de l’Unedic.
Le gouvernement compte sur la croissance
Cette mesure «passe» difficilement auprès des personnes concernées, souvent en grandes difficultés, et des associations de chômeurs et précaires. A cela s’ajoute l’entrée en vigueur du nouveau mode d’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle qui concerne 100 000 professionnels et devrait entrainer, selon les estimations des intermittents en lutte contre cette réforme depuis des mois, la disparition de 30 000 d’entre eux. Pour justifier cette réduction de la durée d’indemnisation et l’augmentation de la période travaillée pour en bénéficier, l’Unedic rappelle que ce régime spécial représentait huit fois le montant des cotisations des bénéficiaires. Enfin, le versement de l’allocation attribuée sous certaines conditions aux chômeurs en fin de droits (ASS) est limité à deux ans pour ceux qui la toucheront à partir d’aujourd’hui.
En ce début d’année, les départements reçoivent aussi, en vertu de la décentralisation si chère au premier ministre Jean-Pierre Raffarin, la responsabilité du versement du RMI (revenu minimum d’insertion) qui passe à 417,88 euros par mois, et de la création du revenu minimum d’activité (RMA).
Face à des dispositions qui aggravent à court terme le sort des demandeurs d’emplois le gouvernement compte sur le retour de la croissance pour en faire durablement diminuer le nombre. Et, à des réductions en durée ou en montant des indemnisations, il oppose un certain nombre de coups de pouce aux minima sociaux : revalorisation des allocations familiales, du minimum vieillesse, de l’allocation adultes handicapés ou du RMI.
Mais les consommateurs remarqueront sans doute davantage l’augmentation du prix du tabac, la troisième en un an, qui met le prix du paquet de cigarettes, en France, à 3,5 ou 4 euros. Les automobilistes enregistreront également l’augmentation du gazole, en raison de la hausse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers. En revanche, les contribuables qui payent leurs impôts mensuellement pourront évaluer dès janvier la baisse de 3% de l’impôt sur le revenu en 2004, les autres attendront l’envoi du premier tiers.
Ecouter également :Le rendez-vous de la rédaction, 31/12/2003, Annie Fave, Journaliste à RFI.
par Francine Quentin
Article publié le 31/12/2003