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Islam

Mouvement de foule meurtrier à La Mecque

Le pèlerinage de La Mecque a été endeuillé par la mort de 244 personnes après une bousculade géante lors du rite de la lapidation de Satan que les fidèles accomplissent à Mina. Les autorités ont annoncé qu’au moins 13 Egyptiens faisaient partie des victimes. Plus de 200 autres pèlerins sont blessés dont 8 dans un état grave. Il s’agit de l’incident le plus meurtrier depuis sept ans.
C’est aux abords de l’étroit pont de Djamarat qui relie deux falaises et sur lequel doivent passer tous les pèlerins pour jeter des pierres sur la stèle de 18 mètres de haut qui représente le diable, que le drame s’est produit dimanche en début de matinée. Le défilé incessant des quelque deux millions de fidèles qui participent cette année au pèlerinage de la Mecque et doivent accomplir le rite de la lapidation de Satan à Mina, avait commencé la veille au soir vers minuit. Il a repris deux heures et demi après le mouvement de panique qui a duré une demi-heure et a coûté la vie à 244 personnes. Il s’agit, en effet, d’une étape essentielle du pèlerinage qui marque le premier jour de la fête de l’Aïd Al-Adha, la fête du sacrifice, et s’étale sur trois jours. Une fois qu’ils l’ont accompli, les fidèles retournent à La Mecque pour un tour d’adieu à la Kaaba, le sanctuaire le plus sacré de l’islam. L’affluence énorme de pèlerins sur ce parcours en fait l’un des moments à haut risque du pèlerinage de La Mecque.

«On ne peut pas toujours prédire les volontés d’Allah»

Le ministre saoudien du Pèlerinage, Iyad ben Amine Madani, a expliqué que le drame avait certainement été provoqué par la présence massive de «pèlerins illégaux ne disposant pas d’autorisation», non encadrés, qui se déplacent avec leurs matelas et leurs effets personnels et entravent la circulation. Il a aussi estimé que «tous les préparatifs avaient été accomplis» pour que le défilé des pèlerins ait lieu dans l’ordre et la sécurité, ajoutant: «Mais on ne peut pas toujours prédire les volontés d’Allah». Environ dix mille policiers étaient déployés dans le secteur. Ils ont reçu le renfort de 2000 membres de la Garde nationale après l’accident. Le ministre a, d’autre part, indiqué qu’aux 244 morts dues à cette bousculade, il fallait ajouter encore 272 décès «naturels», occasionnés par la fatigue ou la maladie, recensés depuis le début du pèlerinage.

La drame qui s’est produit cette année à La Mecque est le plus meurtrier depuis 1997, date à laquelle 343 pèlerins avaient perdu la vie et 1500 avaient été blessés, dans un incendie qui avait ravagé un campement de toile. Mais chaque année, des accidents provoquent la mort de fidèles qui participent à un pèlerinage que tout musulman valide doit faire au moins une fois dans sa vie. En 2003, 14 personnes ont péri lors du rite de la lapidation des stèles de Mina. L’année précédente, on a déploré 35 décès à la même occasion. Et en 1998, le bilan a été encore plus lourd puisque ce sont 118 fidèles qui ont été tués. Mais l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire du pèlerinage de La Mecque remonte à 1990. Cette année-là, 1426 pèlerins, pour la plupart asiatiques, sont morts asphyxiés dans un tunnel de Mina, vraisemblablement à la suite d’une panne du système de ventilation.



par Valérie  Gas

Article publié le 01/02/2004