Epidémie
Grippe aviaire : attention à la Chine
Après le SRAS, l’épidémie de grippe aviaire qui se propage rapidement en Asie, met une nouvelle fois la gestion des crises sanitaires en Chine au centre des préoccupations des experts. Pour le moment, le gouvernement affirme qu’aucun cas de contamination humaine n’a été enregistré dans le pays malgré la propagation très rapide du virus au sein des volailles. Plus de vingt foyers sont, en effet, apparus dans douze provinces sur les trente et une qui compte le pays, en l’espace d’une dizaine de jours. Dans un tel contexte, certains spécialistes craignent que les autorités ne sous-estiment la gravité de l’épidémie en Chine.
Les autorités chinoises ont beau affirmer qu’elles jouent la carte de la transparence concernant l’évolution de l’épidémie de grippe aviaire sur leur territoire, les experts n’en sont pas persuadés du tout. Depuis le début de cette crise sanitaire en Asie, la principale interrogation porte d’ailleurs sur la situation en Chine, où l’on a soupçonné l’apparition du virus bien avant qu’elle ne soit officiellement admise par le gouvernement à la fin du mois de janvier.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs été obligée à plusieurs reprises, ces dernières semaines, de demander à Pékin des suppléments d’information concernant la propagation du virus et les mesures adoptées pour endiguer l’épidémie. Certes, les responsables chinois ont fait des déclarations rassurantes et ont appelé les populations à participer activement à la lutte contre la grippe aviaire, notamment en abattant les volailles contaminées. Mais le ministre de l’Agriculture n’a accepté de rencontrer les spécialistes de l’OMS et l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qu’au bout de deux semaines de demandes répétées. Il a d’ailleurs profité de cette entrevue pour réaffirmer qu’il n’y a, pour le moment, aucun cas de contamination humaine en Chine.
Dissimulation : Pékin nie en bloc
Ces propos rassurants n’ont pas convaincu tout le monde. Henry Niman, un ingénieur en biologie de la Harvard Medical School, a ainsi déclaré qu’il était «très surpris qu’il n’y ait pas encore de cas touchant des humains en Chine… Il est impensable qu’avec tant de gens, tant de poulets et tant de foyers, aucun cas humain ne soit apparu». Le quotidien britannique Time a, quant à lui, fait état de témoignages de journalistes chinois qui ont affirmé que le gouvernement cachait l’existence de cas de contaminations humaines. Ces accusations ont été qualifiées d’«irresponsables et sans fondement» par Pékin.
La sensibilité des autorités chinoises semblent aussi à fleur de peau concernant la présence et les déplacements des journalistes internationaux qui travaillent dans le pays. Pour preuve, une équipe de télévision française de la chaîne France 2 a été interpellée, début février, alors qu’elle filmait des opérations de vaccination de volailles dans la commune de Changping, au nord-ouest de la capitale chinoise. Arguant du fait que les journalistes n’avaient pas l’autorisation officielle de tourner à cet endroit, les responsables du village ont prévenu les autorités et interdit la poursuite du reportage.
Il est vrai que le sujet de la vaccination des volailles est plutôt sensible du point de vue chinois. Il y a quelques jours à peine, l’hebdomadaire britannique New Scientist a, en effet, affirmé que l’origine de l’épidémie de grippe aviaire, qui frappe actuellement l’Asie, était vraisemblablement à rechercher du côté d’une campagne de vaccination massive à base de virus H5N1 inactivé, menée en Chine dès la première apparition de la grippe aviaire à Hong Kong en 1997. Cette mesure aurait eu, selon l’hebdomadaire, un effet contraire à celui escompté et aurait facilité la diffusion lente et silencieuse du virus. Une accusation là aussi récusée par Pékin qui a affirmé qu’elle était «totalement inexacte, dénuée de preuves» et relevait «d’un irrespect pour la science».
Dans ce contexte soupçonneux, si les autorités chinoises continuent à nier fermement avoir volontairement dissimulé des informations sur la grippe aviaire, elles commencent malgré tout à admettre qu’il puisse y avoir une marge d’erreur dans les données dont elles disposent en matière de santé publique. Un «problème de communication» entre les responsables locaux et nationaux à propos de la notification des cas de SRAS, a même été évoqué. Une manière de reconnaître, au moins, que concernant un pays aussi étendu que la Chine, il n’est pas facile d’affirmer quoi que ce soit.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs été obligée à plusieurs reprises, ces dernières semaines, de demander à Pékin des suppléments d’information concernant la propagation du virus et les mesures adoptées pour endiguer l’épidémie. Certes, les responsables chinois ont fait des déclarations rassurantes et ont appelé les populations à participer activement à la lutte contre la grippe aviaire, notamment en abattant les volailles contaminées. Mais le ministre de l’Agriculture n’a accepté de rencontrer les spécialistes de l’OMS et l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qu’au bout de deux semaines de demandes répétées. Il a d’ailleurs profité de cette entrevue pour réaffirmer qu’il n’y a, pour le moment, aucun cas de contamination humaine en Chine.
Dissimulation : Pékin nie en bloc
Ces propos rassurants n’ont pas convaincu tout le monde. Henry Niman, un ingénieur en biologie de la Harvard Medical School, a ainsi déclaré qu’il était «très surpris qu’il n’y ait pas encore de cas touchant des humains en Chine… Il est impensable qu’avec tant de gens, tant de poulets et tant de foyers, aucun cas humain ne soit apparu». Le quotidien britannique Time a, quant à lui, fait état de témoignages de journalistes chinois qui ont affirmé que le gouvernement cachait l’existence de cas de contaminations humaines. Ces accusations ont été qualifiées d’«irresponsables et sans fondement» par Pékin.
La sensibilité des autorités chinoises semblent aussi à fleur de peau concernant la présence et les déplacements des journalistes internationaux qui travaillent dans le pays. Pour preuve, une équipe de télévision française de la chaîne France 2 a été interpellée, début février, alors qu’elle filmait des opérations de vaccination de volailles dans la commune de Changping, au nord-ouest de la capitale chinoise. Arguant du fait que les journalistes n’avaient pas l’autorisation officielle de tourner à cet endroit, les responsables du village ont prévenu les autorités et interdit la poursuite du reportage.
Il est vrai que le sujet de la vaccination des volailles est plutôt sensible du point de vue chinois. Il y a quelques jours à peine, l’hebdomadaire britannique New Scientist a, en effet, affirmé que l’origine de l’épidémie de grippe aviaire, qui frappe actuellement l’Asie, était vraisemblablement à rechercher du côté d’une campagne de vaccination massive à base de virus H5N1 inactivé, menée en Chine dès la première apparition de la grippe aviaire à Hong Kong en 1997. Cette mesure aurait eu, selon l’hebdomadaire, un effet contraire à celui escompté et aurait facilité la diffusion lente et silencieuse du virus. Une accusation là aussi récusée par Pékin qui a affirmé qu’elle était «totalement inexacte, dénuée de preuves» et relevait «d’un irrespect pour la science».
Dans ce contexte soupçonneux, si les autorités chinoises continuent à nier fermement avoir volontairement dissimulé des informations sur la grippe aviaire, elles commencent malgré tout à admettre qu’il puisse y avoir une marge d’erreur dans les données dont elles disposent en matière de santé publique. Un «problème de communication» entre les responsables locaux et nationaux à propos de la notification des cas de SRAS, a même été évoqué. Une manière de reconnaître, au moins, que concernant un pays aussi étendu que la Chine, il n’est pas facile d’affirmer quoi que ce soit.
par Valérie Gas
Article publié le 04/02/2004