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Revue de presse Asie

Revue de presse Asie du 22/4/2004

Le retour d'Irak n'a décidément rien d'un soulagement pour les cinq ex-otages japonais. Depuis le rapatriement de trois d'entre eux, le week-end dernier, la polémique fait rage, en effet, sur «l'irresponsabilité» de ces civils, humanitaires et journaliste, pris dans la tourmente irakienne.

Au gouvernement, on réclame des excuses de la part des familles et on envisage même d'exiger qu'elles règlent une partie de la facture, frais de rapatriements et médicaux, occasionnés par cette crise. Le Premier ministre, Junichiro Koïzumi, a lui-même fait part de sa colère, notamment à l'encontre du journaliste indépendant, Junpei Yasuda, qui aurait dit vouloir rester en Irak, après sa libération samedi.

«Je n'ai jamais dit ça», a lancé Yasuda à son retour à Tokyo, avant hier. Et ce matin, dans les colonnes du JAPAN TIMES, notre confrère, âgé de 30 ans, réplique à ses détracteurs. Certes, il n'envisage pas de repartir, en raison de la spirale de violence actuelle en Irak et de la virulence des critiques à son encontre et contre ses parents, mais explique-t-il, c'est la mission d'un journaliste d'être sur le terrain, d'autant que le Japon est impliqué. Junpei Yasuda dit regretter que l'opinion de son pays apparaisse plus soucieuse des risques encourus par des civils, qui ont volontairement choisi d'aller travailler là-bas, que concernée par leur mission, le plus souvent humanitaire.

Et le journaliste japonais d'ajouter, non sans courage, qu'avant d'être lui-même enlevé, il avait demandé à des Irakiens ce qu'ils pensaient des prises d'otages, dont trois de ses concitoyens faisaient alors l'objet. En guise de réponse, raconte notre confrère, «ils m'ont demandé pourquoi j'avais l'air de ne pas me préoccuper des centaines de civils irakiens déjà morts (...). Ce sont ces voix que tous les Japonais, qui ont finalement accepté le déploiement de nos soldats, comme alliés des Etats-Unis, doivent entendre», déclare notre confrère au JAPAN TIMES.

Jiko sekinin

En écho et en soutien à ces propos, on relèvera aussi l'éditorial du ASAHI SHIMBUN, qui réclame que soit mis fin à la campagne d'agression des ex-otages. Tous les jours, écrit le grand quotidien de centre-gauche, on nous assène le fameux «Jiko Sekinin», l'expression japonaise, qui synthétise le sens de la responsabilité que chacun doit éprouver dans ses actes, avec à l'esprit le respect de l'ordre social et politique.

On oublie, écrit notre confrère, que les humanitaires et les journalistes mettent leur sécurité en jeu pour remplir leur devoir dans des régions dangereuses. Ils savent qu'ils peuvent être tués. Assumer cette responsabilité, signifie qu'ils ne doivent s'en prendre qu'à eux mêmes, quand les choses tournent mal. Mais ils n'ont pas à être vilipendés sans raison, ou juste parce qu'ils risquent de gêner une politique, par ailleurs critiquable.

Litanie népalaise

Pour la presse népalaise, l'actualité, c'est encore et toujours les affrontements entre manifestants de l'opposition et forces de l'ordre. Avec son lot quotidien de blessés. Hier encore, il y a eu une douzaine de blessés graves parmi les manifestants, rapporte le journal KANTIPUR. Des étudiants, pour la plupart, qui se sont opposés à la police pendant plus d'une heure.

Son lot aussi de dérapages, puisque hier toujours, les forces de sécurité, qui pourchassaient des militants anti-monarchistes, n'ont pas hésité à lancer des gaz lacrymogènes dans l'enceinte d'un hôpital de Katmandou. Selon le personnel médical, au moins 300 patients ont été indisposés par ces tirs. D'où la colère du directeur de l'établissement, qui écrit KANTIPUR, a clairement accusé le gouvernement d'être responsable de ces incidents.

Cette colère contre le pouvoir gagne aussi les médias, comme le souligne le KATHMANDU POST. Excédée par les atteintes permanentes à la liberté d'expression et par la répression de la manifestation des journalistes le week-end dernier, la Fédération népalaise de la profession appelle au boycott de toutes les activités du Premier ministre et de son gouvernement de dimanche à mercredi prochains.

Sans concession

L'ouverture des pourparlers nucléaires entre Islamabad et New-Dehli, fixée au 25 mai, s'annonce tendue, si l'on s'en réfère à la presse pakistanaise.

Comme l'écrit DAWN, le programme nucléaire pakistanais n'est «pas négociable». C'est ce qu'a martelé hier le général Musharraf, devant les personnels du Centre de recherches Khan, du nom du père de la bombe atomique pakistanaise. «Nous ne céderons à aucune pression», a insisté Pervez Musharraf, en rappelant que la force de dissuasion pakistanaise avait nécessité des sacrifices pour la défense et uniquement la défense du pays, et qu'il était exclu de faire un quelconque pas en arrière.

Et puis, si l'on en croit THE NEWS, l'Inde n'appréciera sans doute guère d'apprendre que le Pakistan est aujourd'hui capable de produire des missiles guidés anti-chars et une nouvelle génération de missiles sol-air de courte portée.

Thaï à Cannes

Un mot enfin du 57ème festival de Cannes, dont la sélection officielle, annoncée hier, réjouit la presse de Bangkok. Et pour cause, puisqu'un film thaïlandais figure pour la première fois en compétition pour la Palme d'Or, comme l'écrit THE NATION. Il s'agit de Tropical Malady, -Sad Pralad en thaï - d'Apichatpong Weerasethakul, précise le journal, ravi de ce choix. Et de voir aussi cinq autres films asiatiques, parmi les dix-huit prétendants à la récompense suprême, le mois prochain, sur la Croisette.

par Alain  Renon

[22/04/2004]


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