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Festival de Cannes

La Croisette en conflit

Les comédiens Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri soutiennent la lutte des intermittents du spectacle lors de la montée des marches au festival de Cannes. 

		(Photo: AFP)
Les comédiens Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri soutiennent la lutte des intermittents du spectacle lors de la montée des marches au festival de Cannes.
(Photo: AFP)
Le ministre français de la Culture joue l’apaisement après les incidents de ce week-end entre forces de l’ordre et intermittents du spectacle. Renaud Donnedieu de Vabres a réaffirmé la volonté du gouvernement de réintégrer les intermittents exclus du nouveau régime d'assurance-chômage. Les projecteurs braqués sur la Croisette favorisent les revendications. Après les intermittents, c’est au tour du personnel des grands hôtels de se mettre en grève et de perturber le festival de Cannes.
Michael Moore et José Bové, à la manifestion des intermittents du spectacle, le 15 mai à Cannes. 

		(Photo: AFP)
Michael Moore et José Bové, à la manifestion des intermittents du spectacle, le 15 mai à Cannes.
(Photo: AFP)
Au lendemain des violentes échauffourées à Cannes entre intermittents et forces de l'ordre, le ministre français de la Culture tente d’apaiser les esprits. Dans une interview publiée dans le quotidien Le Monde daté du 18 mai, Renaud Donnedieu de Vabres promet que «les intermittents du spectacle victimes de la réforme de leur régime spécifique d'assurance-chômage seront indemnisés par le fonds d'urgence de 20 millions exclusivement financé par l'Etat». Ce fonds provisoire d’indemnisation opérationnel le 1er juillet prochain devrait réintégré dans le système d’assurance chômage (Unedic) un certain nombre d’intermittents, et notamment ceux qui ne parviennent pas à comptabiliser 507 heures de travail en 11 mois mais en 12 mois. «Un système transitoire dans l'attente d'une redéfinition du régime d'assurance-chômage», selon les propres termes du ministre de la Culture.

La veille, les professionnels du spectacle avaient reçu le soutien actif de la réalisatrice et comédienne Agnès Jaoui venue défendre le premier film français en compétition Comme une image. Lors de la montée des marches dimanche soir, Agnès Jaoui et son équipe arboraient des badges demandant l'abrogation du protocole Unedic. Dans l’après-midi, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabre venu assister au festival avait délivré un message d’apaisement lors de sa visite au comité de suivi de l’intermittence.

Violences policières

Après avoir jugé que l’expertise des comptes de l’Unedic voulue par les intermittents était «un préalable», le ministre a affirmé «la détermination du gouvernement à bâtir un nouveau système d’indemnisation du chômage». Depuis le 26 juin, date de la signature de la réforme de leur assurance chômage, les professionnels du spectacle réclament toujours une expertise indépendante du coût réel de leur régime d’assurance chômage, ainsi que la réouverture de négociations pour reconstruire un nouveau système.

Un recentrage de la part du gouvernement plutôt nécessaire après les nombreux incidents de samedi. Le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, a qualifié les incidents de «très regrettables» et «choquants». Très choqué également, le président du festival, Gilles Jacob, a fait part de son «émotion» suite aux heurts entre forces de l'ordre et intermittents qui ont fait plusieurs blessés. Des policiers sont en effet intervenus samedi dans un cinéma cannois accueillant des projections du Marché du Film, pour en déloger des intermittents qui bloquaient l’entrée du cinéma. Trois intermittents ont été blessés et cinq personnes ont été interpellées. Plusieurs dizaines d’intermittents se sont ensuite rassemblés dans la soirée devant le commissariat de Cannes pour réclamer la libération de leurs camarades. CRS et policiers ont alors chargé, des journalistes ont été alors molestés. Le préfet a annoncé des mesures disciplinaires contre deux policiers identifiés comme les auteurs de brutalités contre un journaliste.

Les professionnels du spectacle ne sont pas les seuls à se mobiliser. L’autre temps fort social en marge du festival de Cannes, c’est la grève du personnel hôtelier des palaces cannois. Quelque 200 d'entre eux ont défilé lundi matin sur la Croisette, à quelques dizaines de mètres du Palais des festivals. Leurs revendications portent sur les hausses de salaires et les conditions de travail, les syndicats dénoncent également «l’appel abusif systématique aux CDD (contrats à durée déterminée) et notamment aux extras (personnels précaires)».


par Myriam  Berber

Article publié le 17/05/2004 Dernière mise à jour le 17/05/2004 à 14:27 TU