Presse
Pas de procès pour «la face cachée du Monde»
(Photo : AFP)
Mieux vaut un bon accord, plutôt qu'un mauvais procès.
L'adage est ancien, mais toujours pertinent. En signant cet accord de «concessions réciproques», les acteurs de la plus grande polémique médiatique française, en 2003, font le choix de la discrétion.
Et les «concessions», listées en dernière page, sont minces : Le Monde se dit attaché à la liberté d'expression et au droit à la critique. Élémentaire. Les deux auteurs, eux reconnaissent quelques erreurs et raccourcis grossiers sur les 600 pages de La face cachée du Monde. Pour l'essentiel, chacun sauve la face.
Diffusion en reculLes avantages de cet accord sont nombreux : le journal évite un procès long, coûteux et qui aurait sans doute été désastreux pour son image. Les prévenus voulaient faire défiler une centaine de témoins à la barre. Il évite aussi une réédition en poche d'un livre qui s'est déjà vendu à 210 000 exemplaires.
Les deux enquêteurs eux, sortent d'un cauchemar judiciaire avec une douzaine de plaintes en diffamation, et de la perspective d'être condamné à de très lourds dommages. Les avocats du journal réclamaient 1 million d'euros.
Sur le fond, on pourra retenir que les deux parties partagent la conviction que «les procès engagés ne sont pas propices à un débat sur la presse». Dont acte.
Les lecteurs, eux, ont rendu leur jugement : la diffusion a reculé de 4,3% l'an dernier, à une moyenne de 389 249 exemplaires payés.
par David Servenay
Article publié le 08/06/2004 Dernière mise à jour le 08/06/2004 à 09:55 TU