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Côte d'Ivoire

Manifestations anti-Blancs

A Abidjan, l'ambassade de France a été la cible, lundi, d'une manifestation hostile de partisans de Laurent Gbagbo. 

		(Photo : AFP)
A Abidjan, l'ambassade de France a été la cible, lundi, d'une manifestation hostile de partisans de Laurent Gbagbo.
(Photo : AFP)
Plusieurs dizaines de jeunes manifestants se réclamant du président Laurent Gbagbo s’en prennent aux Français et à la Mission de l’ONU pour la Côte d’Ivoire (ONUCI), sans toutefois faire de victimes.

Le sentiment anti-français en Côte d’Ivoire et plus particulièrement à Abidjan adopte un mouvement de balancier depuis le début de la rébellion en septembre 2002. Critiquée, saluée, décriée, appréciée la politique française en Côte d’Ivoire n’a jamais connu un régime régulier. Alors que le président de la République salue la présence française dans son pays à travers l’opération Licorne, son épouse, Simone Gbagbo, présidente du groupe parlementaire du Front populaire ivoirien (FPI) à l’assemblée nationale, le parti du président, elle déclare publiquement, le 4 mai dernier, que «la France est complice des rebelles». Quarante-huit heures plus tard, dans les rues d’Abidjan plus d’une centaine de jeunes, supporteurs du président Gbagbo manifestaient leur hostilité à la France.

Dans le quartier du Plateau, le 7 juin, une manifestation des «jeunes patriotes» a pris pour cible l’ambassade de France. Jets de pierres, barricades, palettes de bois et pneus incendiés ont été des actions menées, plusieurs heures durant, devant l’ambassade de France. Le service de sécurité de l’ambassade a riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Sur le pont De Gaulle, plusieurs dizaines de jeunes ont installé un barrage filtrant, contrôlant systématiquement tous les véhicules conduits par des Blancs. Les cas de bris de glace sont nombreux parce que les automobilistes encerclés ont tous cherché à se dégager et à prendre la fuite. Les jets de pierres et les coups de bâtons ont alors endommagé les véhicules. Ces violences ont poussé les autorités françaises à garder les écoles fermées toute la journée du 8 juin.

L’ONUCI attaquée

Dans le même quartier du Plateau, les mêmes manifestants s’en sont pris à trente-et-un véhicules 4X4 de l’ONUCI en stationnement sur un parking. Ils tous eu les vitres brisées et les globes de phares détruits. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan a estimé que «la Côte d’Ivoire était à un carrefour dangereux pour son avenir politique». Il a insisté dans un rapport pour que tout soit mis en œuvre pour éviter que «les événements dramatiques de ces dernières semaines» ne se développent. Par précaution, les Etats-Unis ont décidé de garder leur ambassade fermée le 8 juin et ont conseillé à leurs ressortissants la plus grande vigilance.

Mais au lendemain de ces manifestations violentes des jeunes partisans du président Gbagbo, la présence policière et les patrouilles contrastent avec l’attitude passive que les forces de l’ordre ont observée face aux manifestants. Des patrouilles à pied et des barrières empêchent toutes tentatives de manifestations contre les installations diplomatiques à Abidjan. Le gouvernement ivoirien «condamne avec la plus grande fermeté ces actes inamicaux graves et contraires à la Convention de Vienne qui consacre l’inviolabilité des agents et des locaux diplomatiques», précise un communiqué gouvernemental dans lequel les autorités ivoiriennes tentent de rassurer le corps diplomatique et les étrangers de leur protection. Elles condamnent «les exactions commises à l’encontre des ressortissants européens et en particulier les Français». Hervé Ladsous, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que «la France attend que les autorités ivoiriennes assument pleinement toutes leurs responsabilités».



par Didier  Samson

Article publié le 08/06/2004 Dernière mise à jour le 08/06/2004 à 14:07 TU