Union africaine
La paix maintenant
(Photo : AFP)
Olsegun Obasanjo, le chef de l’Etat du Nigeria est le nouveau président en exercice de l’Union africaine. En sa qualité de président du Conseil de paix et de sécurité, il a naturellement placé son mandat d’un an sous le thème de la paix. L’examen «des points chauds», dit-il, a permis de faire des recommandations fermes aux belligérants du Darfour (Soudan), des pays des Grands Lacs et de la Côte d’Ivoire. Dans la recherche de la paix sur le continent et pour mieux répondre à sa mission, «l’Union africaine a manifesté sa détermination à anticiper», a précisé le président Olusegun Obasanjo.
Pour les chefs d’Etat africains, le point le chaud actuellement sur le continent est le Darfour à l’ouest du Soudan. Ils ont demandé à Khartoum «d’arrêter les bombardements» que de nombreux observateurs ont signalé et de procéder au désarmement des milices arabes (janjawid). Pour sceller l’engagement d’un règlement rapide du conflit, le président du Soudan Omar al Béchir a rencontré son homologue tchadien Idriss Déby en présence des présidents Obasanjo (Nigeria) et de Thabo Mbéki de l’Afrique du Sud. Sous les auspices de l’UA une nouvelle rencontre Béchir-Déby est convenue dès le 10 juillet au Darfour. Cette rencontre est en prélude à la grande réunion prévue par l’UA, le 15 juillet prochain, qui sera, selon les autorités africaines, «le début dialogue politique entre rebelles et le gouvernement de Khartoum».
La Force de protection pour les observateurs d’abordAlpha Oumar Konaré inaugure la nouvelle année africaine avec la ferme volonté de calmer les ardeurs belliqueuses sur le continent pour pouvoir s’attaquer aux programmes de développement. Il a annoncé l’envoi, dès la fin du mois de juillet, «d’une force de protection des observateurs de l’UA» au Darfour. Le président de la Commission de l’Union africaine a signalé que le mandat de cette force pourrait ne pas se limiter à la seule protection des observateurs. «Cette force ne peut être passive devant des violations des droits de l’Homme, devant des exactions», a précisé Alpha Oumar Konaré. Les observateurs de l’UA, actuellement au nombre de 30, seront bientôt 120 à surveiller le processus de paix mis en place et à veiller à l’acheminement des secours. La force de protection sera essentiellement composée de 300 soldats nigérians et rwandais.
Par ailleurs, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé la création «d’un Centre africain d’études et de recherches contre le terrorisme» basé à Alger. Ce centre comprendra au départ une vingtaine d’experts. Les financements proviendront de l’UA, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de l’ONU. Le centre sera inauguré en octobre prochain annonce, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires africaines et maghrébines.
par Didier Samson
Article publié le 08/07/2004 Dernière mise à jour le 08/07/2004 à 15:51 TU