Entreprises
Google à l’assaut du Nasdaq
(Photo : AFP)
Si les investisseurs suivent, Google pourrait ainsi collecter jusqu’à 3,3 milliards de dollars. Dès lors la capitalisation boursière de la société parviendrait à 36 milliards de dollars, se rapprochant de celle de son concurrent Yahoo, évalué, pour sa part, à près de 38 milliards de dollars.
En plaçant la barre du prix de l’action aussi haut, Google prend un risque mais se réserve ainsi la possibilité d’échapper aux spéculateurs du premier jour, uniquement intéressés par une plus-value rapide, pour donner la préférence à des actionnaires plus stables. Autre originalité, Google a décidé de procéder par enchères à cette introduction en bourse et, le jour venu, les investisseurs pourront se manifester par fax, téléphone ou internet. Cela permet, expliquent des experts boursiers, de court-circuiter les banques qui allouent habituellement les actions à certains de leurs meilleurs clients.
Alors que le Nasdaq, durement touché par la fin de la bulle financière des nouvelles technologies est actuellement à son plus bas depuis octobre 2003, Google présente bien des atouts. Au premier semestre 2004 le chiffre d’affaires a atteint 1,35 milliard de dollars, soit presque le montant de toute l’année 2003. Sur la même période, le bénéfice net a été de 143 millions de dollars, contre 58 millions au premier semestre 2003. Le chiffre d’affaires est généré à 98% par les annonceurs publicitaires.
La start-up du succès
Le moteur de recherche sur internet Google est né en 1998 de la découverte de deux étudiants de l’université californienne de Stanford, Larry Page et Sergei Brin. Il revendique à ce jour 200 millions de connexions par jour dont plus de 50% à l’extérieur des Etats-Unis. Il est vrai que Google est consultable en 97 langues.
Toutefois Google reste, comme toutes les entreprises du secteur des nouvelles technologies, très vulnérable à la conjoncture en raison de sa dépendance quasi-totale du marché publicitaire. De plus, les concurrents Microsoft et Yahoo représentent un danger permanent. Lors de la publication de ses bons résultats pour le premier semestre 2004 Google prévoit que « si Microsoft et Yahoo réussissent à fournir des résultats de recherche sur le web équivalents ou meilleurs que les nôtres nous pourrions subir un déclin significatif du trafic qui affecterait nos ventes ». Or, Microsoft annonçait ces jours-ci le début des essais de son propre moteur de recherche sur internet qui pourrait être lancé d’ici un an. Sous le nom de Newsbot.
Enfin, péril qui guette tous les moteurs de recherche sans exception : une attaque du virus informatique Mydoom s’est produite le 26 juillet touchant Google, Yahoo mais aussi Lycos et Altavista qui ont tous connu des perturbations plus ou moins importantes de leurs services.
par Francine Quentin
Article publié le 27/07/2004 Dernière mise à jour le 27/07/2004 à 13:54 TU