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Santé

La grippe du poulet touche de nouveau le Vietnam

Elevage de poulets au Vietnam. 

		(Photo: AFP)
Elevage de poulets au Vietnam.
(Photo: AFP)
Le gouvernement vietnamien a révélé jeudi 12 août à l’OMS (Organisation mondiale de la santé) trois nouveaux cas mortels de grippe aviaire. Ces nouvelles victimes portent à 19 le nombre total de décès depuis la fin de l’année dernière. D’après l’OMS, il s’agirait, selon les premiers prélèvements effectués, de la souche la plus virulente de la grippe aviaire, le H5N1.

Deux enfants et une femme ont déjà succombé au virus de la grippe du poulet au Vietnam. Selon Trin Quan Huan, responsable du Département de médecine préventive du ministère de la santé «les trois victimes mortes entre le 30 juillet et le 3 août étaient porteuses de la souche H5N1 du virus de la grippe aviaire». Ces personnes, originaires des provinces de Ha Tay (nord) de Hau Giang (sud) faisaient partie d’un groupe de patients hospitalisés au Vietnam entre le 19 juillet et le 8 août. Le responsable de l’OMS au Vietnam, Hans Troedsson, a demandé aux autorités vietnamiennes d’effectuer des analyses afin de savoir si d’autres personnes décédées des mêmes symptômes dans la province de Hau Giang, avaient, elles aussi, été victimes de la grippe du poulet. Les victimes souffraient de fièvre, de gorge irritée et de douleurs pulmonaires.

L’OMS s’inquiète de la situation  qui «confirme la capacité persistante du virus à se transmettre à des humains». Peter Cordingley, porte-parole de l’organisation pour l’Asie,  rapporte que «chaque cas accroît le risque d’un mélange des virus humain et aviaire et le développement d’une souche pandémique. Les foyers de volailles ne sont pas sous contrôle, des efforts importants sur une longue durée seront nécessaires pour s’en débarrasser». 

Des mesures insuffisantes

Une épidémie de grippe aviaire avait touché à la fin de l’année dernière, le Vietnam et la Thaïlande, faisant, respectivement 16 et 8 morts. La Chine et l’Indonésie avaient identifié aussi quelques foyers d’infection.

Hanoi avait annoncé dès le 30 mars dernier que la maladie était vaincue. L’OMS avait accusé le gouvernement vietnamien de «privilégier les intérêts économiques à la santé publique». Cette épidémie est un véritable gouffre financier pour le secteur avicole. L’élevage est la source principale de revenu de plus de 70% des 12 millions de foyers de paysans vietnamiens. Le Vietnam à la suite de l’épidémie de cet hiver avait procédé à l’abattage de plus de 43 millions de volailles, mais les mesures prises avaient cependant été insuffisantes. En juillet dernier l’organisation avait pourtant rappelé au Vietnam les recommandations concernant la protection des personnes travaillant à l’abattage de la volaille, prévoyant notamment le port de vêtements protecteurs et une vaccination antigrippale préventive.

La direction de la Banque mondiale vient d’accorder au Vietnam un crédit de 5 millions de dollars pour son plan d’action de contrôle de la grippe aviaire. Les objectifs de ce projet sont de renforcer la capacité de diagnostic et de surveillance de la maladie,  restaurer les infrastructures du secteur avicole et de protéger la santé des populations à travers une campagne de sensibilisation. Le Premier ministre Nguyen Tan Dung vient quant à lui, d’envoyer un télégramme d’alerte à toutes les agences concernées et à toutes les provinces concernées.

L’Asie n’est pas le seul continent touché par la grippe aviaire. L’Afrique du Sud vient de faire abattre 30 000 autruches dans la région du Cap-Oriental. Le virus incriminé est différent, il s’agit du H5N2, il est moins virulent que le H5N1 et constitue un moindre risque pour la santé publique.



par Pauline  Stasi

Article publié le 13/08/2004 Dernière mise à jour le 13/08/2004 à 15:46 TU