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Google revoit ses prétentions à la baisse

C'est probablement contraint et forcé que Google a dû ravaler ses prétentions. 

		(Photo : AFP)
C'est probablement contraint et forcé que Google a dû ravaler ses prétentions.
(Photo : AFP)
Le moteur de recherche Google a reçu mercredi l'aval du gendarme boursier américain pour introduire sur le marché new-yorkais ses premières actions. C'est donc ce jeudi que les premières cotations devraient être fixées à Wall Street. C'est tout de même l'aboutissement d'un feuilleton à rebondissement entamé au mois d'avril lors du lancement de cette opération d'introduction en bourse.

Cette introduction va d'ailleurs se faire dans des conditions moins favorables que Google ne l'avait prévu. les dirigeants de Google ont été contraints mardi de réduire leurs prétentions. Ils ont tout d'abord annoncé que le nombre d'actions mises en vente serait réduit à 19,6 millions de titres, soit un cinquième de moins que prévu. Ensuite, Google a aussi été forcé de réduire les prix qu'il entendait fixer comme point de départ pour la cotation des actions. Cela signifie qu'au lieu de débuter sa première cotation ce jeudi largement au-dessus de cent dollars, la toute nouvelle action Google devrait être lancée à 85 dollars. Cela représente un montant inférieur d'un quart par rapport au prix maximum que la société espérait pouvoir atteindre initialement.

La petite quantité de titres disponibles pourrait malgré tout créer un emballement du cours de l'action et rapporter donc davantage que prévu, mais dans l'ensemble, le moteur de recherche ne peut plus pour espérer l'instant retirer de la vente de ses titres qu'un maximum de 1,86 milliards de dollars, alors que la firme escomptait au départ en obtenir pratiquement deux fois plus, soit trois milliards et demi.

Perplexité des gros investisseurs

C'est probablement contraint et forcé que Google a dû ravaler ses prétentions. La firme aurait été l'objet de pression de la part de la SEC pour clarifier les conditions de son entrée en bourse. La SEC, le gendarme de la bourse de New York, aurait dû donner son aval 24 heures plus tôt puisque son feu vert était attendu mardi et ce délai inexpliqué pourrait avoir été causé par d'ultimes discussions. La faiblesse actuelle du marché des nouvelles technologies, qui n'a pas retrouvé son niveau d'avant l'éclatement de la bulle internet a pu en outre faire craindre à Google un manque d'appétit pour ses actions de la part des gros investisseurs potentiels

L'idée de Google de mettre ses actions aux enchères sur internet était destinée à toucher un public le plus large possible car la société désirait qu'une partie de ses actionnaires soit des petits porteurs. Le problème ici est que cette procédure a causé une certaine perplexité chez les plus gros investisseurs. Ceux-ci ont l'habitude de travailler par l'intermédiaire de courtiers bancaires et certains ont craint de ne pas pouvoir acheter autant d'actions qu'ils le désiraient. Beaucoup d'analystes avaient en outre estimé que les prix prévus par Google étaient surestimés en regard des résultats et des perspectives de croissance de la firme. Les enchères sur internet étaient présenté par les fondateurs de Google comme une sorte de capitalisme démocratique mais cette procédure très inhabituelle a été finalement perçue comme une maladresse.



par Pierre  Benazet

Article publié le 19/08/2004 Dernière mise à jour le 19/08/2004 à 09:00 TU