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Logiciels libres

Les tigres et les dragons soutiennent le pingouin

Le petit pingouin symbole de Linux à la conquête de l'Asie 

		(Photo : DR)
Le petit pingouin symbole de Linux à la conquête de l'Asie
(Photo : DR)
Le Japon, la Chine et la Corée du sud travaillent sur une distribution spécifique de Linux pour le marché asiatique. Objectif final : contrecarrer la toute puissance de Windows. Ce système d’exploitation libre baptisé «Asianux » devrait être commercialisé début 2006.

Microsoft n’est pas le seul à s’intéresser au continent asiatique. Cet été, le numéro un mondial des logiciels a lancé une version allégée à bas prix de son système d’exploitation Windows XP dans un certain nombre de pays émergents asiatiques. La Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie seront les premiers pays à bénéficier de cette version économique. Un projet pilote destiné, selon l’éditeur américain, à combattre la copie illicite de ses produits. D’autres indiscrétions font état d’un autre objectif prioritaire : lutter contre la concurrence des logiciels libres comme Linux. On le sait, depuis quelques années, les pays asiatiques ne cachent pas leur volonté de s’affranchir de la toute puissance de l’éditeur américain.

En début d’année, la Chine, le Japon et la Corée du sud ont dévoilé le nom d’un système d’exploitation basé sur le noyau Linux : «Asianux». Objectif : encourager l’usage des logiciels libres en créant une plate-forme Linux unique en Asie. L’enjeu est double : dans un premier temps, exclure Microsoft des grands marchés publics asiatiques et ensuite, du secteur privé et des ordinateurs individuels. «Asianux» a reçu le soutien d’une entreprise japonaise privée Miracle Linux et d’un éditeur chinois de logiciels libres Red Flag Software. Reste que le capital du japonais Miracle Linux est détenu à près de 60% par le géant américain des bases de données Oracle, l’un des ennemis jurés de Microsoft et ardent défenseur de l’informatique libre.

30% des serveurs professionnels

Cette initiative qui concerne dans un premier temps le Japon, la Chine et la Corée du sud, devrait s’étendre à d’autres pays asiatiques. Le logiciel libre comme alternative au logiciel propriétaire ? Le débat est lancé depuis longtemps en Asie où Linux constitue une solution peu coûteuse pour la mise en réseau d’un établissement d’enseignement ou pour une entreprise (le coût des licences et du support technique est deux fois moins élevé qu’avec un système propriétaire Windows). Des raisons économiques mais également techniques expliquent cet engagement des gouvernements asiatiques pour l’informatique libre. Plus stable et plus fiable, Linux est moins perméable aux virus et aux attaques des pirates que Windows. Résultat : si Microsoft équipe plus de 95% des ordinateurs individuels dans le monde, Linux occupe aujourd’hui 30% des serveurs professionnels.

L’Internet n’est pas le seul domaine ou les logiciels libres font preuve de leur fiabilité. Le marché asiatique de l’informatique industrielle embarquée (électroménager, téléphonie, automobile, machine outil, etc...) est également un secteur de croissance pour les logiciels libres. Ce succès de Linux tient beaucoup au soutien affiché des grands de l’industrie informatique. Depuis 1998, NEC (Japon), OKI (Japon), Panasonic (Japon), Toshiba (Japon) et Toyota (Japon) ont choisi de s’orienter vers un modèle de logiciel libre, eCos (Embedded Cygnus Operating System, un système d’exploitation destiné à l’informatique embarquée adapté au contrôle des automobiles, des appareils électroménagers et des machines outils industrielles.



par Myriam  Berber

Article publié le 26/08/2004 Dernière mise à jour le 26/08/2004 à 15:47 TU