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La fronde anti-Microsoft gagne l’Asie

Daum, le premier portail sud-coréen est le plus grand concurrent local de Microsoft sur le marché de la messagerie instantanée. 

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Daum, le premier portail sud-coréen est le plus grand concurrent local de Microsoft sur le marché de la messagerie instantanée.
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Après les Européens, c’est au tour des Asiatiques de hausser le ton contre le numéro un mondial des logiciels. La Corée du Sud et le Japon ont enregistré des plaintes contre les pratiques commerciales anticoncurrentielles du groupe de Bill Gates.

Deux semaines après avoir été condamné à une amende record de 497 millions de dollars par la Commission européenne, le géant américain des logiciels subit les assauts croisés de l’Asie. La fièvre anti-Microsoft gagne aujourd’hui la Corée du sud où les tribunaux viennent d’enregistrer une plainte de la société Daum Communications contre les pratiques anticoncurrentielles du groupe de Bill Gates. Daum, le premier portail du pays avec 35 millions d’abonnés demande 8,8 millions de dollars de dédommagement à l’éditeur américain.

Alors que l’instruction de Bruxelles portait sur l’intégration du logiciel d’audio et vidéo Media Player dans Windows, la plainte coréenne se focalise sur la messagerie instantanée de Microsoft. L’entreprise de Bill Gates est accusée de «lier illégalement» son service de messagerie instantanée MSN Messenger au système d’exploitation Windows XP, limitant ainsi l’accès à des produits concurrents. Cela prive de larges revenus Daum, le plus grand concurrent local de Microsoft. Daum affirme que sa part de marché des services de messagerie est passé de 20,3% en 2001 à 6,4% en 2003 tandis que celle de Microsoft a bondi de 29,4% à 75,5%. L’éditeur américain se défend d’imposer son service de messagerie, affirmant que ce dernier doit être téléchargé par le client et qu’il dépend donc d’un acte volontaire du consommateur.

L’Asie se tourne vers Linux

La Corée du Sud n’est pas le seul pays asiatique où Microsoft est en difficulté. Le géant du logiciel prend très au sérieux le deuxième front ouvert au Japon. La Japan Fair Trade Commission (FTC) cherche à savoir si Microsoft n’a pas profité de sa position dominante sur le marché pour affaiblir ses concurrents. En cause: sa stratégie utilisée en matière de contrats de licence avec les fabricants d’ordinateurs. Parmi les entreprises concernées, on retrouve NEC, Fujitsu, Mastsushita Electric et Hitachi.

Ce n’est pas la première fois que l’antitrust japonais porte une attention toute particulière aux pratiques commerciales du groupe de Redmond. Cette même autorité avait déjà, en 1998, accusé Microsoft d’abuser de sa position dominante sur le marché des systèmes d'exploitation, pour s'imposer sur celui des navigateurs sur l'Internet. L’éditeur américain avait à l’époque obtenu gain de cause. Qu’en sera-t-il de cette nouvelle procédure? La position de Microsoft semble aujourd’hui particulièrement délicate sur le marché asiatique où les attentes se focalisent désormais sur Linux. Le Japon, la Chine et la Corée du Sud veulent promouvoir le logiciel libre Linux, comme alternative au système d'exploitation Windows de Microsoft qu’ils jugent trop coûteux et peu fiable. Une réunion de hauts responsables de ces trois pays d'Asie s'est tenue la semaine dernière à Pékin, avec pour objectif d'échanger les informations et les recherches autour de ce logiciel.



par Myriam  Berber

Article publié le 12/04/2004 Dernière mise à jour le 12/04/2004 à 14:04 TU