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Sécurité

Une prison sans barreaux grâce au GPS

Ce nouveau système de surveillance par GPS associe un émetteur fixé à la cheville du sujet à une sorte de téléphone portable.  

		(Photo : AFP)
Ce nouveau système de surveillance par GPS associe un émetteur fixé à la cheville du sujet à une sorte de téléphone portable.
(Photo : AFP)
La Grande-Bretagne vient d’inaugurer un système unique en Europe d’utilisation des satellites pour surveiller notamment les pédophiles et les délinquants sexuels. Le dispositif qui sera lancé, dans un premier temps, dans trois zones tests, dont la ville de Manchester, est loin de faire l’unanimité.

Pour faire face à la surpopulation carcérale, l’humain est de plus en plus remplacé par l’électronique. Le dernier procédé mis en place par l’administration pénitentiaire est un dispositif de surveillance par satellite. La Grande-Bretagne très en pointe dans le développement des techniques de surveillance a présenté, cette semaine, un système de repérage via le GPS, censé être précis à deux mètres près. Dans un premier temps, ce système encore en rodage concernera seulement 120 détenus, essentiellement des délinquants sexuels et en particulier les pédophiles à la sortie de prison, ainsi que les auteurs de violences domestiques.

Alors que le bracelet électronique permet à un prisonnier de purger une partie de sa peine à domicile, au lieu de la prison, ce dispositif par satellite va permettre de surveiller des détenus sous «couvre-feu» c’est-à-dire qui demeurent hors de prison mais dont la liberté de mouvement est restreinte. Concrètement, cette technique de surveillance grâce à un dialogue constant avec un système de positionnement par GPS, associe un émetteur fixé à la cheville du sujet à une sorte de téléphone portable.

Une technique très chère

Ce tag électronique censé indiquer en permanence la position de chaque personne équipée à deux mètres près, active une alarme, au centre de surveillance, au cas où l‘un de ces deux éléments est enlevé. De même, l’alarme est déclenchée dès que le délinquant en question s’approche d’un endroit spécifique. Une école ou un espace de jeux pour enfants par exemple dans le cas d’un pédophile. Ou encore le domicile conjugal pour une homme condamné pour violences à l’égard de son épouse.

Dans un premier temps, le ministère britannique de l’Intérieur va mettre en place ce dispositif durant douze mois à Manchester dans les comtés du Hampshire (sud) et des West Midlands (centre), sur la base d’un coût estimé à environ 100 euros par jour et par personne. Mais cet investissement est loin de faire l’unanimité, y compris au sein de l’appareil judiciaire. Car si le traditionnel bracelet électronique permet de réduire le coût de chaque détenu à 22 euros par jour «la surveillance par satellite reste une technique très chère et ce n’est qu’une autre forme de contrôle qui n’empêchera pas directement les crimes», a noté Harry Fletcher l’un des responsables du syndicat représentant les magistrats chargés de l’application des peines. Reste que cette démarche de l’administration britannique s’inscrit dans un mouvement de fond de renforcement du fichage et des mesures de sécurité au Royaume-Uni, qui détient le record mondial avec 2,5 millions de caméras de vidéosurveillance réparties sur son territoire.



par Myriam  Berber

Article publié le 03/09/2004 Dernière mise à jour le 03/09/2004 à 14:11 TU