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Transports

Le «low-cost», la nouvelle bataille du rail

Train à grande vitesse en gare de St-Charles. Dans un premier temps, le i-TGV desservira la ligne de Paris à Marseille. 

		(Photo: AFP)
Train à grande vitesse en gare de St-Charles. Dans un premier temps, le i-TGV desservira la ligne de Paris à Marseille.
(Photo: AFP)
La SNCF lance le i-TGV, un service à tout petit prix sur la ligne Paris-Marseille destiné aux internautes à compter de décembre. Objectif : concurrencer les compagnies aériennes à bas coûts. Ce service développé par une filiale de la SNCF pourrait se généraliser dans les prochaines années.

Envoyer et recevoir des mails, jouer en réseau avec d’autres voyageurs ou regarder un DVD, voici les nouveaux services à bord que les passagers trouveront bientôt sur le i-TGV. Ce nouveau produit ne se focalise pas seulement sur des services innovants mais également sur des tarifs attractifs. De ce point de vue, Internet est imbattable. Vendus uniquement sur le Web, avec des réservations possibles quatre mois à l’avance, ces billets offriront des tarifs d’appel trois fois moins élevé que les tarifs en vigueur : soit 19 euros en seconde classe et 39 euros en première.

Leur prix augmentera –sur une dizaine de paliers, selon la disponibilité des places et la date d’achat des billets– pour atteindre les tarifs classiques en vigueur en ligne. L’offre baptisée provisoirement «i-TGV » devrait démarrer à partir du 6 décembre sur le TGV Méditerranée Paris-Marseille-Toulon, puis s’étendre progressivement à d’autres lignes comme Paris-Bordeaux-Toulouse et Paris-Montpellier-Perpignan.  

Augmenter les parts du marché du TGV

Les compagnies aériennes low cost telles EasyJet ou Ryannair n'ont cessé d'accroître leurs profits malgré la crise du 11 septembre. Du coup, tout le monde cherche à investir le créneau du transport à petit prix: les compagnies aériennes régulières mais également les compagnies ferroviaires, comme la SNCF. Le produit i-TGV souligne la volonté de la SNCF de s’installer sur ce marché à fort potentiel comme l’a précisé Mireille Faugère, directrice de Voyages France/Europe à la SNCF: «Face à la montée des compagnies à bas coûts, dont EasyJet, sur plusieurs villes du sud de la France, et à l'adaptation d'Air France avec des prix d'appel en forte baisse, la SNCF cherche à préserver la part de marché du TGV avec de nouvelles armes, comme en témoignent déjà les Prem's, les promotions ou encore les offres de dernière minute». Avec l’i-TGV, la société nationale espère prendre «2,5% à 3% de parts de marché aux compagnies aériennes sur Paris-Marseille, alors qu'elle se situe actuellement à 63%».

Pour cette nouvelle offre, la SNCF a investi dans un logiciel conçu pour les compagnies aériennes à bas prix. Les clients qui achèteront ce type de billet, devront ensuite imprimer leur titre de transport chez eux ou dans les kiosques i-TGV. Payables à la réservation, les billets pourront être échangés tant qu'ils n'auront pas été imprimés, à condition de débourser la différence entre le prix initial et le prix disponible à ce moment-là. Non remboursables, ils ne bénéficieront pas de tarifs spéciaux. Autre innovation: le contrôle du titre de transport sera effectué automatiquement avant la montée à bord du train. Des prix cassés pour le plus grand bonheur des consommateurs mais pas des syndicats à commencer par la CGT et Sud-Rail, qui s'inquiètent du risque pour la SNCF de se concurrencer elle-même avec ce produit et de la mise en place d'une nouvelle filiale pour le piloter. Ils craignent également une atteinte au statut de certains personnels, comme les contrôleurs transformés en superviseurs à bord des i-TGV, puisque le contrôle des billets sera automatisé avant l'embarquement.



par Myriam  Berber

Article publié le 19/10/2004 Dernière mise à jour le 19/10/2004 à 14:42 TU