Niger
Election présidentielle : six candidats pour un fauteuil
(RFI/DR)
(Photo : AFP)
Mamadou Tandja (MNSD)
Agé de 66 ans, ce colonel à la retraite est porté à tête du pouvoir à la faveur du scrutin de 1999. Il est candidat à sa propre succession sous la bannière du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-Nassara). Cette élection fut celle de la relance du processus démocratique, suite à l’assassinat du président Maïnassara Baré et à la dissolution des institutions de la République. Mamadou Tandja n’est pas un novice en politique. Il avait déjà été ministre de l’Intérieur et préfet de région. L’homme est réputé strict et à cheval sur les principes d’ordre au point de susciter une certaine appréhension des Nigériens sur le retour d’un régime fort. Mais la gestion du pouvoir pendant son mandat a montré tout le contraire. On lui reproche la corruption rampante dans le pays, la mauvaise gestion des problèmes scolaires et universitaires. Son pouvoir est aussi fortement critiqué par les syndicats de travailleurs qui fustigent la politique sociale de son gouvernement. Le président devra trouver un autre slogan aussi fort que celui de 1999 qui a fait mouche dans l’électorat pour mobiliser à nouveau sous son nom. Il demandait aux Nigériens de prendre « cinq minutes » de leur temps en allant voter pour lui afin de s’assurer de « cinq années de bonheur ».
Hama Amadou
Premier ministre du Niger
«Ma conviction, c'est que les gens veulent que Tandja revienne. Après cinq ans de gestion, beaucoup de problèmes ont trouvé des apaisements réels.»
(photo : DR )
Cheïffou Amadou (RSD)
Il est le leader d’un tout nouveau parti politique le Rassemblement social démocrate (RSD-Gakiya), né d’une scission avec la Convention démocratique et sociale (CDS), il y a un peu plus d’un an. Cheïffou Amadou a refusé de prendre en compte les réflexions de certains « amis » qui jugent prématurée sa candidature à l’élection présidentielle. Pour lui la jeunesse de son parti n’est pas un handicap. Son passé politique est selon lui un atout considérable. Ingénieur de l’aviation civile, il est âgé de 62 ans. A l’issue de la conférence nationale, en 1991, il a été désigné Premier ministre d’un gouvernement de transition qui a ouvert l’ère de la démocratie au Niger. Il participe pour la première fois à un scrutin présidentiel.
Cheïffou Amadou
Candidat du RSD
«Je veux que les Nigériens comprennent qu'il est indispensable qu'ils aient un président rassembleur et non un président qui vient pour se remplir les poches.»
(Photo : AFP)
Mahamadou Issoufou (PNDS)
Ingénieur des mines Mahamadou Issouffou est le leader du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya). A 52 ans il est déjà un vieux routier de la politique au Niger. Il avait été un acteur déterminant dans l’élection présidentielle remportée par Mahamane Ousmane en 1993 qui le nomme Premier ministre. Mais la rupture de l’Alliance des forces du changement (AFC) le pousse à la démission en septembre 1994. A la faveur des élections législatives remportées par l’opposition il est porté à la présidence de l’Assemblée nationale de 1995 jusqu’au coup d’Etat du 27 janvier 1997 du général Ibrahim Baré Maïnassara. Membre de l’Internationale socialiste, il participe au scrutin présidentiel de novembre 1999 remporté par l’actuel président de la République, Mamadou Tandja.
Mahamadou Issoufou
Candidat du PNDS
«Nous prévoyons de dépénaliser le délit de presse car nous estimons que le délit d'opinion ne doit pas exister.»
(Photo : AFP)
Hamid Algabid (RDP)
A 62 ans, il se présente pour la seconde fois à un scrutin présidentiel sous les couleurs de son parti, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP-Jama’a). Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le Docteur Hamid Algabid n’est pas médecin mais docteur en économie. Il a été Premier ministre du général-président Seyni Kountché de 1983 à 1988 et symbolisait l’intégration des Touareg dans la vie politique nigérienne. Il est élu secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique en 1989 et préside aux destinées de cette organisation jusqu’en 1996. Envoyé spécial de l’Union africaine au Darfour (Soudan), il est quasiment absent de son pays où la campagne n’est menée que par quelques barons du RDP, parti qu’avait créé le président assassiné Ibrahim Baré Maïnassara.
Hamid Algabid
Candidat du RPD
«Il y a une confusion totale au niveau de la distribution des cartes d'électeurs.»
(Photo : AFP)
Mahamane Ousmane (CDS)
Le candidat de la Convention démocratique et sociale (CDS) avait déjà été élu président de la République en 1993. Il avait gouverné le Niger grâce à une coalition avec le PNDS dont le leader, Mahamadou Issoufou, occupait le fauteuil de Premier ministre. Mais le divorce entre les deux hommes avait poussé le président Mahamane Ousmane à dissoudre l’assemblée nationale et à organiser les élections législatives anticipées de janvier 1996, remportées par l’opposition. Le secrétaire général du MNSD, Hama Amadou devenait son Premier ministre. Une difficile cohabitation s’est alors engagée paralysant les institutions administratives et institutionnelles du pays. Le colonel Ibrahim Baré Maïnassara met fin à cette expérience par le coup d’Etat du 27 janvier 1996 et installe un Conseil de salut national qu’il préside. Aujourd’hui âgé de 54 ans, le candidat Mahamane Ousmane, ingénieur statisticien et économiste, est président de l’Assemblée nationale.
Mahamane Ousmane
Candidat du CDS
«C'est un défi majeur de consolider la stabilité de notre pays et d'imprimer une croissance économique au sein d'une solidarité nationale.»
(Photo : AFP)
Moumouni Djermakoye Adamou (ANDP)
Le colonel des forces armées nigériennes à la retraite, âgé de 68 ans, est un ancien de la compétition présidentielle dans son pays. Son parti, l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP), a souvent joué les trouble-fêtes dans les différents scrutins, offrant souvent son appui au parti vainqueur. Cette tactique de l’ANDP, maintient son leader dans l’arène politique et dans des fonctions de premier ordre. La cinquième position de l’ANDP aux récentes élections municipales de juillet 2004 conforte Moumouni Djermakoye Adamou de participer à sa troisième élection présidentielle. Ancien préfet et ancien ambassadeur il est actuellement ministre d’Etat chargé de l’intégration africaine et des programmes du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement en Afrique).
Moumouni Djermakoye Adamou
Leader de l'ANDP
«Celui qui prend le risque de clamer qu'il gagne les élections au premier tour conduit infailliblement le pays vers une crise.»
par Didier Samson
Article publié le 14/11/2004 Dernière mise à jour le 16/11/2004 à 10:11 TU
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