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Politique

Gaymard succède à Sarkozy

Vue sur le ministère de l'Economie et des finances, à Paris-Bercy. 

		(Photo: AFP)
Vue sur le ministère de l'Economie et des finances, à Paris-Bercy.
(Photo: AFP)
Hervé Gaymard, l'actuel ministre de l'Agriculture, a été choisi pour remplacer Nicolas Sarkozy à Bercy. Le nouveau ministre de l'Economie et des Finances est un proche du président de la République. Il n'aura pas la tâche facile : l'économie française donne en effet des signes d'essoufflement.
Hervé Gaymard remplace Nicolas Sarkozy à Bercy. 

		(Photo: min. de l'Agr.)
Hervé Gaymard remplace Nicolas Sarkozy à Bercy.
(Photo: min. de l'Agr.)

Hervé Gaymard fait partie depuis des mois des cartes secrètes de Jacques chirac. A 44 ans, l'homme a déjà un beau palmarès à son actif: député, président du conseil général de Savoie et trois fois ministre. En mai 1995, Jacques Chirac l'avait déjà nommé secrétaire d'Etat aux Finances auprès du ministre de l'Economie. Son expérience et sa fidélité sans faille au président lui ont donc servi.

Hervé Gaymard est issu de l'ancienne famille RPR (Rassemblement pour la République). Il est marié à Clara Lejeune, la fille du leader du Parti républicain, chef de file des anti-avortement, un mouvement précise-t-il auquel il ne se sent pas lié. Il est catholique pratiquant et père de 8 enfants.

Son départ entraîne un jeu de chaises musicales au sein du gouvernement. Dominique Bussereau le remplace à l'Agriculture. Ce dernier est lui-même remplacé au Budget par Jean-François Copé, l'actuel porte-parole du gouvernement.

Pour Jacques Chirac cette nomination à valeur de test. Après la condamnation d'Alain Juppé dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, après les maladresses de Dominique de Villepin, le président a choisi son nouveau poulain. Hervé Gaymard donc, chargé de contrebalancer l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP. Et peut être même pressenti pour succéder un jour au Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.

Les dossiers qui l’attendent

Nicolas Sarkozy s'en va alors que l'embellie économique constatée depuis un an semble terminée. Plus aucun économiste ne juge sérieuse la prévision de croissance du gouvernement à 2,5% l'année prochaine. Du coup, la tenue du projet de budget 2005 et le retour du déficit publique sous la barre des 3% du PIB paraît très hypothétique. D'autant que les cours de l'euro et du pétrole se maintiennent toujours au sommet. En conséquence, il aura à charge de tenir la promesse de son prédécesseur ou de s'en expliquer avec Bruxelles.

Hervé Gaymard arrive donc dans une conjoncture morose. Le nouveau ministre de l'Economie devra aussi jongler avec les baisses d'impôts, dont Nicolas Sarkozy avait obtenu l'interruption, mais que le Premier ministre veut aujourd'hui reprendre.

Hervé Gaymard trouve aussi sur son bureau un certain nombre de grands dossiers industriels. Parmi lesquels le délicat rapprochement entre Thales et EADS dans le secteur de la défense, l'ouverture du capital d'Areva et surtout celui d'EDF et de Gaz de France, une petite révolution pour ces entreprises publiques. Autres dossiers; laissés intacts ceux-là par Nicolas Sarkozy, la réforme de la Poste et la réduction des effectifs de l'Etat qui demanderont au nouvel arrivant de l'énergie, du tact et un grand sens politique.


par Isabelle  Chenu, Karim  Lebhour

Article publié le 29/11/2004 Dernière mise à jour le 29/11/2004 à 12:19 TU