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Commerce électronique

Premier succès pour la musique en ligne

Me Simon Tahar (gauche), avocat du SNEP et Me Eric Ravinetti, avocat de la SCPP, le 15 décembre dernier, à l'issue de l'audience dans l'affaire de l'instituteur qui comparaissait pour téléchargement de dix mille fichiers musicaux.(Photo : AFP)
Me Simon Tahar (gauche), avocat du SNEP et Me Eric Ravinetti, avocat de la SCPP, le 15 décembre dernier, à l'issue de l'audience dans l'affaire de l'instituteur qui comparaissait pour téléchargement de dix mille fichiers musicaux.
(Photo : AFP)
Le marché de la musique légale sur Internet a connu une grosse effervescence en 2004. Les téléchargements payants ont été multipliés par dix en un an. Pour autant, les sites gratuits d’échange de fichiers (peer-to-peer) demeurent un problème très important. L’interopérabilité entre les différentes offres de musique en ligne et les baladeurs numériques est un facteur déterminant pour imposer la musique téléchargée en toute légalité.

Après le tout répressif, place à la mise en valeur des artistes. Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Corneille ou Renaud, ont accepté de prêter leur image à une campagne pour promouvoir le téléchargement légal de musique sur Internet. De fait, cette campagne d’affichage lancée cette semaine dans toute la France par des sociétés de gestion de droits (SNEP, SCPP, UPFI, SACEM) arrive à un moment où le marché de la musique légale sur Internet commence à exploser.

L’année 2004 a vu la multiplication des plate-formes légales. A l’heure actuelle sur la toile, elles sont au nombre de 230 contre 50 il y a un an et plus d’un million de titres sont aujourd’hui disponibles sur les sites de téléchargement payants, soit deux fois plus que fin 2003. Grâce à ces services, plus de 200 millions de fichiers musicaux ont été téléchargés légalement en 2004 en Europe et aux Etats-Unis contre 20 millions en 2003, soit dix fois plus qu’un an auparavant, selon le rapport annuel de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (Ifpi) sur la musique numérique.

7 000 actions en justice

Jusqu’à récemment, les analystes s’accordaient sur le fait qu’il était pratiquement impossible pour les services payants de rivaliser avec les millions de titres illégalement collectés sur Internet. Le succès de l’Ipod, le fameux baladeur musical d’Apple, a changé la donne, si l’on en croit le rapport de l’Ifpi. Le marché a également connu un choc avec le lancement réussi en 2003 du magasin de musique en ligne d’Apple, l’«iTunes Music Store» qui revendique aujourd’hui 70 % des téléchargements légaux sur la toile.

Globalement, l’année 2004 aura constitué un virage stratégique pour l’offre légale de musique sur Internet avec l’essor des plate-formes (Fnac, iTunes, Virgin, etc) et la multiplication des poursuites judiciaires contre les adeptes de sites d’échanges de musique gratuite (peer-to-peer). Sept mille actions en justice ont été intentées en 2004 contre des internautes ayant téléchargé illégalement aux Etats-Unis et en Europe.

Malgré ces chiffres encourageants, «le téléchargement de musique sur les sites peer-to-peer demeure un problème très significatif. On estime le nombre de fichiers musicaux téléchargés illégalement en 2004 à 870 millions contre 900 millions en 2003», observe le rapport de l’Ifpi. Aussi, la question de l’interopérabilité entre les différentes offres de musique en ligne et les baladeurs numériques est posée. Si les formats deviennent compatibles, alors le peer-to-peer déclinera. Pour l’heure, il n’est pas encore question d’interopérabilité et de nombreux sites de téléchargement utilisent encore des systèmes propriétaires et fermés. Autre clé du succès : la baisse des prix. Aujourd’hui, l’offre de téléchargement tourne autour d’un euro la chanson, un tarif encore trop onéreux pour que toute la musique qu'on aime, elle vienne du Web.


par Myriam  Berber

Article publié le 20/01/2005 Dernière mise à jour le 20/01/2005 à 17:26 TU