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Piratage en ligne

La France dans le peloton de tête

<EM>Le seigneur des anneaux</EM>, <EM>Spiderman</EM> et la trilogie de <EM>Star Wars,</EM> font partie des films les plus téléchargés chaque jour sur Internet. 

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Le seigneur des anneaux, Spiderman et la trilogie de Star Wars, font partie des films les plus téléchargés chaque jour sur Internet.
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Hollywood s’inquiète face à l’augmentation de téléchargements illégaux de films sur Internet. En haut de l'échelle des pirates, la Corée du Sud et la France sont les pays où les internautes font régulièrement leurs provisions de films sur la Toile. En cause : le décollage du haut débit en Asie et en Europe qui favorise la pratique du téléchargement.
L’Association américaine de l’industrie cinématographique (MPAA) qui représente les majors du film a fait de la lutte contre le piratage numérique son principal cheval de bataille. Jack Valenti, l'ex-patron de la MPAA, révélait récemment que 600 000 films étaient téléchargés illégalement sur Internet chaque jour par les utilisateurs d’Internet, sans compter les copies illégales sur DVD. Un manque à gagner de 3,5 milliards de dollars par an pour l’industrie du cinéma américain.

Prenant exemple sur la bataille que se livrent depuis 1999, l’Association américaine de l’industrie phonographique (RIAA) et les majors du disque contre l’échange de musique gratuite sue la Toile, la MPAA a décidé d’enquêter sur les habitudes et les motivations de ces adeptes du téléchargement illégal. Le syndicat des studios d’Hollywood a mené une étude auprès de 3 600 utilisateurs dans huit pays différents (Australie, Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Italie, Allemagne, Japon et Corée du Sud). Au final, un internaute sur quatre a déjà téléchargé au moins un film sur un site d’échange de fichiers comme Kazaa ou Morpheus (réseaux peer-to-peer).

Un client pour les services payants de vidéo

Un phénomène qui s’explique par la hausse régulière des accès haut débit qui permettent de télécharger un film en quelques heures. Cette tendance est plus forte en Asie et en Europe, où le haut débit (et notamment l’ADSL) s’est plus rapidement développé qu’aux Etats-Unis. Meilleure élève, la Corée du Sud où 58 % des internautes sondés reconnaissent avoir déjà eu recours au procédé. La France arrive en seconde position avec 27% des sondés ayant déjà téléchargé au moins un film sur Internet devant les Etats-Unis avec 24%. Tous les autres pays (Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Australie) sont en-deçà de la moyenne de l’enquête (24%), le Japon arrive en fin de liste avec 10%. 

Le deuxième série de résultats de cette enquête de la MPAA concerne les motivations. La gratuité est le premier argument cité par les sondés, de nombreux internautes dans les pays européens évoquent également le prix trop élevé des DVD ou cassettes en vente sur le marché. Plus inquiétant encore, 56% des internautes qui se procurent illégalement des films via les réseaux peer-to-peer déclarent vouloir continuer à le faire. Et 17% des personnes n’ayant pas encore téléchargé un film envisagent de se livrer à cette activité dans les douze prochains mois. Le syndicat des studios d’Hollywood s’est également intéressé aux internautes qui déclarent ne pas télécharger. L’étude évoque deux principaux freins : la qualité moyenne des films (généralement au format compressé DivX) et la durée excessive des téléchargements. Mais cette communauté d’adeptes d’échange de fichiers fourmille également de cinéphiles prêts à payer pour des services de vidéo autorisés, selon une autre enquête conduite par l’institut Jupiter Research au dernier trimestre 2003. Cette étude montre que l’internaute téléchargeur est également un consommateur régulier des salles obscures et un client de choix pour les futurs services payants de vidéo en ligne.

La lutte contre le piratage est devenue également une priorité pour les Etats. Le ministre français de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres a été le premier à monter au créneau, suivi par le ministre français de l’Economie et des Finances Nicolas Sarkozy qui a mis en place une série de rencontres avec les prestataires techniques (fournisseurs d’accès à Internet et hébergeurs) pour développer un marché de musique et de films sur Internet. Une démarche approuvée par l'ex-patron de la MPAA, Jack Valenti, pour qui «aucun pays n’arrivera seul à lutter contre le piratage des films. Le seul moyen, c’est la communauté internationale».



par Myriam  Berber

Article publié le 13/07/2004 Dernière mise à jour le 13/07/2004 à 11:14 TU