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Aéronautique

Baptême de l’air pour l’Airbus A380

L'Airbus 380, le plus grand avion civil de l'histoire, pourra accueillir entre 555 et 800 passagers.(Photo : Airbus-computer Graphic by i3M)
L'Airbus 380, le plus grand avion civil de l'histoire, pourra accueillir entre 555 et 800 passagers.
(Photo : Airbus-computer Graphic by i3M)
L’A380, le plus gros avion commercial du monde, doit prendre son envol mercredi 27 avril au matin à Toulouse. Plus de 50 000 personnes sont attendues sur le site d’Airbus pour fêter en grande pompe l’événement. Le super jumbo qui a nécessité plus de 10 milliards d’euros d’investissements, est le plus grand défi industriel de l’avionneur européen.

Sauf météo défavorable ou incident technique de dernière minute, l’Airbus A380, le plus gros avion civil jamais construit, va effectuer, mercredi 27 avril au matin, son premier vol d’essai au départ de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (sud-ouest de la France). Pour ce vol qui pourrait durer entre une et quatre heures, la météo reste déterminante. En effet, le brouillard et surtout le vent d’Autan qui souffle fréquemment dans la région, pourrait mettre en péril la première mission de ce gros porteur. Le vol n’aura lieu que si la visibilité est parfaite. En outre, le vent doit être faible et venir du nord-ouest, sinon le décollage de l’A380 -la phase la plus critique du vol- devrait se faire en direction de la ville de Toulouse, ce qui est interdit.

Les passionnés d'aviation attendent évidemment avec impatience ce qui sera un véritable événement. La présentation officielle au sol de l’A380, le 18 janvier dernier, avait déjà réuni près de 5 000 personnes. On en attend beaucoup plus pour ce premier vol d’essai, plusieurs milliers d’invités et de journalistes, auxquels s’ajouteront 50 000 curieux et fans d’aéronautique devraient se masser aux abords de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Les Toulousains pourront également suivre cette grande messe aéronautique en direct grâce à un écran géant installé au cœur de la ville rose, place du Capitole.

Paris-Melbourne sans escale

(Photo : Airbus S.A.S., 2005)
Ce premier vol constitue une étape capitale permettant de vérifier concrètement le comportement de l’appareil observé au simulateur de vol. Depuis plusieurs jours, l'équipage du prototype, -deux pilotes, trois ingénieurs et un mécanicien- effectue des essais de roulage rapide, d'accélération et de freinage, de plus en plus rapidement, jusqu'à approcher de la vitesse de décollage. Ce vol, sous la haute surveillance technique du chef pilote d’essai, Claude Lelaie, devrait contrôler au total vingt tonnes d'équipements de mesure. Les trains d’atterrissage, le système de freinage et les charges supportées par les structures seront ainsi particulièrement passées au crible lors de ce baptême de l’air. Une fois cette première mission terminée, les ingénieurs d’Airbus vont analyser toutes les données informatiques enregistrées pendant ce vol avant de poursuivre les tests de l’appareil sous toutes les latitudes et dans toutes les conditions climatiques, qu’il s’agisse du Grand Nord ou au-dessus du désert.

Le lancement de ce gros porteur est également un enjeu financier colossal. Airbus et ses actionnaires, l’européen EADS et le britannique BAE Systems ont déjà investi plus de 10 milliards d’euros et pourraient remettre 1,45 milliard. D’une envergure de 80 mètres, d’une longueur de 73 mètres et d’un poids maximum au décollage de 560 tonnes, ce super jumbo qui pourra transporter jusqu’à 800 passagers, sur des distances allant jusqu’à 15 000 kilomètres -soit un Paris-Melbourne sans escale- a déjà été commandé à 144 exemplaires émanant d’une quinzaine de clients d’Airbus. Pour rentabiliser ce programme, l’avionneur doit dépasser la barre des 300 commandes fermes. Le prix du géant ? Quelques 285 millions de dollars l’unité. La mise en ligne de l’avion est prévue pour le second semestre de l’année 2006 sous les couleurs de la Singapore Airlines.

Le décollage commercial de son dernier-né doit également aider Airbus à conserver son avance face à Boeing. Depuis deux ans, l’avionneur européen est le premier mondial devant son rival américain. Mais la concurrence est forte, Boeing vient de décrocher un très gros contrat auprès d'Air Canada. La compagnie canadienne a signé une commande ferme de 14 Boeing 787 en plus de 18 exemplaires du 777, soit 32 avions facturés 6 milliards de dollars.


par Myriam  Berber

Article publié le 26/04/2005 Dernière mise à jour le 27/04/2005 à 10:26 TU

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Daniel Desesquelle

Journaliste à RFI

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Patrick Tejedor

Directeur d'Airbus France à Toulouse

«Je pense qu'on est dans une ambiance qui ressemble beaucoup au premier vol du Concorde»

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