Irak
Les trois otages roumains libres
(Photo: AFP)
Le calvaire de Marie Jeanne Ion, une reporter de Prima TV, de son cameraman Sorin Miscoci, de Eduard Ohanesian, le correspondant du journal Romania Libera, et de leur guide Mohamed Munaf, un homme d’affaires américano-irakien, aura duré cinquante-trois jours. Enlevés le 28 mars dernier par un groupe terroriste se faisant appeler la Brigade de Mouadh Ibn Jalal, les quatre otages étaient apparus en mauvaise santé sur une vidéo diffusée par la chaîne de télévision qatarienne al-Jazira. Leurs ravisseurs menaçaient de les exécuter si Bucarest ne retiraient pas son contingent de 860 militaires stationné en Irak. Et depuis l’expiration de l’ultimatum, fixé au 27 avril dernier par le groupe terroriste, aucune nouvelle n’avait transpiré sur le sort des trois journalistes et de leur guide.
Le président roumain, Traian Basescu, avait en milieu de semaine estimé que «tout était possible, d’une solution entièrement positive à un épilogue dramatique». Il avait également assuré que les autorités roumaines «déployaient tous les efforts» pour trouver une issue positive à cette affaire qui a mobilisé les Roumains. C’est désormais chose faite. Une porte-parole de la présidence à Bucarest, Adriana Saftoiu, a annoncé dimanche en début d’après-midi que «les trois journalistes et leur guide étaient sains et saufs et se trouvaient sous la protection des responsables roumains» en Irak. Selon elle, les quatre personnes retourneront en Roumanie «dans les plus brefs délais».
Toujours aucune nouvelle de Florence Aubenas et de son guideFace aux menaces des ravisseurs, Bucarest avait adopté une attitude très ferme faisant craindre pour la vie des otages. Le chef de l’Etat, Traian Basescu, avait ouvertement déclaré que son pays n’avait pas l’intention de céder. «La Roumanie n’a pas à négocier sa politique étrangère ou des sommes d’argent», avait-il affirmé. «La politique étrangère roumaine doit répondre aux exigences des pays démocratiques et nous n’allons pas faire de compromis là-dessus», avait-il insisté.
La libération des trois journalistes roumains et de leur guide, après 53 jours de détention, rappelle que l’envoyé spéciale du quotidien français Libération, Florence Aubenas, et son chauffeur, Hussein Hanoun al-Saadi, sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs. Les deux otages ont disparu de Bagdad le 5 janvier dernier. Le chef de la diplomatie française, Michel Barnier, a affirmé samedi soir à Mulhouse –à l’occasion d’un débat sur le référendum sur la Constitution européenne– qu’il gardait l’espoir d’une issue heureuse à cette affaire. «Le contexte est très difficile en Irak mais nous gardons l'espoir de les sortir comme nous y sommes parvenus pour (les journalistes) Christian Chesnot et Georges Malbrunot», a déclaré le ministre.
par Mounia Daoudi
Article publié le 22/05/2005 Dernière mise à jour le 22/05/2005 à 16:28 TU