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Proche-Orient

Israël pressé de coordonner son retrait de Gaza

Un soldat de Tsahal protégeant une colonie de la bande de Gaza. Israël doit se retirer de ce territoire palestinien à partir de la mi-août.(Photo: AFP)
Un soldat de Tsahal protégeant une colonie de la bande de Gaza. Israël doit se retirer de ce territoire palestinien à partir de la mi-août.
(Photo: AFP)
A deux mois du retrait théorique des Israéliens de la bande de Gaza, les contacts se multiplient en vue de régler plusieurs questions toujours en suspens pour que ce désengagement se déroule dans les meilleures conditions. Le comité israélo-palestinien qui va coordonner ce retrait s’est réuni pour la première fois mardi. Deux responsables égyptiens de haut rang sont par ailleurs attendus en Israël les 15 et 19 juin pour préparer une rencontre entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Et la secrétaire d’Etat américaine Condolezza Rice doit se rendre dans la région dès vendredi pour encourager Israéliens et Palestiniens à faire «un effort maximum» pour assurer le succès de ce retrait.

Alors que dans quelques semaines Israël doit mettre en œuvre le démantèlement de ses colonies de la bande de Gaza et celui de quatre petites implantations du nord de la Cisjordanie, le plus grand flou entoure les modalités de ce retrait qui doit être théoriquement coordonné avec la partie palestinienne. Au point où l’Organisation de libération de la Palestine, qui regroupe la majorité des mouvements palestiniens, a accusé lundi l’Etat hébreu «de refuser d’aborder sérieusement» avec l’Autorité palestinienne les questions clés relatives à ce désengagement. «Israël ne fournit pas les clarifications réclamées concernant les questions sécuritaires, politiques, économiques et autres garantissant que le retrait constituera la fin effective de l’occupation conformément au droit international», a dénoncé un communiqué qui appelle également la communauté internationale à faire en sorte que ce retrait israélien «soit un premier pas vers un règlement global et non pas une mesure qui mette le processus de paix dans l’impasse».

Les Palestiniens attendent en effet du gouvernement Sharon –qui s’est engagé à coordonner avec eux son désengagement– des réponses précises sur plusieurs points clés liés, directement ou non, à l’évacuation des quelque 8 000 colons de la bande de Gaza et des 400 autres résidant dans le nord de la Cisjordanie. Qu’en sera-t-il notamment de la coopération sécuritaire entre les deux parties destinée à éviter des incidents avec les groupes radicaux palestiniens au moment où les forces israéliennes seront occupées à surmonter la résistance des colons et des militants d’extrême droite ? L’Autorité palestinienne sera-t-elle autorisée à envoyer de Cisjordanie vers la bande de Gaza des policiers armés en renfort ? Qu’adviendra-t-il des maisons et autres biens qu’Israël va laisser sur place ? Les Palestiniens veulent également des réponses précises concernant le «passage sûr», une fois le désengagement achevé, des personnes entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Ils souhaitent avoir en outre des garanties sur la remise en service du port et de l’aéroport de Gaza et sur l’ouverture des frontières entre la bande de Gaza, d’une part, Israël et l’Egypte d’autre part.

Une première rencontre «importante et positive» 

Toutes ces questions ont pour, la première fois, officiellement été abordées vendredi dernier lors d’une rencontre qualifiée, d’«importante et positive», entre le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, et le ministre palestinien des Affaires civiles, Mohammed Dahlan. Le responsable israélien avait surtout arrêté quelques jours auparavant avec le ministre palestinien de l’Intérieur, Nasser Youssef, un calendrier pour l’organisation de réunions du comité israélo-palestinien qui va coordonner le retrait de la bande de Gaza. Et la première de ces rencontres s’est tenue mardi et a réuni le chef adjoint d’état major de Tsahal, Moshe Kaplinsky, et le vice-ministre palestinien de l’Intérieur, Jamal Abou Zeid. Aucune information n’a toutefois filtré de cette réunion.

C’est dans ce contexte d’ébauche de coopération israélo-palestinienne sur le retrait de bande de Gaza, que la secrétaire d’Etat Condoleeza Rice doit se rendre dans la région. La chef de la diplomatie américaine, dont c’est la première grande tournée au Proche-Orient depuis sa prise de fonction en janvier dernier –elle s’était brièvement rendue le 6 février à Ramallah et Jérusalem–, entend peser de tout son poids pour qu’Israéliens et Palestiniens fassent «un effort maximum» pour assurer le succès du désengagement de la bande de Gaza. «Il y a eu des progrès positifs dans ce domaine, mais il y a encore du travail à faire», a notamment déclaré le porte-parole du département d’Etat Sean McCormack.

Deux hauts responsables égyptiens doivent également se rendre en Israël cette semaine. Il s’agit du chef des Renseignements, le général Omar Souleimane, et le chef de la diplomatie Ahmed Aboul Gheit. Les questions du contrôle de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte et du déploiement de troupes égyptiennes dans le Sinaï devraient être abordées au cours de ces visites.


par Mounia  Daoudi

Article publié le 14/06/2005 Dernière mise à jour le 10/08/2005 à 13:26 TU