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Proche-Orient

Une route sécurisée reliera les Territoires palestiniens

En attendant la mise en place d'une ligne ferroviaire entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, une route sécurisée devrait relier ces deux territoires palestiniens.(Carte : RFI)
En attendant la mise en place d'une ligne ferroviaire entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, une route sécurisée devrait relier ces deux territoires palestiniens.
(Carte : RFI)
A moins de six semaines du retrait israélien de la bande de Gaza, les préparatifs s’accélèrent pour que l’évacuation des colonies juives de ce Territoire et de quatre autres petites implantations de Cisjordanie se déroule dans les meilleures conditions possibles. Les discussions sont ainsi toujours en cours entre Israéliens et Egyptiens sur le déploiement d’une force égyptienne à la frontière avec la bande de Gaza pour officiellement empêcher le trafic d’armes des groupes radicaux palestiniens. En revanche, un accord de principe a été conclu entre le gouvernement Sharon et l’Autorité palestinienne pour garantir la circulation entre la Cisjordanie et la bande de Gaza une fois que ce Territoire sera de nouveau entièrement sous souveraineté palestinienne.

Le Premier ministre israélien a mis un terme mardi aux espoirs de ceux qui avaient encore des velléités de tenter de retarder l’évacuation de la bande de Gaza sous prétexte que l’Etat hébreu n’était pas encore prêt. «A tous ceux qui croient que le désengagement n’aura pas lieu, je voudrai dire pour la millième fois que le désengagement aura lieu aux dates fixées par le gouvernement et la Knesset», a martelé Ariel Sharon devant plusieurs commissions du Parlement, réunies pour faire un point sur les préparatifs liés au retrait. «L’armée et la police sont prêtes», a-t-il insisté avant de dénoncer les récentes violences orchestrées par les opposants à son plan. Selon le Premier ministre, des ordres très clairs et sans équivoque ont été donnés aux forces de l’ordre pour empêcher tout rassemblement violent de ses détracteurs. «La loi doit être respectée. Des manifestations peuvent avoir lieu mais l’Etat d’Israël ne permettra pas que des routes soient bloquées ou que des clous ou de l’huile y soient répandus», a-t-il ajouté.

Les réactions violentes des opposants à l’évacuation de la bande de Gaza, qui ont notamment, et à plusieurs reprises, paralysé la semaine dernière les routes d’Israël, ont terni l’image des colons auprès de leurs concitoyens. L’appui de la population au plan du Premier ministre s’en est d’ailleurs largement ressenti dans la mesure où, en quelques jours, le soutien à Ariel Sharon est passé de 53% à 62%. Convaincus que seule une forte mobilisation populaire peut encore éviter l’évacuation de la bande de Gaza, les dirigeants des colons cherchent donc à redorer leur blason. Ils ont ainsi mis en place un «code de conduite» qui interdit tout recours à la violence contre les soldats et les policiers chargés de mettre en œuvre le plan de retrait ou encore contre les Palestiniens. Les images de la tentative de lynchage la semaine dernière d’un adolescent palestinien avaient, il est vrai, profondément choqué la société israélienne.

Vers une liaison ferroviaire entre Gaza et la Cisjordanie

Quoi qu’il en soit, le Premier ministre israélien n’a jamais paru aussi déterminé à appliquer son plan de retrait prévu pour débuter le 15 août et durer dix semaines. La radio israélienne a révélé mardi que pas moins de 43 000 policiers et soldats, appuyés par dix-sept bataillons de réservistes, allaient participer à la mise en œuvre de l’évacuation de Gaza. Quelque 350 familles de colons, sur les 1 700 devant être évacuées, ont par ailleurs d’ores et déjà entamé des démarches pour toucher leurs indemnités. Le chef de l’administration chargée du retrait a déclaré qu’il espérait que ce nombre allait doubler d’ici à deux semaines. Mais Yonatan Bassi a également reconnu qu’il éprouvait des «difficultés» à convaincre les colons du Goush Katif, où résident la majorité des 8 000 colons de la bande de Gaza, d’accepter de partir.

Mais les autorités israéliennes ne se contentent pas uniquement de préparer le retrait. Elles ont parallèlement entamé des négociations avec les Palestiniens et les Egyptiens pour la gestion sécuritaire de la bande de Gaza une fois l’évacuation achevée. Un accord avec Le Caire est sur le point d’être conclu pour permettre le déploiement d'une force égyptienne à la frontière avec ce Territoire. Cet accord, qui prévoit le déploiement de 750 gardes-frontières le long d'un couloir de 14 km de long surnommé «Philadelphie», vise à empêcher la contrebande d'armes en faveur des groupes radicaux après le retrait israélien de cette région.

La radio israélienne a par ailleurs révélé qu’Israéliens et Palestiniens étaient parvenus à un accord de principe sur les modalités du transport entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, une fois ce dernier territoire retombé dans le giron de l’Autorité palestinienne. Citant des sources diplomatiques occidentales, la radio a affirmé qu'aux termes de cet accord, les Palestiniens pourront se déplacer entre ces deux Territoires dans des convois sous escorte sécuritaire israélienne et cela immédiatement après le retrait. Sur le long terme, l’Etat hébreu a également donné son accord pour la construction d'une liaison ferroviaire entre le terminal d'Erez, dans la bande de Gaza, et la localité de Tarqoumya dans le sud de la Cisjordanie. Le coût de cette liaison est estimé à 125 millions de dollars.


par Mounia  Daoudi

Article publié le 05/07/2005 Dernière mise à jour le 10/08/2005 à 13:25 TU