Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Iran

Prestation de serment du président Ahmadinejad

Le nouveau président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad (bas) a prêté serment devant le Parlement iranien ce samedi 6 août 2005.(Photo : AFP)
Le nouveau président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad (bas) a prêté serment devant le Parlement iranien ce samedi 6 août 2005.
(Photo : AFP)
En prêtant serment devant le Parlement, le nouveau président ultra-conservateur iranien Mahmoud Ahmadinejad a insisté sur la volonté de son gouvernement de s’occuper en premier lieu des problèmes quotidiens des Iraniens mais aussi de défendre l’identité et la culture islamique de l’Iran. Il a aussi lancé une mise en garde aux Occidentaux en affirmant que l’Iran n’acceptera pas la négation de ses droits (dans le domaine nucléaire) et une soumission à l’étranger, alors le rejet par l’Iran des propositions européennes sur le nucléaire ouvre la voie à une crise majeure avec la communauté internationale.

De notre correspondant à Téhéran 

«Notre pays est un pays islamique, l'islam est la base de la culture et de la pensée iraniennes. Beaucoup de tentatives ont été entreprises pour affaiblir la religion», a déclaré d’emblée le président iranien. «Si notre identité islamique est attaquée, ils (les Occidentaux) peuvent nous prendre tout le reste, ils peuvent nous imposer leur culture», a-t-il poursuivi, parlant de toute évidence des Occidentaux. Le président iranien fait partie des ultraconservateurs. Sa victoire surprise permet aux conservateurs purs et durs de contrôler désormais l’ensemble du pouvoir.

Trouver des emplois pour les jeunes

Elu par l’électorat populaire, M. Ahmadinejad a mis l’accent sur la volonté de son gouvernement de donner la priorité à l’amélioration des conditions de vie des classes populaires. «L'une des tâches les plus importantes du gouvernement sera de s'attaquer au problème de l'emploi ; s'il est résolu (...), de nombreux autres problèmes de la nation seront résolus», a-t-il déclaré. «Le principal souci de la nation iranienne, c'est comment gagner sa vie, ce sont les revenus : pour la jeunesse, le principal souci, c'est de trouver un emploi», a dit le président.

Le nouveau président a prêté serment alors que l’Iran a engagé un nouveau bras de fer avec la communauté internationale qui peut déboucher sur une crise majeure avec l’envoi du dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité des Nations unies. Dans son discours, M. Ahmadinejad a déclaré que son pays respectait les règles internationales mais n'accepterait aucune violation de ses droits ni aucune «soumission» à l'étranger. «Nous n'accepterons rien qui viole les droits de notre nation, c'est un principe irrévocable de notre politique», a-t-il dit. «Nous voulons la paix et la justice pour tous, mais ce que veulent dire certains pays quand ils parlent de paix, c'est la soumission des autres nations, et ils utilisent la menace pour parvenir à leur fin», a-t-il ajouté. «Notre pays ne sacrifiera jamais sa dignité. Nous respectons les règles internationales, mais nous ne mènerons pas de politique qui aille à l'encontre de nos intérêts», a-t-il affirmé.

Le rejet des propositions européennes

Téhéran a officiellement rejeté les propositions de coopération des Européens. «Ces propositions ne garantissent pas les intérêts de l’Iran, en particulier notre droit à l’enrichissement d’uranium. Elles (ces propositions) sont inacceptables et nous les rejetons», a déclaré le porte-parole des négociateurs nucléaires iraniens, Hossein Moussavian. Il a ajouté que l’Iran allait reprendre dans les prochains jours ses activités nucléaires ultrasensibles à l’usine de conversion d’Ispahan, malgré la menace d’envoyer le dossier iranien au Conseil de sécurité. Selon les Iraniens, les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont en route pour l’Iran afin d’installer ces prochains de nouveaux équipements de surveillance à l’usine de conversion d’Ispahan pour permettre son redémarrage.

Dans leurs propositions de coopérations générales, les pays européens demandent à l’Iran de renoncer totalement à ses activités de conversion et d’enrichissement d’uranium et, même, de modifier ces usines pour un autre emploi. En rejetant ces propositions, l’Iran risque d’entrer dans une nouvelle crise majeure avec la communauté internationale. En effet, les pays européens ont convoqué pour mardi une réunion urgente du Conseil des gouverneurs de l’AIEA pour faire pression sur l’Iran. Ils pourraient alors envoyer le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité. L’Iran insiste depuis le début des négociations en octobre 2003 sur son droit de faire de la conversion et de l’enrichissement d’uranium. Mais pour les Occidentaux refusent car cette technologie permet aussi à l’Iran d’enrichir de l’uranium pour la construction de l’arme atomique.

La déclaration du président Ahmadinejad laisse en tout cas peu de doute sur la volonté de l’Iran de ne pas céder aux pressions européennes et de la communauté internationale.


par Siavosh  Ghazi

Article publié le 06/08/2005 Dernière mise à jour le 06/08/2005 à 12:50 TU