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Ouragan Katrina

George Bush reconnaît l’incurie de son administration

Après la visite des Etats dévastés par l'ouragan, George W. Bush - ici accompagné de la gouverneure de Louisianne Kathleen Babineaux Blanco - n'a pu qu'admettre et déplorer la lenteur des secours.(Photo: AFP)
Après la visite des Etats dévastés par l'ouragan, George W. Bush - ici accompagné de la gouverneure de Louisianne Kathleen Babineaux Blanco - n'a pu qu'admettre et déplorer la lenteur des secours.
(Photo: AFP)
Cinq jours après les inondations dévastatrices, Les Etats-Unis sont encore incapables de chiffrer le nombre de leurs victimes. Face à l'ampleur de la catastrophe, les secours se mettent lentement en place. Vendredi soir, le sentiment général était, en effet, que le pouvoir fédéral à Washington n'avait pas réellement pris jusque-là la mesure du drame. Le président des Etats-Unis n’a pu que reconnaître les carences de l'administration américaine : manque de préparation et réactions trop lentes.

Le mythe de l’invulnérabilité est tombé. Des centaines de milliers de victimes ; combien de morts ? Selon le sénateur David Vitter, peut-être 10 000 morts, mais rien de plus précis ; combien de disparus ? On ne sait pas. Seul indice, la fréquentation de l’adresse Where are friends & family? («Où sont les amis et les parents ?») sur le site www.nola.com/hurricane/katrina : qui a littéralement explosé, enregistrant samedi matin plus de 15 000 avis de recherches, et seulement quelque 2 000 réponses. Quant au montant de la facture engendrée par le cataclysme ? Elle sera probablement supérieure à 100 milliards de dollars. Se rendant sur place, George W. Bush, sous le feu des critiques qui fusent du monde entier et de tous les côtés dans son propre pays, n’a pas eu d’autre choix que de constater l’ampleur du désastre, de la confusion et de l'inefficacité des secours.

Le général Robert Crear, d'une unité du Génie militaire sollicité pour l'assèchement des sols inondés, a estimé que le drainage de La Nouvelle-Orléans prendra «entre 36 et 80 jours». Un convoi militaire de véhicules amphibies est arrivé vendredi dans la ville, apportant des vivres aux sinistrés. L'autoroute Interstate 10, qui relie la Californie à la Floride était bondée vendredi de bulldozers, grues et véhicules de secours, croisant des cars de réfugiés «déplacés». «Trois cents soldats américains déployés en Afghanistan et en Irak ont été autorisés à regagner l'Etat du Mississippi pour aider leurs familles à faire face à la catastrophe provoquée par le cyclone Katrina», a affirmé samedi l'armée américaine à Doha (Qatar).

George Bush devait clôturer par un discours à l'aéroport international de La Nouvelle-Orléans, vendredi soir, une tournée des zones sinistrées en Alabama, au Mississippi et en Louisiane : «Les résultats ne sont pas acceptables», a-t-il affirmé, poursuivant : «Là où ça marche mal, nous allons remettre les choses en ordre. Nous allons rétablir l'ordre à La Nouvelle-Orléans», en évoquant là les pillages massifs dont la métropole de Louisiane reste le théâtre. Bill Frist, chef de file de la majorité républicaine au Sénat, a réclamé l'ouverture d'une enquête, une fois l'urgence passée, qui portera sur l'action des autorités avant et après le passage du cyclone.

«Levez votre cul et faites quelque chose»

Le maire de La Nouvelle Orléans, Ray Nagin, resté sur place, a ironiquement réclamé un moratoire sur les conférences de presse à Washington parce que, tandis qu'on palabre dans la capitale, des gens meurent dans sa ville. Il a crié sa colère vendredi sur la chaîne de télévision américaine CNN et sur les ondes de la radio locale WWL. Fustigeant l’incurie de l’administration fédérale, il s’est indigné : «Ils pensent petit, alors que c'est une affaire énorme. Chaque jour nous perdons des gens, des gens qui meurent par centaines. J'ai besoin de renforts. J'ai besoin de troupes. Il me faut 500 bus (...)  C'est un désastre national. Qu'on réquisitionne tous les fichus cars Greyhound du pays et qu'on les fasse rappliquer ici. Levez votre cul et faites quelque chose».

Le président George Bush n’a pu qu’admettre et déplorer la lenteur des secours : «La réponse des autorités n’a pas été à la hauteur». Il a déclaré que la région avait subi «une des pires catastrophes naturelles que nous ayons jamais affronté, avec des conséquences nationales. Il y aura donc une réponse nationale». Toute la presse européenne est unanime dans l’estimation d’une tempête politique qui menace désormais George W.Bush.  Le mandataire n’a pas su éviter la destruction de la Nouvelle Orléans. Mais le président s’est aussi élevé contre ceux qui l'accusent d'avoir consacré trop de ressources au conflit irakien et pas assez aux préparatifs en vue des situations d'urgence, tranchant en disant : «Je ne suis tout simplement pas d'accord».

par Dominique  Raizon

Article publié le 03/09/2005 Dernière mise à jour le 04/09/2005 à 16:04 TU

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