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Terrorisme

La communauté internationale condamne les attentats de Bali

L'une des trois explosions est intervenue dans ce restaurent de Kuta, à l'heure du dîner.(Photo : AFP)
L'une des trois explosions est intervenue dans ce restaurent de Kuta, à l'heure du dîner.
(Photo : AFP)
Les réactions internationales sont très nombreuses après les attentats-suicide de Bali qui ont fait au moins 26 morts. Dans le Pacifique, en Asie, en Europe comme aux Etats-Unis, la condamnation de ces actes terroristes est unanime. De même, et c'est à souligner, que les marques de soutien aux autorités et au président indonésiens.

La réaction du voisin australien est à ce titre emblématique. Susilo Bambang Yudhoyono incarne la démocratie indonésienne et un islam modéré, qu'il faut défendre, estime le Premier ministre fédéral John Howard. Les accusations régulières de laxisme politique et judiciaire, depuis le carnage de 2002 à Bali, dans lequel 88 Australiens avaient été tués, ces accusations encore vives il y a quelques mois, ont donc totalement disparu.

Pas l'ombre d'une critique non plus à Washington, où la secrétaire d'Etat, Condolizza Rice assure Jakarta de la coopération des Etats-Unis dans la lutte anti-terroriste. Même solidarité à Londres, endeuillée par des attentats en juillet dernier ; Londres où Tony Blair, le Premier ministre britannique, rend hommage à la détermination du gouvernement indonésien à vaincre le terrorisme. Les réactions française, allemande, chinoise sont dans la même tonalité. Le Japon, lui aussi, se dit prêt à aider l'Indonésie. Tokyo, qui comme Washington, espère à terme participer directement à la sécurité du détroit de Malacca, qui borde l'île indonésienne de Sumatra. Un dossier que le chef du gouvernement de Singapour, autre pays riverain du détroit, évoquera sans doute demain à Bali, avec le président indonésien. Le rendez-vous a en effet été maintenu en dépit des attentats.

Le président indonésien fragilisé ?

C'est évidemment un coup dur pour le président indonésien, un an après son élection à la magistrature suprême. Ces attentats se sont produits malgré des mesures de sécurité renforcées depuis plus d'un mois, depuis que des informations - américaines notamment - ont fait état d'un risque accru d'attentats dans l'archipel. Susilo Bambang Yudhoyono avait lui-même évoqué cette menace, qu'on estimait apparemment plus forte à Jakarta, la capitale, qu'à Bali, mais enfin, l'alerte était là. Alors que des bombes aient explosé, qui plus est là où vont principalement les touristes étrangers, constitue un revers pour la sécurité indonésienne. Certains, dont des les voisins de l'Indonésie, comme les Philippines ou la Malaisie, vont peut-être stigmatiser à nouveau Jakarta comme le maillon faible de la lutte anti-terroriste en Asie du Sud-Est.

Mais, et la tonalité des réactions internationales le montre déjà, les soutiens et les promesses de renforcement de la coopération sécuritaire avec l'Indonésie, dominent largement. Internationalement, la solidarité et les marques de confiance l'emportent donc sur la suspicion ou les critiques. Le président Yudhoyono a l'image d'un homme d'Etat solide et responsable. Elu démocratiquement. Homme d'une paix jugée il y a peu encore improbable à Aceh, dans le nord-ouest de l'archipel. Un accord a été signé entre Jakarta et les séparatistes Acehnais du Gam le 15 août à Helsinki pour mettre un terme à près de trente ans de conflit. Cet accord est en cours d'application.


par Alain  Renon

Article publié le 02/10/2005 Dernière mise à jour le 02/10/2005 à 12:27 TU

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Rémy Madinier

Chercheur au CNRS, spécialiste de l'Indonésie

«Ces attentats de Bali montrent sans doute que ces réseaux ressentent le besoin régulièrement de revenir au premier rang de l’actualité internationale.»

Jocelyn Grange

Envoyé spécial de RFI à Bali

«La police et l'armée se sont déployées de façon très ostentatoire.»

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