Allemagne

Election partielle à Dresde

Le résultat du vote des électeurs de Dresde est décisif pour connaître le nom du prochain chancelier allemand.
(Photo : AFP)

Les électeurs de la circonscription de Dresde I ont voté ce dimanche. Malgré le suspens procuré par l’attente de ce résultat partiel, le rapport de force issu du scrutin du 18 septembre devrait peu changer entre les deux grandes formations politiques.

Le scrutin dans la circonscription de Dresde I n’avait pas pu se tenir le 18 septembre dernier comme dans le reste de l’Allemagne. Une candidate néonazie, Kerstin Lorenz, étant décédée en pleine campagne électorale, le processus était revenu à son point de départ afin de permettre à un autre candidat de ce parti d’extrême droite d’entrer en campagne.

Il y a tout juste deux semaines, une photo floue de l’Allemagne était sortie des urnes puisque les deux grandes formations politiques du pays se retrouvaient presque à égalité. La CDU (Union chrétienne-démocrate) d’Angela Merkel et son alliée bavaroise la CSU (Union chrétienne-sociale) l’emportaient tout de même mais avec trois sièges seulement d’avance sur le Parti social-démocrate de Gerhard Schröder. Le vote des 219 000 électeurs de cette circonscription de Dresde est donc devenu un enjeu décisif, même si les analystes politiques estiment que cette élection partielle ne changera pas grand-chose à la nouvelle physionomie politique du pays. Les spécialistes du système électoral allemand, réputé très compliqué, estiment qu’il faudrait un écart de 140 000 voix entre le SPD et la CDU pour que les sociaux-démocrates comblent leur retard de trois sièges au Bundestag.

Les négociations vont pouvoir réellement commencer

Conscients de l’importance de leur vote, les électeurs de Dresde se sont déplacés en masse pour voter. A la mi-journée, le taux de participation était de 44,4%. Les derniers sondages donnent une légère avance au candidat de la CDU, Andreas Lämmel, sur le candidat du SPD Marlies Volkmer. Toujours selon ces sondages, la candidate du parti de gauche, la députée régionale Katja Kipping, pourrait cependant brouiller un peu le résultat final.

Le parti du chancelier sortant a peu de chance de l’emporter sur la formation d’Angela Merkel à Dresde, les électeurs votant en général pour le parti conservateur. Mais si le parti de cette dernière ne parvient pas à convaincre son électorat habituel, Gerhard Schröder pourrait se trouver en position de force pour négocier la direction de la future grande coalition qui va rassembler CDU-CSU et SPD. Deux semaines après le scrutin, tous les analystes estiment que les faibles résultats d'Angela Merkel sont dus à une méfiance des Allemands face au programme libéral de cette candidate de droite. Alors même si le parti sortant est source de désenchantement, la population semble tout de même encore compter sur la gauche pour préserver l’essentiel des droits sociaux.

Dresde donnera la tonalité des négociations entre les deux poids lourds de la politique allemande. Il est cependant probable que ce petit plus ou ce petit moins de l’élection partielle ne pèsera pas longtemps sur la politique allemande.   

par Colette  Thomas

Article publié le 02/10/2005 Dernière mise à jour le 02/10/2005 à 16:44 TU