Irak
Constitution : les Irakiens ont voté dans le calme
(Photo : AFP)
Les mesures de sécurité draconiennes mises en place par les autorités irakiennes pour contrer les éventuelles attaques de la guérilla ont visiblement porté leurs fruits. Seuls de rares incidents armés ont en effet perturbé le référendum constitutionnel de samedi auquel plus de quinze millions et demi d’Irakiens étaient invités à participer. La Commission électorale était satisfaite, en fin de journée, du taux de participation, plus particulièrement dans le nord et dans le sud du pays où Kurdes et chiites sont largement favorables à la nouvelle Loi fondamentale. Dans les provinces sunnites, les électeurs ont été moins pressés de se rendre aux urnes.
Le référendum sur la Constitution semble d’ores et déjà un succès. Selon les premières estimations de la commission électorale, plus de 61% d'Irakiens ont en effet participé à cette consultation destinée à jeter les bases de l’Etat irakien de l’après-Saddam. Les autorités peuvent, en outre, afficher leur satisfaction quand au bon déroulement du scrutin, elles qui redoutaient plus que tout un déchaînement de violences. Il n'y eut en effet que quelques incidents armés même si l'un d'eux a coûté la vie à trois militaires irakiens qui participait au dispositif de sécurité mis en place pour garantir la bonne tenue du référendum. Trois autres soldats ont également été blessés, ainsi que deux civils. Mais on est bien loin de la situation qui prévalait dans le pays le 30 janvier dernier, le jour des premières élections législatives libres de l’après-Saddam. Ce dimanche-là, plus d'une quarantaine de personnes avaient trouvé la mort dans une série d’attaques perpétrées par la rébellion sunnite. Des dizaines de civils avaient également été blessés, et Bagdad avait été ensanglanté par plusieurs attentats suicide commis dans des bureaux de vote.
Rien de tel ne s'est produit ce samedi. Mais il est vrai que des mesures draconiennes , beaucoup plus importantes que celles prises en janvier dernier, avaient été mises en place par les autorités. C'est ainsi que les électeurs –qui ne pouvaient circuler qu’à pied puisque tout trafic routier a été interdit– ont tous été fouillés à deux reprises, assez loin des bureaux de vote puis à l'entrée. Les hommes ont notamment dû soulever leurs habits pour montrer qu'ils ne portaient pas de ceintures d'explosifs. Et les femmes, qui n’ont pas échappé aux contrôles, ont toutes été fouillées dans des cabines isolées.
Ce dispositif de sécurité très strict mis en place par les autorités irakiennes a visiblement convaincu les électeurs d’aller voter. «Les informations préliminaires font état d'une participation assez bonne et cette tendance doit s'accentuer au cours de la journée», s'était ainsi félicité à la mi-journée le représentant des Nations unies en Irak, Ashraf Qazi. Ce constat a été particulièrement vrai dans le nord et le sud du pays où la population, kurde et chiite, était majoritairement favorable à l’adoption de la nouvelle Constitution. Adel Lamy, un haut responsable de la Commission électorale irakienne a indiqué que les résultats pourraient être connus dans les jours qui viennent. «Les résultats du scrutin dépendent de son déroulement. S'il se déroule sans accroc et qu'aucune plainte de fraude n'est déposée, l'annonce des résultats se fera dans trois jours», a précisé ce responsable. «Si des plaintes sont présentées, elles donneront lieu à une enquête ce qui retardera l'annonce du résultat jusqu'après la fin de celle-ci», a-t-il ajouté.
par Mounia Daoudi
Article publié le 15/10/2005 Dernière mise à jour le 15/10/2005 à 16:29 TU