Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Audiovisuel

La CNN à la française sera lancée en 2006

«La CFII sera constituée avant la fin de l'année 2005», a déclaré le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres.(Photo : AFP)
«La CFII sera constituée avant la fin de l'année 2005», a déclaré le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres.
(Photo : AFP)
Le ministre de la Culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, l’a annoncé devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Dominique de Villepin l’a confirmé : la future chaîne française d'information internationale (CFII), souvent qualifiée de «CNN à la française», sera constituée en société avant la fin de l’année 2005. Elle mettra à parité le service public (représenté par France Télévisions) et le privé (avec la société TF1 contrôlée par Bouygues).

«La société sera constituée avant la fin de l'année 2005, elle sera opérationnelle avant la fin de l'année 2006», a déclaré le ministre de la Culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres devant l'Assemblée nationale, lundi 7 novembre. La constitution juridique de cette société avant la clôture de l’année budgétaire est impérative, faute de quoi l’enveloppe déjà allouée ne serait pas reportée sur 2006. Lancer une chaîne internationale d'information en continu est un projet cher au président Jacques Chirac. Deux ans après le rapport Brochand qui avait examiné les contours possibles de cette nouvelle chaîne baptisée CFII, celle-ci faisait figure d’Arlésienne. Aux députés qui commençaient à s’impatienter, le ministre a répondu: «Il ne faut pas perdre confiance».

CFII devra «offrir un point de vue français sur l’actualité du monde à destination d’un public international», rappelle le gouvernement. Dotée d'une rédaction autonome multilingue, la chaîne française d'information internationale sera pilotée par un président qui devra donner à la chaîne un rôle de premier plan dans un univers très concurrentiel. Le Premier ministre, Dominique de Villepin l’a confirmé: «Le lancement de cette chaîne donnera l'occasion à France Télévisions -actionnaire non seulement de cette chaîne mais aussi d'Euronews, de TV5 et de CFI-, d'être le pivot de l'audiovisuel extérieur français».

Le ministre a également confirmé que la future chaîne française d'information internationale, contrairement à la volonté de TF1, sera diffusée sur le territoire français: «Financée par l'argent public, il est légitime qu'elle soit diffusée en France» a-t-il déclaré. Avec un budget de 65 millions d'euros en 2006 (CNN international dispose de 650 millions et BBC World de 480 millions), CFII sera diffusée en anglais, en arabe puis en espagnol; mais, pour ménager LCI -la chaîne d'information continue de TF1,­ qui doit prochainement rejoindre la TNT (télévision numérique terrestre) payante-, la CFII devrait dans un premier temps n’être visible que sur le câble et le satellite.

Une parité complète entre France Télévisions et TF1

La décision de constituer une société mixte entre France Télévisions et TF1 va à l'encontre de la requête de Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, qui souhaitait que le service public pilote seul le projet. En retour, le président de France Télévisions a obtenu du gouvernement de pouvoir nommer le président du conseil de surveillance de la nouvelle chaîne. Mais TF1, qui en sera l'actionnaire à égalité avec le groupe public, s'arc-boute toujours sur une présidence tournante tous les deux ans, comme prévu dans le projet initial.

Comme le souligne le Monde du 8 novembre, le ministre est resté évasif sur le statut de la future chaîne: «les dernières questions juridiques en suspens pour la création d'une société réunissant à parité France Télévisions et TF1 seront réglées le plus rapidement possible et plus rien ne s'opposera alors à la signature du contrat de subvention entre l'Etat et la chaîne».

Selon le quotidien Les Echos, Alain de Pouzilhac, ex-P-DG d'Havas, aurait été pressenti pour prendre la présidence du directoire de la future société chargée de mettre en place la CFII. Face à la réaffirmation d'une alliance entre le secteur audiovisuel public et TF1, les journalistes et techniciens de l'audiovisuel CGT ont rappelé mardi qu'ils étaient hostiles à ce projet de société paritaire. Le syndicat a rappelé que les journalistes de l'audiovisuel public refuseront que les sujets réalisés par le service public soient utilisés par TF1.


par Dominique  Raizon

Article publié le 09/11/2005 Dernière mise à jour le 09/11/2005 à 16:42 TU