Algérie
Bouteflika de retour au pays
(Photo : AFP)
De notre correspondant en Algérie
Un accueil populaire des grands jours est réservé, ce samedi, au président Abdelaziz Bouteflika qui rejoint le pays après une absence de plus d’un mois. Le chef de l’Etat algérien avait été hospitalisé en urgence le 26 novembre dernier à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Il l’avait quitté le 17 décembre dernier pour une période de convalescence de quelques jours, dans la capitale française.
Le président algérien a posé le pied à Alger samedi en fin de matinée. Vêtu d'un manteau noir, souriant et alerte, il a été accueilli à sa descente d'avion par deux jeunes filles en tenue traditionnelle, avant de saluer les membres du gouvernement, les hauts responsables civils et militaires du pays. Après avoir écouté l'hymne national, il a longuement embrassé le drapeau national.
La veille de son retour, vendredi soir, la télévision d’Etat a diffusé des images de liesse filmées en divers point du pays. A Alger, des cortèges de véhicules, ornés des portraits d’Abdelaziz Bouteflika, se sont livrés à des concerts de klaxon. Plusieurs associations se sont mobilisées pour rassembler leurs adhérents afin d’aller attendre le président à son arrivée à l’aéroport. De l’intérieur du pays, la télévision a montré des rassemblements de confréries religieuses remerciant Dieu «pour le retour du président en bonne santé».
Un programme de travail allégé
La population s’attend à ce que le président sillonne les principales artères de la capitale pour saluer la foule venue de plusieurs régions du pays pour l’accueillir. Après ce cérémonial, Abdelaziz Bouteflika doit signer la loi de finances pour l’année 2006, en présence de tout le gouvernement et des présidents des deux chambres du Parlement. A l’issue de cet événement, aucun programme officiel n’a été communiqué. Il se pourrait que le président se penche sur le dossier de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, en suspens depuis le référendum du 29 septembre dernier. Par ailleurs, les observateurs s’attendent à ce qu’il se prononce sur les textes d’application de cette charte. Selon Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du parti FLN, dont Abdelaziz Bouteflika est le président d’honneur, ces projets de loi devront «entériner définitivement la volonté du peuple algérien de tourner définitivement la page de la violence sanglante vécue durement pendant plus d’une décennie». Pour Abdelaziz Belkhadem, ces textes seront de deux ordres : les uns seront présentés au Parlement et les autres feront l’objet d’une promulgation par décret présidentiel, «à partir du moment où le chef de l’Etat a déjà reçu l’approbation et le soutien indéfectible du peuple». Reste à savoir quand ces textes seront promulgués. D’après une source proche de la présidence, il va falloir attendre un peu, car les sujets concernés (indemnisation des victimes, annulation de certaines poursuites judiciaires…) sont sensibles et méritent un examen particulier.
En fait, tout dépendra des dispositions du chef de l’Etat pour se remettre au travail, estime-t-on dans les milieux politiques. A ce sujet, beaucoup d’interrogations persistent sur l’état de santé réel d’Abdelaziz Bouteflika. Hommes politiques et hommes de médias attendent de voir physiquement le chef de l’Etat, au moins à la télévision, pour se faire une idée. Son unique apparition sur le petit écran, il y a quelques jours, n’a pas vraiment convaincu les sceptiques, quant à son total rétablissement. Selon des indiscrétions recueillies dans son entourage immédiat, Abdelaziz Bouteflika pourrait se rendre dans les tous prochains jours à la Mecque pour y accomplir un pèlerinage. C’est l’ultime obligation cultuelle que doit accomplir tout croyant musulman qui en a les moyens.
par Belkacem Kolli
Article publié le 31/12/2005 Dernière mise à jour le 31/12/2005 à 14:31 TU