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Chili-France

La campagne de la «Michelle francesa»

Michelle Bachelet et Ségolène Royal, les deux dirigeantes politiques se sont mutuellement souhaitées la victoire.(Photo : AFP)
Michelle Bachelet et Ségolène Royal, les deux dirigeantes politiques se sont mutuellement souhaitées la victoire.
(Photo : AFP)
La socialiste française Ségolène Royal, qui caracole en tête des sondages dans son pays, quitte aujourd’hui le Chili où elle a passé quatre jours dédiée à la campagne d’une autre : la socialiste Michelle Bachelet, donnée favorite à l’élection présidentielle de dimanche. Elle renforçait ainsi sa stature de présidentiable.

De notre correspondante à Santiago

La députée du département français des Deux-Sèvres déposait hier dans le caveau de Salvador Allende une gerbe de roses aux côtés de la fille du défunt président, Isabel. Un « symbole plus fort que les paroles », selon Ségolène Royal qui a ainsi évité les questions de la presse. Un acte de recueillement qui rappelait celui auquel elle n’a pas assisté dimanche : le dixième anniversaire de la mort de Mitterrand, à Jarnac.

Car ce jour-là, la présidente de la région Poitou-Charentes arrivait à Santiago à la tête de la délégation socialiste française, « heureuse » de venir soutenir la campagne de Michelle Bachelet. Donnée favorite dans les sondages, la socialiste chilienne pourrait devenir dimanche la première femme présidente du Chili, et l’une des rares d’Amérique latine. Quelques heures à peine après son arrivée, Ségolène Royal filait, sous un soleil de plomb, soutenir la campagne de son alter ego chilienne, à Puente Alto, une commune populaire du sud de Santiago où Isabel Allende a été réélue haut la main au poste de députée.

Les talons dans la poussière

C’est donc aux côtés d’Isabel Allende, les talons dans la poussière, la robe tailleur noir plissé sous le genou, que Ségolène Royal a entamé sa tournée. Contrastant avec la culture chilienne plus décontractée dans le vêtement et plus chaleureuse dans le contact, elle n’a pas manqué d’attiser la curiosité des habitants plutôt pauvres du quartier, peu habitués à voir autant d’élégance, qui plus est, très parisienne. Plongée dans le bain de foule, Ségolène Royal a fini pourtant par faire la bise, lançant depuis un podium, dans un espagnol peu sûr : « Amiga, amigo, viva Michelle Bachelet ». L’un des quotidiens chiliens, La Siete, ne manquait pas de titrer, le lendemain, la « Michelle francesa ».

Lundi, c’est à Conception, à 500 km au Sud de Santiago, que la candidate à la candidature a rencontré Michelle Bachelet. Bastion historique de la gauche et troisième ville du pays, elle devait se remplir de cris et de banderoles pour la venue de Bachelet, à J-7 du second tour de la présidentielle. C’est la pluie qui l’a accueillie. Ce qui n’a pas empêché les deux dirigeantes politiques de se souhaiter mutuellement la victoire.

« Michelle, je suis avec toi, a lancé en espagnol Ségolène Royal. Tu vas gagner, tu seras la future présidente du Chili. » Et « Michelle » de répondre : « Ségolène est une femme, une dirigeante politique qui bénéficie du plus haut pourcentage de popularité en France et c'est une présidente potentielle. Elle est candidate à la présidentielle française. C'est donc le temps des femmes (...). L'élection est en avril 2007, il lui reste du chemin à parcourir. Mais nous lui souhaitons un grand succès ! » Si “Ségolène” a refusé catégoriquement de parler de politique intérieure tout au long de son séjour, elle a laissé parler pour elle les femmes politiques chiliennes.


par Claire  Martin

Article publié le 11/01/2006 Dernière mise à jour le 11/01/2006 à 12:11 TU