Pérou

Présidentielle : un nationaliste au second tour

Selon les premiers résultats officiels, le candidat nationaliste Ollanta Humala, arriverait en tête du premier tour de l’élection présidentielle mais l'incertitude demeure toujours sur le nom de son futur adversaire.
(Photo : AFP)

Selon les résultats partiels au soir du scrutin, le candidat d’Union pour le Pérou Ollanta Humala serait en tête des votes mais la bataille reste serrée pour déterminer qui, de la candidate de la droite conservatrice, Lourdes Flores, ou de l’ex-chef d’Etat social-démocrate, Alan Garcia affrontera le représentant nationaliste au deuxième tour.

De notre correspondante à Lima

Tous de rouge et blanc vêtus, aux couleurs nationales, des centaines de Péruviens se sont réunis, dimanche 9 avril, devant le siège du parti nationaliste Union pour le Pérou (UPP), pour fêter la victoire de leur leader. Selon les sondages sortis des urnes et les premiers résultats officiels, le candidat Ollanta Humala, arriverait en tête du premier tour de l’élection présidentielle. L’Institut de sondage Apoyo indique ainsi que le représentant d’UPP obtiendrait 30,2% des votes, devançant de cinq points ses concurrents. «Il faut prendre ces résultats avec humilité», soulignait le représentant nationaliste, s’adressant à la foule mêlant des drapeaux du Pérou et ceux, multicolores, du Tawantinsuyo, l’empire des Incas. Ovationnés, le commandant de l’arme à la retraite depuis 2004 et sa femme Nadine ont longuement salué, le sourire aux lèvres.

Anti-système, le discours nationaliste prônant notamment la révision des contrats des entreprises transnationales minières ou encore la préférence aux industries nationales a ainsi séduit les Péruviens, qui rejettent en masse le monde politique traditionnel et espèrent «changer» leur pays. «C’est le début de la ‘grande transformation’», a noté Ollanta Humala en référence au titre donné à son programme de gouvernement.

Lourdes Flores aux prises avec Alan Garcia

Alors qu’ils étaient attendus depuis des heures par des dizaines de journalistes, le couple Humala a pourtant finalement refusé de faire des déclarations à la presse, préférant attendre d’avoir les résultats officiels. Comme on s’y attendait,  trois des vingt candidats en lice sont ainsi très proches à l’issue du scrutin présidentiel. Aucun d’entre eux n’ayant obtenu la majorité des votes exprimés, un deuxième tour sera organisé dans le mois suivant la proclamation des résultats finaux.

Si Ollanta est pratiquement certain d’atteindre le second tour, la candidate d’Unité nationale (droite conservatrice), Lourdes Flores, est aux prises avec l’ancien président (1985-1990) social-démocrate de l’APRA, Alan Garcia. Selon le bureau national des élections, après avoir dépouillé près de 53 % des bulletins, le candidat nationaliste arrivait en tête du scrutin avec 27,8 % des voix, devant Lourdes Flores (26,3%) et Alan Garcia (25,6).

Tensions et épuisement

Après plusieurs retournements de situation, annonçant l’un puis l’autre candidat, l’ensemble des analystes et instituts de sondages se sont mis d’accord pour attendre que 100 % des bulletins soient dépouillés avant de se prononcer. Tentant de cacher tensions et épuisement, les deux candidats concernés ont alors déclaré leur confiance en l’avenir mais devront être patients pour savoir qui affrontera le nationaliste Ollanta Humala au deuxième tour.

La tension est donc à son comble au Pérou au terme de cette journée électorale où prêt de 16,5 millions de Péruviens devaient se rendre dans leur bureau de vote pour élire leur président, mais aussi leur cent vingt congressistes et les membres qui représenteront le pays au Parlement andin. Magdalena Chu, la directrice de l’ONPE, a d’ores et déjà annoncé que l’on ne connaîtra pas l’ensemble des résultats définitifs des trois élections avant vingt jours.

par Chrystelle  Barbier

Article publié le 10/04/2006 Dernière mise à jour le 10/04/2006 à 12:21 TU