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Russie-Allemagne

Poutine rassure Merkel sur les livraisons de gaz à l’Europe

Angela Merkel et Vladimir Poutine se sont retrouvés pour un premier entretien à l'université de Tomsk, en Sibérie, où se tient le VIIIe sommet russo-allemand.(Photo : AFP)
Angela Merkel et Vladimir Poutine se sont retrouvés pour un premier entretien à l'université de Tomsk, en Sibérie, où se tient le VIIIe sommet russo-allemand.
(Photo : AFP)
Après une première visite officielle à la mi-janvier, la chancelière allemande Angela Merkel est une nouvelle fois en Russie, à l’occasion du 8ème sommet russo-allemand. Ses entretiens de deux jours avec Vladimir Poutine ont débuté ce mercredi dans la ville de Tomsk, en Sibérie occidentale. Deux sujets majeurs : la position de l’Iran, allié de la Russie, à deux jours de la date butoir fixée par l’ONU à Téhéran pour la suspension de son programme d’enrichissement d’uranium et les derniers rebondissements de la crise énergétique entre la Russie et l’Europe, exacerbée encore ces derniers jours par les visées de Gazprom sur l’Union.

De notre correspondante à Moscou

A l’occasion de ces huitièmes rencontres interétatiques russo-allemandes, qui ont lieu chaque année depuis 1998 et sont devenues le principal mécanisme de coopération bilatérale entre les deux pays, les autorités locales ont mis le paquet. Les télévisions russes montrent des images de la ville de Tomsk sous son meilleur jour : les restes de neige ont été déblayés, les façades des maisons sentent la peinture fraîche, des milliers de drapeaux russes et allemands sont disséminés ça et là, tandis que des banderoles et des affiches souhaitent la bienvenue aux participants du sommet…

Après avoir participé à une réunion avec les autorités locales, où le président russe a fait plaisir aux écologistes en annonçant la déviation d’un projet d’oléoduc qui devait passer à proximité du lac Baïkal, Vladimir Poutine a reçu Angela Merkel en fin d’après midi. C’est dans un salon de la bibliothèque des Sciences de l’université de Tomsk, tout en plaisantant sur la chimie quantique et les relations russo-allemandes, que les deux dirigeants ont eu leur premier entretien.

Stabilité des approvisionnements et respect des contrats

Angela Merkel est-elle sortie rassurée de ce premier échange ? Alors que l’Allemagne est de loin le pays européen le plus dépendant des livraisons de gaz russe, Vladimir Poutine lui a en tout cas donné un signal fort. A en croire le chef du Kremlin, le géant du gaz russe, Gazprom, respectera bel et bien ses engagements en matières de livraisons. Après avoir suscité l’inquiétude de l’Union Européenne au début de l’année en coupant ses fournitures à l’Ukraine, la Russie a surenchéri la semaine dernière en menaçant de 

réorienter ses exportations vers d’autres marchés que l’Europe, notamment vers l’Asie, si Bruxelles s’avisait de menacer ses projets d’expansion dans l’Union.

D’ailleurs, quelques heures seulement avant ses propos rassurants à la chancelière, Vladimir Poutine accusait encore les Européens de « concurrence déloyale » à propos des projets de dérégulation du marché gazier européen. Mais selon un collaborateur du service de presse du Kremlin, « Gazprom en tant que compagnie n’a jamais violé ses obligations ».

De plus, les nombreuses compagnies allemandes qui ont fait le déplacement de Tomsk devraient œuvrer au développement des relations énergétiques. Plusieurs contrats devraient être signés, comme la participation du géant allemand de la chimie BASF à l’exploitation des champs gaziers russes. Le projet de construction du gazoduc sous la Baltique, piloté par un certain Gerhard Shröder, devrait également être évoqué.

Un dialogue « ouvert et franc »

Les relations entre le chef du Kremlin et la chancelière allemande sont directes : lors de sa première rencontre officielle avec Vladimir Poutine, à la mi-janvier, Angela Merkel avait affirmé avoir discuté avec lui en toute franchise. Cette fois-ci, le dossier du nucléaire iranien, alors que l’échéance fixée par l’ONU à Téhéran se rapproche à grands pas, prendra sans doute le dessus sur la Tchétchénie ou les droits de l’homme. Avec les questions du Hamas en Palestine et de la situation au Bélarus, les grands dossiers internationaux de l’heure étaient au menu du dîner de travail de mercredi.

Jeudi, Vladimir Poutine et Angela Merkel, respectivement accompagnés d’une dizaine de membres de leurs gouvernements, se retrouvent à nouveau pour la poursuite des consultations bilatérales.


par Virginie  Pironon

Article publié le 26/04/2006 Dernière mise à jour le 26/04/2006 à 19:42 TU