Immigration
Aider et surveiller
(Photo : AFP)
De notre correspondant à Dakar
Les différentes délégations européennes et africaines se sont mises d’accord plus vite que prévu sur le projet de plan d’action qui devra être avalisé par les ministres, les 10 et 11 juillet prochain à Rabat, au Maroc. Pour résumer, ce plan d’action se veut un savant équilibre entre mesures en faveur du développement et dispositions sécuritaires.
Sur le développement d’abord, l’idée générale consiste à revoir les politiques d’aide et de coopération existantes en ciblant le plus possible tout ce qui peut favoriser le maintien des candidats au départ dans leur pays. Il s’agit par exemple d’associer les immigrés à la mise en place de projets dans leur région d’origine, selon le concept cher à la France de co-développement ; ou encore d’adopter des mesures incitatives pour pousser les étudiants africains venus se former en Europe à retourner dans leur pays.
Pour ce qui concerne ensuite la maîtrise de l’émigration, le projet de plan d’action défend le principe selon lequel la limitation des flux clandestins est à la fois du ressort des Européens et des Africains. D’où la proposition, déjà évoquée depuis plusieurs semaines, d’aider ces Etats à mieux surveiller leurs frontières.
Adapter les aides existantes aux nécessités du contrôle
A propos de l’émigration légale, beaucoup de pays africains ne cachent pas leur souhait de voir augmenter le nombre de visas accordés à leurs ressortissants. Et là, c’est évidemment plus compliqué, dans la mesure où l’Europe est depuis longtemps dans une phase de restriction drastique des entrées, même s’il est question, notamment en France, de faciliter celle de certains migrants qualifiés ou venus faire leurs études.
Enfin, reste la question du financement de toutes ces mesures. Selon un membre de la délégation française, ce n’est pas forcément un problème. D’abord parce que le principe d’une augmentation de l’aide au développement est déjà à l’ordre du jour. Ensuite, poursuit-il, parce qu’il est davantage question d’adapter les aides existantes aux nécessités du contrôle de l’émigration que de susciter de nouveaux engagements financiers.
par Christophe Champin
Article publié le 07/06/2006Dernière mise à jour le 07/06/2006 à 09:13 TU