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Coupe du monde 2006

Et viva la Squadra !

A Dortmund, les Italiens fêtent leur qualification pour la finale du Mondial 2006 après leur victoire face à l'Allemagne 2 - 0. 

		(Photo : AFP)
A Dortmund, les Italiens fêtent leur qualification pour la finale du Mondial 2006 après leur victoire face à l'Allemagne 2 - 0.
(Photo : AFP)
L’élimination de l’Allemagne en demi-finale du Mondial 2006 est un coup dur pour le pays organisateur de la Coupe du monde. Après un parcours presque parfait, la Mannschaft était favorite de ce match, même si l’Italie ne lui a jamais réussi, et les Allemands se voyaient déjà en finale. Mais la loi du sport en a voulu autrement. C’est l’Italie qui est une nouvelle fois sortie vainqueur du duel avec l’Allemagne. Pour le plus grand bonheur des supporters de la Péninsule qui ont laissé exploser leur joie dès le coup de sifflet qui les a envoyés au paradis.

On attendait l’Allemagne, ce sera l’Italie. Sous les yeux d’Angela Merkel, l’équipe allemande a perdu la demi-finale du Mondial. La défaite est d’autant plus amère qu’elle s’est jouée dans les dernières minutes d’un match équilibré. Elle est arrivée comme un coup de poignard, dans les prolongations, quand Grosso a marqué, suivi d’un coup de massue quand Del Piero a, quelques minutes après, aggravé le score. Dans le stade, les larmes des supporters ont été à l’unisson de la détresse des joueurs. Stupéfaits et accablés, la plupart se sont laissés tombés sur la pelouse. Ils n’y croyaient pas, l’Allemagne non plus. Le sélectionneur allemand, Jürgen Klinsmann, qui avait vibré sur le banc à chaque minute du match, a fait part de l’immense désillusion de son équipe : «Nous sommes énormément déçus. On ne peut que féliciter l’équipe. C’est une équipe jeune. Ils ont montré un mental extraordinaire et rendu le pays très fier».

Si la performance de la Mannschaft n’a rien de déshonorant, les Allemands auront tout de même été privés d’une fête complète qui les aurait amenés, au moins jusqu’à la finale, et peut-être jusqu’à la victoire. A domicile, puissants et déterminés comme ils savent l’être, ils semblaient placés sur la rampe de l’exploit, même si l’Italie, qui les a toujours battus en phase finale de Coupe du monde, est un peu leur bête noire. D’autant qu’ils jouaient cette demi-finale à Dortmund, dans un stade où ils n’avaient jamais perdu. Du coup, tout le monde croyait que le jour de la revanche était venu, la chancelière en tête. Elle, qui a assisté à plusieurs matches et n’a cessé, pendant la demi-finale, de dispenser des sourires à son voisin de gradin, Romano Prodi, le nouveau chef du gouvernement italien qui avait fait, lui aussi, le déplacement.

Une explosion de joie

Et pourtant, ce 4 juillet les dieux du football étaient du côté de l’Italie. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, dans la Péninsule la victoire de la Squadra Azzura a provoqué une explosion de joie à la hauteur de la passion des Italiens pour le ballon rond. A Rome, 100 000 personnes sont descendues dans la rue. A Milan, ils étaient 50 000. Cris de joie et coups de klaxon, la victoire a été fêtée comme il se doit jusque tard dans la nuit.

Le bonheur des joueurs italiens, euphoriques après une fin de match sur les chapeaux de roues, faisait plaisir à voir. Le sélectionneur de la Squadra, Marcello Lippi s’est exalté : «C’est la réalisation d’un rêve en marche depuis longtemps. Si une équipe devait gagner ce match, cela devait être nous». Il est vrai que cette qualification en finale de la Coupe du monde a quelque chose de miraculeux pour l’Italie qui vit depuis plusieurs semaines au rythme d’un énorme scandale dans le football. Matchs truqués, arbitres achetés, le grand déballage a éclaboussé tout le milieu du ballon rond. A quelques heures de la demi-finale, les joueurs ont appris que les plus prestigieux clubs de la Péninsule -Juventus de Turin, Milan AC, Lazio de Rome, Fiorentina- impliqués dans les magouilles, risquaient d’être relégués en deuxième ou troisième division. Une très mauvaise nouvelle pour les footballeurs sélectionnés pour le Mondial qui en font partie. Quoi qu’il en soit, Marcello Lippi refuse que l’on lie la performance de l’équipe d’Italie avec ce scandale, dans le bon ou le mauvais sens : «J’ai dit avant le tournoi que je ne voulais pas que cette histoire nous serve d’excuse en cas de contre-performance et maintenant que les choses se sont bien passées, je ne veux pas entendre que cela nous a motivés». Malgré tout, la victoire de la Squadra en demi-finale du Mondial met du baume au cœur des Italiens et leur indique qu’après le brouillard, il peut y avoir l’azur. Elle montre aussi que, magouilles ou pas, l’Italie est un grand pays du football.



par Valérie  Gas

Article publié le 05/07/2006Dernière mise à jour le 05/07/2006 à TU