Proche-Orient
Israël maintient le blocus du Liban
(Photo : AFP)
Depuis le sommet du G8 à Saint-Pétersbourg, le président George Bush a réaffirmé le droit d’Israël à se défendre. Mais il a aussi ajouter que Jérusalem «devait être conscient des conséquences» nuançant ainsi quelque peu sa position qui était jusque là de soutien inconditionnel envers l’Etat hébreu. Alors que la crise s’aggrave d’heure en heure, les dirigeants réunis en Russie expriment volontiers leur inquiétude sur l’escalade des violences et leur craintes de voir le conflit s’étendre dans la région.
Réunir les conditions d’un cessez-le-feu
Juste avant de s’entretenir avec le président américain, Jacques Chirac a déclaré qu’il fallait «arrêter toutes les forces qui mettent en cause la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban». Il a aussi appelé «à la protection des populations civiles, à la modération et à un cessez-le-feu durable». Selon le président Poutine, qui préside pour la première fois le G8, tous les moyens n’ont pas encore été employés et «il reste une marge de manœuvre pour régler le conflit entre Israël et le Hezbollah». C’est dans cet marge bien étroite que les diplomates présents à Saint-Pétersbourg travaillent à un texte commun qui pourrait «appeler à réunir les conditions d’un cessez-le-feu».
Mais pour le moment, le son du canon assourdit plus que jamais les tentatives de parvenir à une solution. Le nouvel échec du Conseil de sécurité samedi soir, pour parvenir à un accord sur une demande de cessez-le-feu, illustre clairement les dissensions entre ses membres. Le Premier ministre Ehud Olmert est apparu plus déterminé que jamais à abattre le Hezbollah. De lourdes frappes israéliennes, aux premières heures du jour dimanche, ont touché les locaux de la chaîne de télévision du Hezbollah Al Manar, interrompant ses émissions. Un immeuble de neuf étages abritant le siège du Hezbollah avait déjà été rasé par l’aviation israélienne ces derniers jours.
Le Hezbollah a riposté ce dimanche en tirant de roquettes sur Haïfa, la troisième ville d’Israël, située à environ 35 km au sud de la frontière libanaise. Bilan de l’opération : au moins huit morts et des dizaines de blessés, dont cinq grièvement. Dans cette ville portuaire de 250 000 habitants, il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis au moins dix ans. Cette opération a été revendiquée par le Hezbollah qui a déclaré l’avoir menée «en représailles à la destruction par Israël d’infrastructures libanaises et à la mort de civils».
Les appels du Premier ministre libanais Fouad Siniora, à un cessez-le-feu immédiat et global sous l’égide de l’ONU, sont restés vains à ce jour. Son pays « frappé par Israël d’une punition collective» selon ses propres termes, compte déjà plus d’une centaine de tués, presque tous civils, depuis mercredi. En Israël, ce sont douze civils et neuf soldats qui ont été tués durant la même période.par Claire Arsenault
Article publié le 16/07/2006Dernière mise à jour le 16/07/2006 à TU