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Proche-Orient

Chirac envoie 2000 casques bleus au sud du Liban

Jacques Chirac: «La France est prête à assurer le commandement de la Force» 

		(Photo: Elysée)
Jacques Chirac: «La France est prête à assurer le commandement de la Force»
(Photo: Elysée)
Après des journées d’atermoiement, la France a finalement décidé du niveau de sa participation à la Force des Nations unies au sud du Liban. Au total, 2 000 soldats français vont participer à l’opération annonce Jacques Chirac.

Il fallait en finir avec l’impression d’hésitation donnée par la France depuis que la question de la composition de la Finul renforcée est posée. Cette Force intérimaire des Nations unies au Liban pourra compter sur 2 000 soldats français a indiqué Jacques Chirac jeudi soir au cours d’une allocution télévisée.

Dans le détail, le chef de l’Etat a rappelé que la France disposait de 200 hommes au sein de la Finul, qu’elle a d’ores et déjà doublé ce contingent au cours des derniers jours et déployé une force aéronavale de 1700 hommes (qui n’agit pas sous couvert de l’ONU) pour venir en soutien à la Finul depuis le déclenchement des combats le 12 juillet dernier. Les renforts qui viendront seront constitués de deux bataillons.

Alors que l’Italie a fait part de sa disponibilité pour prendre le commandement de la Force des Nations unies pour laquelle elle devrait mobiliser quelque 3 000 soldats, le président français, indique que « la France est prête, si l'ONU le souhaite, à continuer à assumer le commandement de la force ».

Des « clarifications » ont été obtenues

Concernant les règles d’engagement et la mission de la Finul renforcée qui étaient au centre des préoccupations françaises, Jacques Chirac assure des clarifications ont été obtenues de l’ONU « sur la chaîne de commandement, qui doit être simple, cohérente et réactive ; sur les règles d'engagement, qui doivent garantir la liberté de circulation de la force et sa capacité d'action face à d'éventuelles situations hostiles ».

L’objectif que se fixe la France à travers sa participation à cette Finul renforcée, « c’est la paix » martèle le chef de l’Etat. Jacques Chirac détaille les critères qui permettront de juger de l’avancée vers cet objectif : la libération des soldats israéliens enlevés par le Hezbollah, le retour des prisonniers libanais détenus en Israël, la démarcation de la frontière dans la zone contestée des fermes de Chebaa et le désarmement des milices « dans le cadre d’un processus libanais ».

Le président français précise que Paris cherche à enrôler d’autres pays européens et des pays musulmans d’Asie dans cette Finul élargie. Jacques Chirac ajoute que la France travaille à l’organisation d’une conférence internationale sur la reconstruction du Liban. Autant de sujets qui seront débattus par l’Assemblée nationale française dès l’ouverture de sa session extraordinaire dans quelques jours.



par Philippe  Couve

Article publié le 24/08/2006 Dernière mise à jour le 24/08/2006 à 20:39 TU

Le texte intégral de l'intervention de Jacques Chirac

 

Mes chers compatriotes,

 

La plupart d'entre vous sont de retour au travail ou en train de préparer la rentrée. L'été a été dominé par la crise au Liban. C'est de cette crise et de l'effort de paix de la France, que je veux vous parler ce soir.

 

J'ai réuni aujourd'hui un conseil restreint pour décider des modalités de participation de la France à la force de paix au Liban.

 

La guerre a provoqué des souffrances et des destructions innombrables dans ce pays historiquement si proche de nous et dans cette région si sensible pour la paix dans le monde. C'est pourquoi la France s'est engagée : engagée au secours des populations, engagée pour rapatrier nos compatriotes qui le souhaitaient, engagée pour que cessent les combats.

 

La résolution 1701, adoptée à l'initiative de la France, et à l'unanimité du Conseil de sécurité des Nations unies, a permis un cessez-le-feu, mais qui reste encore fragile. Cette résolution affirme le droit d'Israël à la sécurité comme le droit du Liban à exercer sa pleine souveraineté sur l'ensemble de son territoire. Cette résolution décide également le renforcement de la force des Nations Unies, la FINUL, pour contrôler la cessation des hostilités et pour appuyer le déploiement de l'armée libanaise au sud du pays au fur et à mesure du retrait des israéliens.

 

Par mesure d'urgence, et pour encourager ce mouvement, j'ai décidé, dès la semaine dernière, et dans un premier temps, le doublement immédiat de notre contingent dans la FINUL.

 

En outre, les 1 700 soldats français de l'opération aéronavale qui assure le ravitaillement de la FINUL depuis le début de la crise, sont maintenus bien évidemment sur place.

 

Il fallait répondre à l'urgence, mais également créer les conditions d'une opération sûre et efficace. Il était de ma responsabilité d'obtenir un certain nombre de garanties de la part des parties au conflit comme de la part des Nations unies.

 

Du Liban et d'Israël, nous avons obtenu l'assurance que la force serait à même de remplir sa mission sur le terrain.

 

J'ai par ailleurs demandé au Secrétaire général des Nations Unies de placer la force dans des conditions d'efficacité et de sécurité optimales. Nous avons obtenu de l'ONU les clarifications nécessaires : sur la chaîne de commandement, qui doit être simple, cohérente et réactive ; sur les règles d'engagement, qui doivent garantir la liberté de circulation de la force et sa capacité d'action face à d'éventuelles situations hostiles.

 

Cette force va se mettre en place. Mais elle doit reposer sur une juste répartition des contingents. Je suis intervenu auprès de mes homologues pour les convaincre d'y prendre toute leur part. Plusieurs partenaires européens vont le faire, de même que d'importants pays musulmans d'Asie. Et je souhaite que d'autres membres permanents du Conseil de sécurité s'engagent sur le terrain.

 

Aujourd'hui, les conditions mises en avant par la France étant remplies, j'ai décidé de répondre favorablement aux demandes du Secrétaire général des Nations Unies, et des gouvernements libanais et israélien.

 

Deux bataillons supplémentaires viendront, sur le terrain, étendre notre dispositif au sein de la FINUL. 2000 soldats français seront ainsi placés sous casque bleu au Liban. La France est prête, si l'ONU le souhaite, à continuer à assumer le commandement de la force. Nous procéderons dans les six mois à l'évaluation de ce dispositif au regard de l'évolution de la situation.

 

L'objectif de l'engagement de la France, c'est la paix. Par la résolution 1701 des Nations Unies, la communauté internationale unanime fixe les principes d'une solution durable à cette crise. Cela concerne la libération des soldats israéliens enlevés, le retour des prisonniers libanais, la démarcation des frontières, particulièrement dans la région des fermes de Chebaa, et le désarmement des milices qui doit s'effectuer dans le cadre d'un processus libanais. Il faut aussi faciliter le retour des réfugiés et encourager d'urgence l'élan de solidarité qui permettra la reconstruction nécessaire du Liban. Une conférence internationale s'impose. Et la France y travaille.

 

Mes chers compatriotes,


Soucieux des conditions d'engagement de nos soldats et déterminé à voir la France active au service de la paix et de la stabilité, j'ai aujourd'hui la conviction que les soldats français peuvent être déployés efficacement. Ainsi, dans une situation dont chacun mesure la difficulté, la France assumera pleinement ses responsabilités au Liban. Dès l'ouverture de la session extraordinaire, le Gouvernement présentera au Parlement une déclaration suivie d'un débat sur ce sujet. Et j'appelle une nouvelle fois la communauté internationale tout entière à participer à cet effort indispensable à l'édification de la paix au Liban et au Proche-Orient.

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		(©AFP/Bourgoing/RFI)

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