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Economie

Automobile, secteur déprimé

Le constructeur français Peugeot-Citroën renonce à son projet d’extension du site de Trnava en Slovaquie. 

		(Photo : AFP)
Le constructeur français Peugeot-Citroën renonce à son projet d’extension du site de Trnava en Slovaquie.
(Photo : AFP)
A quelques jours de l'ouverture du salon mondial de l'automobile à Paris, le groupe français Peugeot-Citroën annonce un plan de réduction de ses effectifs et ses investissements. Dans le camp français, Renault est également dans une passe délicate. Le même phénomène touche la plupart des pays d’Europe occidentale. Une situation qui s’expliquerait en grande partie par l’envolée du prix des matières premières, la concurrence asiatique croissante et le faible coût de la main d’œuvre d’Europe de l’Est.

Les constructeurs vont faire leur show au Mondial de l’automobile à Paris mais les raisons de faire la fête ne seront pas légion pour le constructeur français Peugeot-Citroën qui a présenté, mardi 26 septembre, un plan de relance. Face à une baisse des ventes et de la rentabilité, le groupe PSA a annoncé de nouvelles réductions des coûts avec une baisse de plus de 7% de ses effectifs en Europe, soit la suppression de 10 000 emplois. La plupart des contrats temporaires ne seront pas reconduits en France et en Espagne. Le plan prévoit aussi une forte réduction des contrats à durée déterminée et un gel des embauches. Les salariés partant à la retraite ne seront pas remplacés.

Par ailleurs, les investissements seront ramenés de 3 à 2,5 milliards d’euros par an, Peugeot-Citroën a aussi renoncé à son projet d’extension du site de Trnava en Slovaquie. Le groupe n’annonce pas de nouvelles fermetures de sites, exception faite de la fermeture déjà programmée de l’usine de Ryton en Grande-Bretagne. Sur ce marché très disputé, le groupe PSA souffre d’un vieillissement de ses produits et de nouveaux modèles devraient apparaître : petits utilitaires, tout-terrain et peut-être des cabriolets de luxe, de nouveaux segments pour la marque au lion.

Le constructeur français Renault traverse, lui aussi, une phase difficile. En l’absence de nouveaux modèles et de l’échec des véhicules récents comme la Modus, Renault a vu ses ventes baisser de 12% depuis le début 2006. Dans leur ensemble, le nombre de voitures de fabrication française vendues dans l’Hexagone ne cesse de diminuer : leur part est passée à moins de 55% sur les huit premiers mois de 2006 contre plus de 60% en 2002.

Dans le reste de l’Europe, la situation est tout aussi préoccupante. De la Grande-Bretagne à l’Espagne en passant par la France, l’industrie automobile peine à s’adapter face à la concurrence asiatique. Les constructeurs Wolkswagen, PSA, Renault, Fiat, Ford Europe, Opel, Mercedes et BMW ont représenté plus de 82% des ventes de voitures en Europe en 2005, contre 13,7% pour les Japonais (+1 point) et 3,7% pour les Coréens (+1 point). Il faut cependant mettre un bémol comparé à la situation des constructeurs américains. Face aux Asiatiques qui continuent à progresser, les constructeurs européens résistent cependant mieux que leurs concurrents américains qui enregistrent des pertes vertigineuses. General Motors et Ford prévoient de supprimer un tiers de leurs effectifs outre-Atlantique. De son côté, Chrysler prévoit une perte de un milliard de dollars cette année. 



par Myriam  Berber

Article publié le 27/09/2006 Dernière mise à jour le 27/09/2006 à 15:38 TU