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Tchad

Nouvelles accusations contre le Soudan

Mercredi, le ministre des Affaires étrangères du Tchad, Ahmat Allami (photo) a une nouvelle fois accusé le Soudan de soutenir les rebelles.  

		(Photo : AFP)
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères du Tchad, Ahmat Allami (photo) a une nouvelle fois accusé le Soudan de soutenir les rebelles.
(Photo : AFP)
Les autorités tchadiennes affirment avoir repoussé les rebelles qui ont attaqué récemment des localités du Sud-Est, utilisant pour cela un convoi de plusieurs dizaines de véhicules tout-terrain. Ndjaména affirme que cette offensive est partie du territoire soudanais, avec l’appui des autorités de Khartoum qui ont fourni des armes et d’autres équipements à la nouvelle coalition de rebelles, l’UFDD, qui s’est manifestée pour la première fois dimanche dernier.

Le général Mahamat Nouri a pris le commandement de la nouvelle Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), qui regroupe notamment son Union des forces pour le progrès et la démocratie (UFPD) ainsi que le Conseil démocratique révolutionnaire, un ancien mouvement rebelle dirigé par Acheik Ibn Oumar, qui fut ministre du président Habré et qui assume maintenant la vice-présidence de la nouvelle coalition rebelle. Des dissidents du Front uni pour le changement (FUC) ont aussi rejoint l’UFDD.

Ces rebelles, disposant d’un cinquantaine de véhicules tout-terrain, ont revendiqué le contrôle de la ville de Goz Beïda, à une centaine de kilomètres de la frontière tchadienne et ont affirmé mercredi avoir pris des positions dans la zone d’Am Timan, à près de 600 kilomètres à l’est de N’Djamena, pour se replier ensuite vers le sud, près de la frontière centrafricaine.

Les responsables militaires tchadiens veulent éviter des offensives rebelles identiques à celle qui a eu lieu en avril dernier, lors d’une attaque d’éléments du FUC qui avaient réussi à atteindre les faubourgs de Ndjaména, avant d’être neutralisés par les forces gouvernementales. Les responsables militaires tchadiens ont annoncé mercredi soir que leur troupes avaient repris le contrôle d’Am Timan, après «quelques échanges de tirs», tandis que les rebelles ont estimé qu’il serait «suicidaire» de poursuivre leur avancée en direction à la capitale. Mais le général Nouri a affirmé mercredi qu’il avait toujours l’intention d’attaquer des «objectifs ciblés des forces ennemies» et de renverser le régime.

Démentis

Les autorités tchadiennes auraient procédé depuis deux jours à des arrestations, notamment dans la capitale, à la suite des mouvements des groupes rebelles dans l’est du pays, selon les agences de presse. Près de 20 personnes, dont un général de l’armée nationale, auraient été détenues à Ndjaména où, selon plusieurs sources, le général Khalifa Weddeye, frère de l’ancien président Goukouni Weddeye aurait été arrêté. Cet officier avait commandé les forces gouvernementales qui ont repoussé une attaque des rebelles, en décembre, contre la ville d’Adré, près de la frontière soudanaise.

C’est à la suite de ces opérations qu’il avait reçu ses étoiles de général. Les observateurs soulignent que Khalifa Weddeye appartient à l’ethnie gorane, tout comme le nouveau chef des rebelles, général Mahamat Nouri, ancien ministre de la Défense du président Hissène Habré. Nouri a décidé de se joindre aux rebelles en mai dernier, lors de la réélection du président Idriss Déby Itno, boycottée par l’opposition. Des arrestations ont été également signalées dans le centre du pays, mais le ministre tchadien de la Défense, Bichara Issa Djadallah, les a démenties jeudi. «A ma connaissance, aucun officier n’a été arrêté. D’ailleurs, personne d’autre que moi ne peut ordonner l’arrestation d’un officier de l’armée nationale tchadienne», a-t-il affirmé.

Les autorités de Ndjaména accusent toujours Khartoum de soutenir les rebelles qui veulent renverser le régime du président Idriss Déby Itno. Jeudi, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmat Allami, a dénoncé une «attitude inamicale et agressive» de la part de Khartoum. Le gouvernement tchadien affirme notamment que le tir par des rebelles d’un missile sol-air sur un avion d’observation Bréguet-Atlantique français, lundi, constitue une preuve du soutien de Khartoum aux rebelles. Les Soudanais ont démenti et les rebelles de l’UFDD ont affirmé que le missile avait été tiré «par erreur» et qu’il était issu des «stocks de l’armée tchadienne». 



par Antonio  Garcia

Article publié le 26/10/2006 Dernière mise à jour le 26/10/2006 à 19:24 TU

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