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France

Une femme grièvement brûlée dans l’incendie d’un autobus

Une jeune femme de 26 ans a été grièvement brûlée samedi soir quand des adolescents ont incendié un bus dans un des quartiers nord de Marseille (sud de la France). 

		(Photo : AFP)
Une jeune femme de 26 ans a été grièvement brûlée samedi soir quand des adolescents ont incendié un bus dans un des quartiers nord de Marseille (sud de la France).
(Photo : AFP)
Un groupe d'adolescents a mis le feu à un autobus, samedi soir, dans les quartiers nord de Marseille. Cinq personnes ont été blessées, dont une jeune femme de 26 ans, brûlée à plus de 70%, qui se trouve toujours entre la vie et la mort. L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. Cette passagère est la première victime de violences urbaines perpétrées autour de l'anniversaire redouté du début des émeutes en 2005. Le Premier ministre Dominique de Villepin tiendra lundi une réunion sur la sécurité et les transports publics.

Aucun autobus ne circule ce dimanche à Marseille après l’incendie d’un bus samedi soir dans les quartiers nord de la ville. Les faits se sont produits peu après 21 heures, sur la ligne 32 reliant le centre-ville au quartier Saint-Jérôme. Le bus semble avoir été pris dans un «vrai guet-apens» dressé par des jeunes gens, selon le procureur de la République de Marseille Jacques Beaume. Si l’on en croit les premiers témoignages recueillis sur place, alors que l’engin est à l’arrêt dans le XIIIe arrondissement de la ville, trois ou quatre adolescents au visage dissimulé dans des capuches, forcent les portes du bus à bord duquel sont assis de passagers, répandent de l’essence et y mettent le feu, avant de prendre la fuite.

Outre cinq voyageurs intoxiqués par les fumées, une jeune femme de 26 ans a été grièvement blessée au visage et aux membres. Brûlée sur plus de 70 % de la surface du corps, son état a été jugé préoccupant par les médecins urgentistes qui l’ont pris en charge à l’hôpital de la Conception. La jeune femme, une étudiante marseillaise d'origine sénégalaise, devrait «garder une infirmité permanente», a déclaré Jacques Beaume, si elle s'en sort. Une «tolérance zéro sera désormais appliquée dans huit zones sensibles de Marseille», a annoncé le préfet de la région Provence- Alpes-Côte-d’Azur Christian Frémont, dimanche, au lendemain de l'incendie. De son côté, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il allait mettre deux compagnies républicaines de sécurité supplémentaires à la disposition du préfet des Bouches-du-Rhône.

L’effet «anniversaire»

Le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé aujourd’hui, qu’il tiendrait lundi à Matignon une réunion sur la sécurité et les transports publics. Le chef du gouvernement a fait part de son indignation «devant cet acte de violence» avant d’affirmer que «tout serait mis en œuvre pour que les auteurs du crime soient interpellés dans les meilleurs délais». L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. L'attaque du bus marseillais est la neuvième en France depuis une semaine. Sept de ses attaques ont été commises en région parisienne par des groupes de personnes cagoulées et parfois armées.

Cette jeune passagère de 26 ans est la première victime de violences urbaines perpétrées autour de l'anniversaire redouté des émeutes d’octobre 2005. Plusieurs incidents ont éclaté en banlieue parisienne, à Grigny dans l’Essonne et à Trappes dans les Yvelines, mais l’effet «anniversaire» que certains redoutaient n’a pas eu lieu. Il faut dire que 4 000 policiers avaient été déployés dans les quartiers défavorisés dans les cités dites sensibles pour prévenir d'éventuels troubles.

La nuit de vendredi à samedi marquait en effet la date anniversaire du début des émeutes déclenchées après le décès tragique de Bouna Traoré et Zyed Benna à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis dans la banlieue de Paris. Plusieurs milliers de personnes ont pris part, vendredi, à une marche silencieuse, maire de la commune en tête, en mémoire des deux adolescents de 15 et 17 ans morts électrocutés après avoir trouvé refuge dans un transformateur électrique sur un site d’EDF alors qu'ils étaient poursuivis par la police. Leur mort avait déclenché des émeutes en banlieue qui avaient duré trois semaines et s'étaient étendues aux quartiers sensibles de nombreuses grandes villes françaises. Ces violences avaient mis en lumière les problèmes d'insertion des jeunes Français d'origine étrangère, victimes de discriminations à l’embauche et d'un taux de chômage élevé, atteignant dans certains quartiers jusqu'à 40%.



par Myriam  Berber

Article publié le 29/10/2006 Dernière mise à jour le 29/10/2006 à 15:11 TU