Nucléaire
Dialogue renoué avec la Corée du Nord
(Photo : AFP)
Les négociations multilatérales pourraient reprendre dès le mois de novembre. C'est Christopher Hill, l'ambassadeur américain responsable du dossier qui l'a annoncé ce mardi à Pékin lors d'une conférence de presse. La Corée du Nord n'aurait posé aucune condition à cette reprise des discussions, mais Pyongyang s'engagerait à renoncer à ses programmes nucléaires en échange de concessions de la part de la communauté internationale.
Cet accord a été obtenu lors d'une rencontre informelle entre émissaires nord-coréens, américains et chinois, Pékin jouant les médiateurs entre Pyongyang et Washington. Avant d'être confirmée par toutes les parties, c'est sur le site Internet du ministère chinois des Affaires étrangères que la nouvelle a d'abord été postée. «La Chine, les Etats-Unis et la Corée du Nord, ont convenu de relancer le processus de négociations impliquant la Russie, le Japon, les Etats-Unis, les deux Corée et la Chine». La formule est prudente, car les Américains ne veulent pas donner l'impression d'avoir négocié directement avec la Corée du Nord, pays de «l'axe du mal» selon Washington. Officiellement, d'ailleurs, il n'y aura aucune rencontre bilatérale.
Lors de la dernière session des pourparlers à six, en septembre 2005 à Pékin, Pyongyang avait accepté d'abandonner ses programmes nucléaires en échange d'aide internationale et de garanties de sécurité. Mais la Corée du Nord était revenue sur ses promesses deux mois plus tard, invoquant des sanctions imposées par le Trésor américain pour lutter contre le blanchiment d'argent et la contrefaçon du dollar pour le compte des Nord-Coréens.
Une pression internationale payante
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement de George Bush s'appuyait sur la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire revenir la Corée à la table des négociations.La pression internationale semble avoir payée. Il était dans l'intérêt de tous de revenir à la raison pour éviter une nouvelle escalade, comme celle qui avait mené le 9 octobre dernier au premier essai nucléaire nord-coréen.
Washington entend bien maintenir cette pression. Le président George Bush s’est certes déclaré «très heureux des progrès accomplis» mais il a également annoncé qu’il allait envoyer des équipes américaines dans la région pour vérifier l’application de la résolution de l’Onu imposant des sanctions à la Corée du Nord suite à son essai. Les mêmes experts doivent juger de l’efficacité des discussions avec Pyongyang lorsqu’elles auront repris.
par Nicolas Vescovacci (avec AFP)
Article publié le 31/10/2006 Dernière mise à jour le 31/10/2006 à 16:42 TU